dimanche, 12 juin 2011

Arrivée aux USA, de Key-West à Titusville

Salut à tous,






Au vu de la météo annoncée - vent ENE 10/15 nœuds pour les trois jours à venir, avant l’arrivée d’un prochain front froid - nous quittons donc définitivement Cuba le samedi 12 mars 2011 ne voulant pas tenter notre chance le long de la côte ouest. Nous la jugeons trop périlleuse avec ses passes, pas facilement praticables avec notre tirant d’eau, les passages des fronts successifs et le peu de possibilité de s’y abriter. Nous visiterons la Havane la prochaine fois.






233 miles au compteur donc pour rallier Key West, en Floride. Ça devrait le faire, surtout que le Gulf Stream nous donnera un petit coup de pousse pour améliorer notre vitesse.





Une fois passé le Cabo Antonio, le vent est N et la mer se creuse à 3m. Oohoo cela n’arrange pas nos affaires, New Life plonge, s’arrête et repart péniblement à 2.5/3 nœuds ; autrement dit on pioche ! Dommage que ce n’est pas dans un jardin, on aurait de l’avance sur une plantation de patates.




Changement de tactique, on va s’éloigner de la côte en tirant un bord long bord à l’ouest, une fois dans le Gulf Stream, on tentera de reprendre notre route initiale.





Lundi 14 mars, on cherche toujours ce fameux courant qui est censé nous faire prendre l’ascenseur. Les éléments étant toujours à contre, nous continuons à tirer des bords. A ce rythme, la distance sur la carte ne diminue pas mais augmente. Nous sommes remontés jusqu’à 27 miles à l’Ouest de Dry Tortuga pour avoir gagné sur le bord suivant seulement 10 miles sur le fond. C’en est désolant mais nous n’avons plus le choix maintenant, il nous faut continuer.





Par VHF j’appelle un cargo passant non loin pour lui demander la position du fameux Gulf Stream, sachant que ces bateaux profitent des courants pour gagner du terrain. Donc si ce dernier fait une route opposée à la nôtre, il devrait en bénéficier ce qui expliquerait notre vitesse d’escargot. Effectivement nous avons tout faux. En étant remontés si proche de Dry Tortuga, nous sommes affectés par le contre courant qui sévit dans le Golfe du Mexique. Le capitaine du cargo nous souhaite bon voyage et bon courage puisque on s’est rapproché du front et que ce dernier à de l’avance. Sympa.





Tout ça pour dire que notre trajet a duré 5 jours au lieu des 3 prévus au départ. 5 jours à tirer des bords dans une mer pas franchement agréable et contre un vent N. Eh oui, c’est notre karma, mais nous sommes tout de même arrivés à bon port.





Au niveau des formalités, la première chose à faire en arrivant aux States, est d’appeler le numéro gratuit des Customs & Border Protection et d’attendre leurs instructions. Du moment que j’annonce notre provenance de Cuba, le ton change, les formalités ne seront pas de routine, nous ne pouvons pas rester au mouillage, il nous faut amener le bateau en marina. Le douanier m’indique qu’une fois à quai, il me faudra appeler un autre numéro gratuit, afin qu’ils procèdent au contrôle complet du navire. Nous ne sommes pas un cargo, juste un petit voilier !




Des quatre marinas de Key West, nous choisissons la meilleure marché, mais lorsqu’on nous annonce un tarif à 100$/nuit, nous faisons un peu la grimace. J’appelle comme on me l’a demandé l’autre numéro gratuit et je « poirotte » une bonne demi-heure au téléphone, passant d’un service à l’autre pour m’entendre dire gentiment : « Welcome to Key West….. Aucun soucis venez simplement demain matin à l’aéroport aux Customs & Border Protection, il vous faudra remplir des formulaires supplémentaires vu votre provenance, mais nous n’avons pas besoin de passer au crible votre bateau ». Là je peste deux fois plus puisque nous sommes maintenant à quai et que le tarif lui est loin d’être accueillant.




Bref, prenons notre mal en patience, nous profitons de rincer le bateau, de faire le plein d’eau et d’aller nous balader sur le front de mer en avalant une énorme glace. Nous déambulons, sans trop savoir ce qu’il nous arrive, c’est comme si on débarquait sur une autre planète. Ça grouille de partout, les scooters de mer, les Sunset ou speed boat, les sorties en mer à la journée ou en soirée apéro compris, des animations, des boutiques, des racoleurs pour tours commentés de la ville, des coupons de réduction distribués à tout vent pour des Happy Hours à prix réduits ou des menus 3 pour 2, des biplans, des hélicoptères pour découvrir les keys du ciel. Nous sommes complètement déboussolés.







Je prends quelques photos mais je ne suis pas convaincue. En voyant la tête de Marvin je crois sincèrement que je ne suis pas la seule à me poser des questions et à être à côté de la plaque.






Lorsque nous longeons le quai sur le chemin du retour, nous apercevons du monde sur New Life. Thierry accélère le pas et lorsqu’il est à portée de voix demande à sa manière ce que ces gens font sur le bateau, de quel droit ils sont montés sans autorisation et surtout sans que nous soyons à bord. Le ton est lancé et ça chauffe immédiatement de part et d’autre.



« Nous avons tous les droits puisque nous sommes Customs et Border Protection !



- Mais non Monsieur, vous n’avez pas le droit de procéder ainsi, surtout si nous ne sommes pas à bord, il y a des lois internationales qui ne vous autorisent pas à ..... »




Bref un dialogue sans fin, mais lorsque le plus hargneux d’entre eux sort les menottes et annonce que si mon mari continue à les agresser de la sorte il le boucle pour la nuit, j’interviens et tente de calmer le jeu. Caporal Peterson me demande si je suis disposée à collaborer ! Come on, nous n’avons rien à cacher, nous ne sommes pas des malfrats ni des dealers, juste une famille sur l’eau. Est-ce si grave de vouloir vivre ainsi ? Vous avez violé la loi américaine en collaborant avec notre ennemi. Eh caporal je vous arrête, nous ne sommes pas en guerre avec la Terre entière et nous n’avons aucun souci avec Cuba étant un pays neutre et qui plus est la Suisse défend les intérêts américains à Cuba, alors please, arrêtez votre petit numéro. Je m’arrêterai à cette remarque ne faisant pas de politique.




La tension descend un peu, Thierry fait son poing dans la poche lorsqu’on lui demande de quitter le bateau et d’attendre sur le quai avec Marvin. Je suis la seule autorisée à ouvrir les coffres à l’intérieur, ensuite, je dois également sortir dans le cockpit pendant qu’ils passent tout au peigne fin, même le sac du linge sale. Un rapport de deux pages, deux oignons, une demie bouteille de rhum et le seul Tukola (Coca-Cola Cubain) restant sont embarqués. Aucun produit cubain ne doit rentrer sur le territoire américain. Bizarre, en nous baladant, nous avons aperçu Café cubain au coin d’une rue, Cuban bread dans une autre, des boutiques de cigares en veux-tu en voilà. Encore une fois nous ne faisons aucune politique, mais certaines choses nous interpellent !



Ces « braves » messieurs quittent le bateau en nous précisant que comme « collabos » aucun cruising permit (permis de navigation) ne nous sera délivré et qu’ils seraient en droit de nous expulser du territoire américain. Welcome to US j’avais cru entendre au téléphone ! Nous sommes un peu abasourdis et pensons à la journée de demain à remplir de la paperasserie et tenter de justifier notre séjour en « territoire ennemi ».


Ce matin nous avalons un café et ne tardons pas pour nous rendre à l’aéroport. Une charmante dame nous reçoit, elle nous donne quelques formulaires en nous priant de les compléter, elle embarque nos passeports pour vérification. A son retour elle nous précise que tout est en ordre. Vu le ton employé hier pas « nos rambos des bacs à sable » je tente : Pourrions-nous obtenir un cruising permit durant notre séjour aux USA ? Ce papier nous éviterait de courir d’un bureau à l’autre en changeant d’Etat, un simple coup de fil suffirait. Vu notre provenance il faut qu’elle demande à son supérieur. Une fois dans le bureau ce dernier nous pose, de manière courtoise, des questions supplémentaires, investigue sur notre séjour à Cuba et quels raisons nous amènent aux US. Voyant en face de lui, une famille et non une bande de dealers, il donne son feu vert puisque nous avions déjà obtenu un tel permis de navigation il y a 3 ans.



Comme il me paraît bien sympathique et que l’accueil est complètement différent dans ce bureau de CBP je me permets de rapporter l’attitude de ses sous-fifres hier. L’information ayant passé de ses oreilles à son cerveau, il en tombe presque de sa chaise. Il m’assure que des sanctions seront prises à l’égard de cette équipe, qu’ils n’auraient effectivement jamais dû monter à bord sans notre permission et surtout ne pas agir de manière si agressive devant un enfant. Ils devaient être tendus vu l’arrestation le matin même de notre arrivée d’un bateau bourré de drogue. On comprend, mais il ne faudrait pas en faire une généralité, non ? Il s’excuse de leur attitude en nous délivrant le cruising permit sollicité, précisant que ces choses-là ne devraient pas arriver, nous souhaite la bienvenue aux US et remplit Marvin de cadeaux à l’effigie des CBP. Nous retournons au mouillage.



Relax, relax maintenant nous pouvons vous appeler, donner de nos nouvelles et découvrir tout ce qui a été mis en œuvre pour notre recherche vu notre silence depuis quelques mois déjà. Sans revenir sur les détails (voir publications des 18 et 20 mars 2011) nous vous remercions tous une fois encore, du fond du cœur, pour ce qui a été entrepris aux quatre coins du monde pour nous retrouver.







Une visite à West Marine, qui est à deux pas pour commander une nouvelle poupée de guindeau ainsi que 70 mètres de chaîne, l’ancienne devenant de plus en plus fatiguée. Au fil des ans et des tensions subies lors de certains mouillages, les maillons se sont allongés et usés ne faisant plus que 8mm au lieu de 10mm. Cela est nettement insuffisant pour le poids de New Life. Livraison dans 2 jours pour la poupée et 4 pour la chaîne. Waou, c’est du sérieux et du rapide. C’est juste, on est maintenant aux States, plus à Curaçao où il nous fallait attendre des semaines voir mois lorsqu’on commandait des pièces.


Embarquer plus de 200 kg de chaîne dans le dinghi, traverser la baie pour l’amener à bord en a fait rire plus d’un qui se demandaient si on allait y arriver étant à la limite de flottaison avec l’annexe. Une fois sur le pont, le temps de remonter l’ancienne chaîne et de la remplacer par la nouvelle, New Life a montré ses fesses à qui voulait bien les observer. Et oui… double poids à l’avant ça change quelque peu l’équilibre d’un bateau !




Nous affichons quelques annonces à gauche et à droite, faisons le tour du mouillage pour savoir si quelqu’un serait intéressé par notre ancienne chaîne qui peut encore servir pour un corps-mort ou le mouillage d’un bateau plus petit. En attendant Thierry transforme le guindeau. Il fabrique une pièce en epoxy qui permettra de fixer l’ancienne poupée à l’avant du guindeau afin de maintenir la chaîne dans un axe meilleur, évitant ainsi qu’elle ne saute sur le barbotin. Thierry avait déjà observé des installations similaires sur d’autres bateaux. Il avait trouvé bien le principe modifiant l’axe de la chaîne ce qui l’oblige à rester en ligne sous tension et évite ainsi l’usure prématurée des dents de la poupée.








A l’époque de la découverte du Nouveau Monde, énormément de bateaux transitaient par le Détroit de Floride profitant du Gulf Stream lorsqu’ils revenaient chargés de trésors de leur voyage en Amérique du sud.








Quelle aubaine pour la flibusterie et les naufrageurs réputés de Key West qui allumaient de faux feux sur les plages attirant ainsi ces navires vers les hauts-fonds d’où, une fois échoués, il était facile de les piller. Souvent le mauvais temps travaillait pour eux en drossant des flottes entières de navires sur ces bancs. Le Shipwreck Museum (Musée des épaves) entraîne notre pirate en herbe dans un monde qui ne fait pas rêver uniquement les enfants.









Toutes les épaves n’ont pas encore été toutes localisées. Imaginez donc ce qui peut trotter dans la tête de notre moussaillon qui se passionne pour tout ce qui touche à la piraterie, aux coffres chargés de doublons, aux barres d’or ou d’argent, aux trésors que transportaient ces navires qui étaient les plus riches du monde.




Nous partons maintenant sur les traces de Mel Fischer, un des plus réputés chasseurs de trésor du Gulf Stream. Mel Fischel n’a pas fait que rêver aux trésors enfouis, il y a consacré sa vie. Il s’est passionné pour l’histoire en se fixant un seul but, retrouver la flotte espagnole qu’une grosse tempête engloutissait au large des keys en 1715.






La Maravilla, la Nuestra Senora de Concepcion, l’Atocha pour n’en citer que quelques-uns rapportaient à la couronne espagnole des trésors inestimables. Il a fallu toute la détermination de Mel et bien d’autres chasseurs bien entendu, pour localiser ces épaves que la nature et le temps s’étaient chargés d'éparpiller et de recouvrir à jamais.






Toute l’activité des années 60 tournait autour de ce rêve : Retrouver les trésors disparus. La devise de Mel « Today’s the day » en a encouragé plus d’un à travailler pour lui. Mais le 20 juillet 1985 ce rêve est devenu réalité lorsque l’épave de l’Atocha a été localisée.








Une fois l’épave repérée, un dur labeur commençait pour ces plongeurs acharnés que seul le brillant d’un doublon entraînait vers le fonds. En dégageant minutieusement et en remontant à la surface ce fabuleux trésor, plus d’un y perdra la vie dont le fils aîné de Mel et son épouse.








La richesse s’acquiert à un certain prix, mais valait-elle la peine d’y perdre la vie ? Ce n’est pas tout puisqu’une fois à la surface Mel a dû s’entourer des meilleurs avocats pour que cette richesse lui soit reconnue. En effet, l’Etat de Floride la revendiquait et ce n’est qu’après bien des années de bagarre juridique qu’il a pu en bénéficier. Au résultat de sa défaite, l’Etat de Floride a modifié sa Constitution en précisant que dorénavant tout trésor découvert dans les eaux territoriales lui appartenait. Les requins ne sont donc pas uniquement sous l’eau !




Notre nièce Megane qui est à Fort Lauderdale dans une école de langue arrive à obtenir un congé de quelques jours et vient nous rejoindre à bord. Marvin est tout content de céder sa couchette à sa cousine. Il lui fait faire le tour du bateau en lui expliquant le fonctionnement des pompes à pied, toilettes, etc. Pour que son plaisir soit complet, le capitaine lui passe les commandes. Elle se débrouille comme une cheffe à la barre.









A l’heure de l’apéro, Marvin sollicite sa cousine favorite pour passer d’un monde à l’autre avec son Game Boy. Comme nous sommes nulles en la matière, nous n'étions d'aucune utilité lorsqu'il était bloqué dans ses jeux. Il a frappé à la bonne porte avec Meg.









Le lendemain, nous admirons plein de tortues. Certaines plus occupées que d’autres ne plongent même pas lorsque nous passons à proximité.









La remontée des keys nous emmène à Key Largo où nous sommes accueillis comme des coqs en pâte par nos amis Sandy et Dale. Grand-papa Dale comme l’avait surnommé Marvin, il y a 3 ans déjà, lorsque nous nous étions rencontrés à La Tortuga, puis à Bonaire et à Curaçao où Thierry avait repeint les ponts de Snow White, leur bateau.



New Life est amarré devant leur belle demeure. Maison, jacuzzi, piscine, voiture, jardin avec étang, tout est à notre disposition. Nous sommes presque gênés devant tant de générosité et de gentillesse.









Lorsqu’un voisin de Dale rentre de la pêche en ramenant des dorades coryphènes, que l’une d’entre elles est entre la vie et la mort, tout est tenté pour l’oxygéner et la réanimer.






Mais lorsque quelques heures plus tard, elle passe à trépas, les filets sont tirés, elle finira divinement cuisinée par Sandy dans nos estomacs.










Nous n’aimons pas les séparations, malgré que notre route en soit semée. Megane nous quitte là, il lui reste un dernier coup de collier à donner pour obtenir son certificat de langue, ensuite elle a pourra retrouver la famille et ses amis en Suisse.





La bande anti-UV du génois s’étant complètement décousue, nous profitons de l’espace que nous offre le jardin de nos amis pour nous mettre au travail. Dans notre élan, nous commandons de la mousse et refaisons tous les coussins du cockpit. Thierry coupe la mousse et s’occupe de l’épinglage du tissu pendant que je pique.




Nous venons de dégotter, pour quelques dollars seulement, dans un magasin de deuxième main un joli petit vélo pour Marvin. Il se met immédiatement au boulot lui aussi pour donner à son vélo un look un peu plus masculin en enlevant les autocollants et en repeignant la fourche grise. Deux jours auront eu raison des roues d’entraînement, malgré un plongeon du quai à l’arrière du bateau. Plus de peur que de mal, heureusement.









Nous terminons les coussins et quittons nos amis que nous retrouverons certainement dans le Chesapeake puisqu’ils rejoignent leur bateau. Key Largo-Key Biscayne 45 miles sous voile tranquille. Vaut mieux être attentif et suivre le balisage en arrivant à Biscayne. Nous sommes au sud de Miami, un changement de décor qui interpelle Marvin qui se demande bien comment de tels buildings peuvent tenir debout.








Il nous faut maintenant enfiler une série de ponts s’ouvrant à heures fixes ou sur demande pour arriver à West Palm Beach.








Au passage de belles résidences appellent le cliché. Tout ce luxe me laisse un goût amer au fond de la gorge lorsque je pense à Cuba. Trop ou trop peu ça n’a jamais été bon. Le pire c’est qu’une partie de ces belles propriétés appartiennent à de riches cubains qui, confortablement installés en Floride, refusent l’ouverture de leur pays !









L’intercoastal waterway (ICW) est bien pratique lorsque les vents sont contraires à l’extérieur nous empêchant de progresser. Ce réseau d’eau intérieur traverse tous les Etats-Unis du nord au sud. A quelques endroits nous pouvons rejoindre la grande bleue par des inlets. Nous allons donc jongler entre avancer par l’intérieur, sortie en mer et revenir à l’ICW en fonction de la météo.




Des paysages différents défilent tout au long de l’ICW, mais …












… attention à celui qui ne respecte pas le balisage.










N’oublions pas la vie animale et les lever ou coucher de l’astre grâce auquel la vie sur Terre est possible.










Ce mélange de clichés insolites….









… nous emmène à West Palm Beach où Marvin peut profiter des vagues et de la plage.









En consultant le site de la Nasa sur internet, nous apprenons qu’un lancement de la navette Endeavour est agendé pour le 29 avril. Ce sera la dernière fois que cette navette partira dans l’espace pour une mission technique, avec à son bord 6 astronautes dont un européen. Nous ne pouvons pas louper l’événement, direction donc Titusville. Il nous faudra attendre un peu plus d’une semaine l’événement en faisant attention de ne pas vendre la mèche à Marvin puisque nous voulons lui en faire la surprise.



Heureusement Pâques approche, la décoration des œufs meuble un peu cette attente.








En plus à Titusville, il y a un super Hobby Shop. Vous connaissez tous la passion de mes deux hommes pour l’aviation, il est donc inutile de vous préciser qu’ils sont aux anges surtout lorsque Jim Carter partage avec eux non seulement ses connaissances mais également sa passion pour tout ce qui touche au modélisme. Nous passons des heures à l’écouter et à en apprendre grâce à son expérience. Entre les traductions de gauche et de droite, j’ai le temps de faire un brin de causette avec Francina, la charmante épouse de Jim.




Si vous cherchez du matériel ou des informations TheHobbyShop.Titusville@yahoo.com est le magasin dont vous avez besoin. Jim prendra non seulement le temps de vous conseiller, mais partagera avec vous sa passion.







Je ne vous dis pas la joie de Thierry et Marvin lorsqu’un après-midi Jim les attire dans son arrière boutique et leur donne ce qu’un client – qui n’avait plus suffisamment de temps à consacrer aux avions – venait de déposer pour quelqu’un qui en ferait bon usage et qui aurait la possibilité de le réparer; un planeur, avec des ailes de rechange, une télécommande, un avion, des cerveaux, un moteur OS. Jim a frappé à la bonne porte en offrant tout cela à mes deux hommes qui ont le sourire jusqu’aux oreilles et les yeux qui scintillent. Eh les gars vous allez caser où tout ça dans le bateau ? - T’en fais pas on trouvera de la place, me répondent-ils en cœur.




Nous sommes à Jour J-2, l’activité en ville ne permet pas de garder plus longuement notre secret, Marvin sait lire également en anglais, donc lorsqu’il voit les panneaux posés aux quatre coins de la ville « 2 days to launch » il saute sur place, éclate de rire en nous disant : Maintenant je sais pourquoi on est resté autant de temps à Titusville.












Nous revenons un peu plus tôt de ville afin d’assister à la conférence mise sur pied en un temps record, par Mr Doc, the Spaceman. Voyant des jeunes sur les bateaux à la marina, il avant lancé hier. Eh guys any interest for the spaceship ? I can make you learn somethink about it if you want. Ils avaient tous répondu en cœur : yeah sure.







Le jour du lancement nous déplaçons New Life au bord de la zone de sécurité afin d’être juste en face de la plateforme de lancement. Meilleure vue on ne peut pas avoir. En plus on peut suivre les événements en direct sur le net, voir l’équipe du commandant Kelly rejoindre la navette, suivre les commentaires en attendant quelques heures encore que le compte à rebours commence.













Une heure avant le lancement la VHF crépite avec une annonce des Coast Guard informant tous les navires positionnés pour le lancement que ce dernier est reporté suite à un problème technique. Je consulte rapidement internet pour en savoir plus. Effectivement lors du dernier contrôle avant le lancement, une sonde de température dans le système de refroidissement ne fonctionne pas normalement ce qui causerait un problème lors du retour sur Terre de la navette. Le lancement est donc reporté à une date ultérieure pour permettre aux techniciens de la réparer.











C’est la grosse déception à bord, nous retournons au mouillage et décidons d’attendre encore un peu pour voir l’évolution, les techniciens parlent d’une semaine avant d’arrêter une nouvelle date pour le lancement. (A ce stade je me dois de préciser que les prises de vue technique ainsi que celles de la navette sur son pas de lancement on été prélevées sur le site www.nasa.gov.com )




Nous retournons au Hobby Shop où Jim tout content de nous revoir, offre à Marvin une rocket qu’il pourra lancer, sans soucis techniques, quand il le souhaitera. Gros éclats de rires. En fin de journée le ciel se couvre, il nous faut quitter la joyeuse compagnie de Jim et Francina pour rentrer au bateau. Nous arrivons trop tard pour rejoindre New life, il nous faut attendre que le gros de cet orage soit passé en espérant que l’ancre ne dérape pas.







Après la pluie le beau temps, le dicton dit vrai. C’est une aubaine pour les manatees (lamentins) qui viennent s’abreuver aux drainages des bateaux.








De retour à bord, juste une mauvaise surprise, la cuisine est inondée, j’avais oublié de fermer le hublot au-dessus de la cuisinière. Mea culpa, il ne me reste plus qu’à sortir les éponges.




Chaque jour qui passe nous suivons le site de la Nasa, les techniciens sont toujours en train de localiser la raison de la panne, de contrôler tous les circuits électriques. Les astronautes quant à eux rentrent chez eux. La date du prochain lancement est arrêtée au 5 mai, date qui demande à être confirmée, nous attendons….


Marvin est bien content il peut continuer à voir ses copains Cole et Cooper après l’école. Ils s’entendent comme des larrons en foire.






Une exposition de vieilles voitures attirera mes deux hommes, alors que j’ai un jour de congé J’en profite pour bouquiner, mettre à jour le blog, faire un peu de lessive en papotant avec les copines à la laverie.







Le 4 mai après une conférence entre experts et techniciens, le porte-parole de la Nasa annonce que le vol de demain est une fois encore reporté, que la navette ne s’envolera pas avant le 16 mai au plus tôt et encore. Nous ne pouvons attendre éternellement, nous prenons donc la décision de continuer notre route. Dommage en 2009 nous avions loupé l’envol de Discovery, aujourd’hui c’est celui d’Endeavour que nous ne verrons pas rejoindre l’espace pour son dernier lancement.


C’est sur cette grosse déception que nous vous quittons pour aujourd’hui. La suite de notre récit américain suit sous peu.



Avec nos meilleures pensées,

Les New Life en balade