dimanche, 29 juillet 2007

Curaçao, renseignements pratiques 29.07.2007

Salut à tous,

Vous êtes nombreux à me demander des renseignements sur les chantiers et les facilités pour sortir le bateau à Curaçao. Voici donc quelques infos qui pourront vous être utiles. Il y a deux chantiers où l’on peut facilement sortir son bateau : Curaçao marine dans la Baai van Versali (http://www.curacaomarine.com/ - e-mail curacaomarine@interneeds.net ) et Opus marina à Piscadera Baai (http://www.opusmarina.com/ ).

Les prix à Curaçao Marine : sortie/entrée avec un forfait de 3 jours sur le chantier US$6 par pied, pour des bateaux de 30 à 39 pieds. US$7 de 40 à 49 pieds. L'eau sous pression (karcher) est à 40US$ par heure. Le câlage est à 1US$ par pied (min. 40 pieds donc 40US$).

Le seul avantage de ce chantier c'est que Budget y est représenté sur place, donc si on a besoin de quelque chose c'est pratique. De plus un autre magasin est présent sur l’île et facilement accessible en bus. Il faut savoir que les prix chez Budget ici sont majorés de 15 % à 20 % par rapport à ceux du catalogue qui correspondent aux prix de St-Martin. Aucune taxe n’est perçue pour les bateaux en transit sur présentation des papiers de ce dernier. Si le matériel demandé n’est pas stocké dans l’un ou l’autre Budget, ils passent commande à St-Martin dans des délais variables allant d’une semaine à plus.

Je ne conseillerai par contre à personne de laisser faire les travaux sur le bateau. Ils travaillent au rythme et à la manière des îles, donc une véritable catastrophe en plus le chantier prend des engagements en temps et en façon de faire qu’il ne peut tenir, ce qui rallonge considérablement la mise à terre du bateau (aucun professionnel sur place, mis à part le charpentier marine (Conrad) et le mécanicien, soudures inox, acier etc (Eric), qui sont vraiment à recommander, malgré un tarif horaire de 65US$ pour le mécanicien).

Nous avons passé plus d’un mois sur ce chantier pour effectuer nous-mêmes de gros travaux sur New Life (voir sous juin : lettre d’avril 2007) nous avons bien pu nous rendre compte de ce qui s’y déroule. Juste un exemple, parmi d’autres : un bateau sort de l’eau pour travaux, notamment une infiltration d’eau, plusieurs personnes du chantier viennent voir le travail, ne donnent aucun devis et font de grandes théories. Les travaux pour résoudre l’infiltration sont effectués après que les propriétaires relancent plusieurs fois les ouvriers, le bateau est remis à l’eau. 20 minutes plus tard la fuite est toujours là, l’eau s’infiltrant au même endroit. Aucune personne du chantier ne s’est intéressée au résultat après la mise à l’eau. Les propriétaires prêts à partir, factures réglées, ont dû le lendemain ressortir le bateau, une fois de plus personne ne s’est intéressé au problème. Bien entendu la nouvelle manutention du bateau y compris 15 jours supplémentaires à terre ont été facturés aux propriétaires, sans dédommagement.

Il faut tout de même reconnaître que le côté positif de ce chantier, qui est un grand parking à bateaux, est l’idéal pour le laisser plusieurs mois en stockage, les prix diminuant selon la durée de mise à terre.

Les prix à Opus Marine : sortie/entrée avec un forfait d’une semaine à terre US$ 7.87 le pied pour des bateaux allant de 30 à 50 pieds. L’eau sous pression, (karcher) est à 2.62US$ le pied. Le câlage est à 2.62 US$ le pied. Un petit shipchandler est sur place. On peut toujours se rendre chez Budget en bus si nécessaire.

Quant à l'eau et l'électricité, les deux chantiers fonctionnent sur compteurs pour l'électricité et au forfait par jour pour l'eau. Quoique que certaines places disposent également d'un compteur pour l'eau.

Autrement, il y a ici de bons magasins d'outillage, de peinture, de mécanique etc. bien moins chers que Budget, c'est juste qu'ils ne sont pas tout près et qu'une voiture est utile pour s'y rendre. On peut toujours s'arranger à plusieurs personnes pour en louer une. Les prix de location varient entre US$ 20 et 30 US$ par jour et il y a beaucoup d’agences de location.

Si vous avez besoin de remplir vos bouteilles de gaz, profitez-en lorsque vous aurez une voiture car c’est pratiquement à l’autre bout de l’île chez Cargaz, il faut déposer les bouteilles et ce n’est pas certain de les avoir le jour même remplies. En principe il faut repasser la semaine suivante pour les récupérer.

Quant à la réparation de vos voiles, deux voiliers sont disponibles Rob Harms (e-mail : rob-harms@scarlet.an) que nous avons expérimenté et que nous pouvons recommander, prix intéressants, mais soyez patients, il n’est pas très rapide et Thomas sails, que nous ne connaissons pas.

Pour ce qui est frigo et désalinisateur, vous pourrez toujours prendre contact avec Louis Ruyssenaem (e-mail : kivahot@hotmail.com). Il parle également le français pour ceux à qui la langue de Shakespaere donnerait de l’urticaire.

Il y a bien sûr d’autres personnes sur l’île qui fournissent les mêmes services, voilerie, frigo, désalinisateur, mécanique, soudure etc. mais nous ne les avons pas rencontrés, on ne vous parle que de ceux avec qui nous avons traité.

Que ce soit sur les chantiers ou au mouillage de Spanish water, il y a des navettes gratuites pour les divers supermarchés, ce qui facilite la tâche des courses. On y trouve de tout, comme en Europe, les prix y sont variables.

Un dernier renseignement pratique c’est au sujet des formalités d’entrée qui sont un peu fastidieuses. En premier lieu il faut se rendre à la douane, puis à l’immigration. Les deux endroits sont totalement à l’opposé l’un de l’autre, une bonne marche sous un soleil de plomb sera nécessaire.

Une fois que vous aurez passé à l’immigration, n’oubliez surtout pas d’aller trouver les autorités portuaires (le bâtiment est juste à côté de l’immigration) afin d’obtenir un permis d’ancrage. A chaque fois que vous changerez d’ancrage dans l’île, il faudra vous rendre dans ce dernier bureau afin de leur indiquer vos déplacements et la durée de votre séjour dans chaque mouillage. Si vous êtes vraiment organisés et que vous tenez un programme précis, lors de votre première visite il vous suffira de leur dire que vous passez un jour dans ce mouillage, deux jours dans le suivant et cinq jours dans le troisième avec dates et emplacements précis et qu’elles sont vous intentions par la suite. Ils vous établiront immédiatement un formulaire tenant compte de vos déplacements sur l’île et cela vous évitera d’y retourner. Personnellement nous avons de la peine à tenir un tel agenda ! Cette démarche ne vous épargnera pas de faire votre sortie officielle (24h avant votre départ) lorsque vous déciderez de quitter l'île.

Une dernière chose, si vous quittez le bateau ou si un équipier rentre en avion, il faudra vous rendre à l’immigration (où vous avez fait l’entrée avec le bateau) afin que cette personne sorte de la liste de l’équipage. Au retour bien entendu, il faudra y retourner pour qu’elle en fasse partie à nouveau et cela malgré un passage à l’immigration de l’aéroport.

Les formalités terminées je vous promets que la bière vous l’aurez méritée et vous pourrez profiter de votre séjour.

Un dernier détail pour tous ceux, qui comme nous, souhaiteraient étendre leur séjour, je ne peux que leur conseiller de commencer le parcours par le bon bout, c'est-à-dire le Kabinet Van De Gezaghebber, Ansingstraat 29 (un autre bureau de l’immigration), en leur présentant un lettre motivée donnant la raison de l’extension sollicitée (on a tous un souci de moteur ou de pièces détachées qu’on attend d’Europe non ?), une copie de chaque passeport, une copie d’un relevé bancaire ou d’une carte de crédit. On vous demandera de remplir un formulaire et de payer 5 nafl (US$ 2.85) par personne. Ensuite il vous faudra un peu de patience pour obtenir un numéro et vous rendre à la poste (encore un autre bureau de l’immigration) pour faire la queue et récupérer vos passeports.

Rassurez-vous c’est réalisable (lire nos précédents courriers) Bon séjour à Curaçao

Avec nos meilleures pensées. Les New Life en balade

dimanche, 15 juillet 2007

lettre du 15 juillet 2007

Salut à tous,

La suite de l’épisode « immigration ». Jeudi 28 juin, nous recevons enfin un téléphone du bureau du gouverneur nous donnant le numéro sollicité. Je pose immédiatement la question de ce que je dois faire avec ce numéro. Allez à la poste Maaaaaaaadaaaaaaaaaaaame pour obtenir l’extension demandée. Je me présente donc un bon guichet (45 min. d’attente, oh c’est rapide aujourd’hui). On me prend nos passeports en me disant de repasser le 4 juillet pour les récupérer tamponnés. Je tente une question : de combien de mois est l’extension. Réponse : On n’en sait rien, il faut attendre le 4 juillet, cela dépend de ce que le gouverneur a signé !

Au matin du 30 nous apprenons par BLU que notre amis Loïc a été victime d’une agression en se rendant de Margarita à Coché (voir l’art. publié le 01.07.07 à ce sujet).

Nous arrivons au 4 juillet, nous nous rendons au bureau de l’immigration de la poste et là, vous n’en croirez pas vos yeux, en nous lisant, nous recevons nos passeports avec une extension au 14 septembre prochain, comme nous l’avions demandé. Ça a pris du temps mais on y est arrivés. Du coup, nous décidons de fêter l’événement et allons prendre le lunch au resto. Après le repas, Marvin se fera sa première toile de cinéma : Shrek III. Impressionné par le son et la grandeur de l’écran, il me dira à chaque malheur de Shrek « ce film est nul, je redonne le billet à la caisse pour qu’on me rembourse ». Il lui faudra quelques heures pour qu’il raconte le film à son papa qui nous attendait en ville et qu’il lui dise que c’était génial.




Un ancien hôpital, la maison de la quarantaine surplombe le mouillage de Spanish water et Caracasbaai, une belle occasion pour aller se dégourdir les jambes et de découvrir la baie vue d’en-haut.




La balade continue par des restes de quelque chose…. Un fort qui a servi à la défense de Curaçao. Marvin ne perd pas une miette des explications que Thierry agrémente d’une multitude de détails, juste pour son plaisir. Tous deux imaginent la baie remplie de bateaux de pirates et sont transportés dans une autre époque.



La chaleur et la marche auront raison de l’énergie de notre moussaillon qui s’endort sur le trajet de retour en annexe.

Quelques jours plus tard, Marvin trouve son premier bateau… il veut faire comme papa…. Le ramener en Suisse, pour le réparer et le transformer. Le jardin de grand-papa ferait peut-être l’affaire, il faudra qu’on lui en parle.



En nous promenant en ville nous rencontrons Esteban Ferrales, un artiste créant à l’angle d’une rue ou sur une façade ses œuvres. Au départ, il utilise du treillis pour mouler les formes qu’il recouvre avec patience de béton en y donnant tous les détails, puis il sort sa palette de couleurs pour leur donner de la vie. Je vous laisse découvrir.



Kura Hulanda, le musée des esclaves est également à découvrir. Ce dernier contient une collection d’art africain, non égalée je crois jusqu’ici; plusieurs pays y sont représentés, les tableaux, les calligraphies, les bronzes, les sculptures et objets de toute sorte racontent bien l’histoire de l’esclavage jusqu’à son abolition.



Cela expliquant cela, nous comprenons peut-être un peu mieux, après avoir visité ce musée pourquoi les blancs spécialement les hollandais ne sont pas toujours appréciés à Curaçao et que maintenant le noir qui est au pouvoir fait bien ressentir que c’est lui qui le détient ajourd'hui !

La découverte de Curaçao va continuer au fil des semaines puisque nous y resterons probablement jusqu'en septembre, profitant notamment de l'escale pour améliorer la caisse de bord. De nouvelles infos sur l’île et sur notre quotidien suivront. Quant à l'école pour le moussaillon c'est aussi l'occasion de faire un bricolage pour les grand-mamans.



Avec nos meilleures pensées. Les New Life en balade

dimanche, 1 juillet 2007

du 01.07.2007 - Acte de piraterie au Vénézuéla

Salut à tous,

Malheureusement je me dois de reporter un fait divers pas très drôle aujourd’hui.

Dans la nuit du 29 au 30 juin, nous avons un ami Loïc, à bord de Sybellius, qui vient de se faire pirater entre Margarita et Coché (Vénézuéla).

Sous voiles, Loïc se rendait à Cumana pour entreprendre des travaux sur son bateau, lorsqu’à 01h00 du matin, des pêcheurs ont tendu un long filet au devant lui pour l’obliger à faire des manœuvres d’évitement et le retrancher à la côte. Une fois le bateau bien ralenti, ils sont montés à bord et une bagarre a éclaté entre eux, Loïc s’est battu plusieurs heures durant et a été blessé à la tête et aux bras par des coups de couteaux. Il a tout de même réussi à faire fuir les pirates. Par contre son bateau s’est échoué.

Notre animateur BLU était sous le choc samedi matin et pour cause. Nous nous sentons les bras ballant ici à Curaçao ne pouvant rien faire pour lui. Plusieurs autres navigateurs sont à Margarita, à 10miles de l'endroit où il se trouve (3h). Deux amis de Loïc dépêchent une vedette rapide de Margarita pour lui venir en aide. Malheureusement, le pilote de la vedette parle d’argent pour le sortir du pétrin, Loïc refusera sa proposition.

Une veille BLU se met en place durant la nuit. Nous sommes plusieurs à être inquiets quant à son sort sur place, pas rassurés de le savoir tout seul à Coché, un endroit malsain au niveau piraterie. Au rendez-vous BLU du lendemain matin à 08h00, nous sommes contents d'entendre sa voix et d'apprendre qu'il avait réussi à se dégager de lui même durant la nuit. Malheureusement, après avoir hissé ses voiles, Loïc se prend un autre filet dérivant cette fois-ci qui le ramène à la côte et il s'échoue plus durement sur du corail. Durant toute la journée de ce dimanche, des solutions sont échafaudées de part et d'autres pour le sortir de là. Des peneros et des plongeurs tentent de le dégager, mais sans succès.
Les marées, mal définies dans la région (20 à 30 cm. de marnage) sont calculées afin de trouver le meilleur moment pour le dégager. Ce n'est qu'à 18h00 ce soir que nous apprendrons que Sybellius flotte à nouveau et qu'il se dirige sur MargaritaLoïc est attendu par ses amis. Il pourra se faire soigner et s'y reposer.
New Life a passé plus de 8 mois au Vénézuéla, durant notre parcours nous n'avons rencontré aucun soucis, mais comme je l'ai déjà dit dans nos précédentes lettres, il se peut que nous soyons passés entre les gouttes, malheureusement certains navigateurs n'ont pas eu cette chance (voir notamment art. publié dans Etoile-de-lune.com) qui comme Loïc ont subi un acte de piraterie. Ce phénomène, qui a l'air de s'empirer, n'est pas à négliger malgré tout ce que l'on peut dire ou penser.
Patricia
Le coup de gueule du capitaine :
Depuis que nous sommes partis, voilà plus de 4 ans, bien des occasions justifiées se sont présentées pour le coup de gueule du capitaine, cette fois-ci, il ne le retiendra pas.
Au Vénézuéla on parle de sécurité, on parle d'agression, on parle de ne pas rester dans un mouillage seul. Des bateaux qui ne se connaissent pas autrement, se mettent en flottilles pour se déplacer ou ancrer ensemble afin d'éviter tout soucis.
Loïc est une personne connue que ce soit sur les ondes radio qu'il anime chaque matin, par ses rencontres au fil des ans, par les divers contacts qu'il a et pour tous les services qu'il rend à gauche et à droite, je trouve écoeurant que pour quelqu'un de connu (comme pour un inconnu d'ailleurs), personne ne se soit déplacé avec son bateau sur zone pour assurer sa sécurité durant le temps qu'il a passé sur place, spécialement la nuit.
Une aide a été dépêchée immédiatement par des amis de Loïc, ces derniers n'ont pas forcément été reçus avec une grande diplomatie de sa part. Je peux le comprendre suite aux événements vécus. De plus, le pilote de la vedette parle d'argent avant tout. Blessé, choqué, échoué, sa réaction est humaine.
Comparons cette agression avec un accident de la route. Arrivés sur le lieu de l'accident, une voiture est démolie avec le conducteur assis au bord de la glissière de l'autoroute, blessé, mais vivant, ce dernier refuse énergiquement toute aide. Laisseriez-vous cette personne sans assistance ? Récapitulatif du code de la route, pour ceux qui l'aurait oublié : protection du lieu de l'accident, du blessé, organisation et attente des secours. Toute personne ne respectant pas ces règles de sécurité est sanctionnée pour non assistance à personne en danger.
Pour des navigateurs ou des circumnavigateurs 10 miles, soit 3h00 de route au grand maximum cela paraît dérisoire ou ridicule. Est-ce la peur d'être piratés à leur tour ou une autre raison qui a fait que Loïc se soit retrouvé seul durant plus de 48h00 dans une zone réputée dangereuse ? Toujours est-il lorsqu'on parle de sécurité, ce genre de comportement me fait rager et me laisse un goût amère quant à l'entraide marine. Plusieurs bateaux se sont fait connaître par les ondes en soutenant Loïc ou en organisant des secours, certains étaient hors de portée pour pouvoir agir mais ne me dites pas qu'entre le mouillage de Porlamar et la marina de Cumana il n'a pas été possible de réunir 3 ou 4 bateaux francophones ou étrangers afin de se rendre sur zone pour être à ses côtés, pour le soutenir, l'aider et tenter d'éviter son deuxième échouage.
Dans ce coup gueule, je ne jette la pierre à personne de précis, mais veux vous rendre attentifs sur le fait que cela peut arriver à tous.
Thierry