lundi, 13 décembre 2010

Nos voeux 2010/2011

Salut à tous,

Nos meilleurs voeux vous accompagnent tout au long de cette nouvelle année.





Avec nos meilleures pensées,
Les New Life en balade

jeudi, 9 décembre 2010

Les vacances de JM, Curaçao, Bonaire (info navigateurs), Aves de Sotavento

Salut les amis,

Ça y est New Life est prêt, nettoyé, rangé, avitaillé, nous pouvons accueillir notre ami Jean-Michel pour une quinzaine et lever l’ancre en sa compagnie.





Le lendemain de son arrivée, une ballade à Willemstad, une visite aux autorités afin de l’enregistrer comme passager à bord de New Life.




Le soir même nous levons l’ancre pour une première navigation de nuit sur Bonaire, l’île sœur Curaçao, séparées de 33 miles.






Le vent est ENE 5/10 nœuds, dans le nez, quant au courant il est de face. C’est un bon début ! Qu’à cela ne tienne nous hissons les voiles dès la sortie de Spanish Water et tirons un long bord au 140° en direction de la côte vénézuélienne. Je m’atèle à la préparation du souper, pendant que les hommes papotent dans le cockpit, s’occupent des réglages, Jean-Michel prend ses marques.






Bébek Tutu (notre pilote aérien, Ariès) reprend du service. Il ne rechigne pas à la tâche, tout heureux de se rendre utile après un an et demi de non activité. Sa nouvelle pâle, d’une taille plus grande et plus large, le rend plus sensible au moindre souffle. Encore un graissage et un nettoyage de la barre principale du bateau et il travaillera comme un chef.


Après le repas, je range la cambuse et vais me coucher, en même temps que le moussaillon. Les hommes font leur quart jusqu’à 01:30, n’ayant aucune envie d’aller se coucher, voulant profiter de cette belle nuit étoilée. Après avoir dormi d’un sommeil de plomb jusqu’à cette heure-ci, je suis fraîche et dispose pour les relever. Jean-Michel et Thierry vont se coucher, je me prépare un thé, reporte la position sur la carte, prends le témoin et m’installe dans le cockpit, la tête dans les étoiles, je me laisse bercer en suivant la chute de quelques étoiles filantes.


Je retrouve un sentiment de bien être, de calme et de paix dans cette immensité, entre ciel et mer. Le bateau avance à 3 nœuds au pré. Je le sens lui aussi heureux d’être là à se dégourdir un peu en séparant la mer avec son étrave, laissant dans son sillage les mille lucioles éphémères du plancton fluorescent. C’est magique.

L’orage et les éclairs qui déchiraient le ciel sur la côte vénézuélienne se rapprochent. Le ciel commence à se charger de gros nuages, le vent monte. A 04:30 je réveille le capitaine afin de prendre un ris sur la grand-voile et réduire le génois, nous allons prendre un grain. Lorsqu’il s’agit d’œuvrer sur le pont, nous ne tenons pas compte des quarts, tout se fait à deux, la personne hors quart retrouvant les bras de Morphée une fois la manœuvre terminée.


A 07 :00, nous sommes à une vingtaine de miles de la côte vénézuélienne, on vire afin de tirer un autre bord au 30°. Un peu rouillés et le manque de coordination nous font louper le premier virement de bord. On reprend donc notre précédent cap afin de donner de la vitesse à New Life et c’est parti, on vire, avec succès cette fois-ci.


Ce deuxième bord, nous amènera en fin d’après-midi à Bonaire. 22 heures et 70 miles pour rallier l’île voisine au lieu des 33 miles à vol d’oiseau. C’est le plaisir de faire de la voile et le prix à payer lorsqu’on décide de ne pas lancer le moteur pour tirer en ligne droite, face au courant et au vent.

Une fois amarrés au corps mort – ancrage interdit ici – nous chaussons nos palmes, masques et tubas et partons explorer les fonds marins. Bonaire est un paradis pour la plongée, des milliers de poissons, des spongiaires, des coraux, sont là, juste sous nos pieds. C’est un véritable aquarium nous dira Jean-Michel. Avec Marvin nous avions pris un reste de pain sec pour attirer les petits poissons. Moussaillon s’est vite retrouvé assailli de toute part, les plus téméraires n’attendant même pas qu’il distribue sa manne, ils s’enfilent directement dans le cornet. On comprend aisément pourquoi les bouées sont là, aucun navigateur ne rechignant à payer les 10US$ demandé pour l’amarrage, les fonds sont à préserver.





Une visite aux autorités, une ballade en ville et une bonne glace afin d’être sûrs qu’on soit en vacances. Les rues de Bonaire sont toujours aussi calmes et tranquilles, à l’exception des jours où de gros Cruising Line déversent leur lot de vacanciers. Là, les boutiques battent un recors de vente, un marché artisanal est installé sur le port, des tours de l’île, visites guidées sont organisés dès la sortie du bateau. Il faut dire que ces bateaux passent et ne restent qu’une journée par île, le soir même ils lèvent l’ancre et s’en vont vers une autre destination, leurs passagers voulant visiter un max dans un court laps de temps.





Pour nous, la météo prévoit le passage d’une nouvelle vague tropicale (encore une !) avec son quota de pluie et des vents plus soutenus. On ne repartira donc pas aujourd’hui comme prévu et « profiterons » d’une autre journée à Bonaire; journée lecture et DVD tant il en tombe. Ce soir, une courte accalmie, Jean-Michel nous invite au resto, vue sur le mouillage, au cas où.







*** INFOS AMIS NAVIGATEURS***



Une toute nouvelle laverie s’est ouverte il y a quelques mois Magero Dry cleaning & self-services. Si vous ne voulez pas vous y rendre à pied, un appel au 717-5230 ils viennent collecter votre linge ou vous-mêmes.

Café offert et connexion wifi vous feront patienter si vous ne trouvez personne avec qui papoter pendant vos tâches ménagères.





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Après une matinée encore nuageuse, le soleil pointe timidement son nez, nous profitons donc de la baignade cet après-midi. Je prépare une pâte à pizza pour ce nouveau passage de nuit qui s’impose si nous voulons profiter de visiter les Aves; la prochaine vague tropicale étant annoncée. En nous déplaçant de nuit, on gagne une journée sur place. 15 jours de vacances c’est court, surtout lorsque la météo a décidé de ne pas coopérer.



Départ au moteur à 19:30 ce 14 novembre. Les vents ENE 10 nœuds annoncés n’y sont pas. Nous, partons donc au moteur. Arrivés à la point sud de l’île nous touchons une brise d’E de 5/10 noeuds, hissons les voiles cap au 120° pour un long bord tranquille.



Les quarts de nuit s’organisent. A 04 :45 on vire au 25° pour le second bord en direction des Aves de Sotavento.


12 miles avant notre arrivée le ciel s’assombrit méchamment, la légère brise qui nous a accompagné durant la nuit a fait place à la brise Volvo que nous lançons afin d’arriver avant la pluie.




La VHF crépite, la station de Guardia Costa de Sotavento nous appelle pour identification. Nous nous dirigeons en zigzaguant entre les têtes de coraux, sur l’Ile Larga, vers Mangrove Bay pour y jeter la pioche. Il est de plus en plus difficile de voir les différences de couleur de l’eau avec un ciel aussi chargé. Nous jetons l’ancre dans 4 mètres attendant que le grain passe. La mangrove est tout proche et les moustiques attaquent déjà. En attendant que l’averse passe, nous profitons des plongeons répétés des pélicans.







Une fois le grain passé, les moustiques sonnent du clairon : A L’ATTAQUE ! VIANDE FRAICHE AU MOUILLAGE !!!! Nous capitulons et battons en retraite, nous déplaçant à 2 miles de Mangrove bay, sur l’Ile de Palmeras.






Après la pluie le beau temps ; donc à peine ancrés à Palmeras, les cannes à pêche sont sur le pont. Eh oui messieurs, si vous souhaitez manger quelque chose ce soir il faudra bien le pêcher, la ligne de traîne n’ayant rien donné pendant la nuit faute de vitesse suffisante, il faut vous mettre au boulot !





Les matinées pour Marvin et moi sont pareilles à tous les jours : l’école. La récré par contre c’est bien plus sympa dans cet environnement, un plongeon, une rigolade et on se remet au boulot. Par contre l’après-midi c’est science-nat et là on se régale, chasse avec papa, découverte de la vie aquatique avec maman, apnée pour chercher dans les moindres recoins si des antennes ne viendraient pas agrémenter notre repas.

De retour à bord, d’autres bouquins que ceux de l’école sont sur la table. Il s'agit maintenant de différencier tel poisson d’un autre, mettre un nom sur les coraux observés : cerveaux, cornes de cerf, corail mou, de feu (attention il est urticant), brosse d’ivoire, corail feuille, etc. Jean-Michel se régale à chaque instant.


Le 16 les vents tournent au N/NE, notre mouillage de Palmeras n’est pas bien protégé de la houle qui entre en contournant la pointe de l’île. Nous laissons New Life se faire bercer et partons à la recherche du repas. Nous revenons bredouilles. Des calamars viennent même nous narguer en tournant autour du bateau pendant le lunch. A lieu de la sieste Thierry construit une turlutte afin de mettre la main sur ces mollusques qui, je dois avouer, sautés au beurre avec de l’ail et un zest de citron, accompagneraient bien notre apéro. A peine la turlutte à l’eau ces charmantes petites bestioles disparaissent !




Des pêcheurs locaux passent en nous proposant une magnifique langouste. Vu le succès de nos chasses du jour, c’est avec plaisir que nous leur achetons la bébête qui attendra sagement que son sort soit jeté le soir même.








Le lendemain, le mouillage est devenu trop rouleur, nous nous abritons donc sous le vent de Palmeras. Deux catamarans américains et un monocoque canadien bénéficient déjà de la protection de l’île. Le mouillage est suffisamment large pour qu’on ne soit pas les uns sur les autres. A nouveau nous zigzaguons entre les cailles à la recherche d’un coin de sable pour jeter notre pioche afin d’éviter d’abîmer les fonds. Une fois le bateau en place, nous dînons d’une salade de riz avec les restes de langouste (Y’a plus mal). Après la sieste, nous nous équipons et partons sur les cailles. Qui sait la chasse sera peut-être plus fructueuse aujourd’hui. Jean-Michel déclare forfait, il soigne un gros coup de soleil attrapé dans le dos et à l’arrière des cuisses en faisant du snorkling.







Cette fois-ci Thierry nous a tiré à chacun un poisson. Ils seront cuisinés en papillotes avec de la salicorne fraîchement ramassée sur la plage. Le ciel est magnifique ce soir.







Le lendemain, c’est changement de programme. Le ciel si beau la veille est bien chargé. Thierry prend la météo avec la BLU qui diffuse les bulletins de la NOAA. Les gribs prévoient des vents ENE à 20 nœuds, 25 sous grain. Rien de bien dramatique apparemment juste un autre jour tristounet.

Mais, quelques heures plus tard, les éléments ne suivent pas les prédictions, n’en faisant qu’à leur tête et tournant à l’Ouest : vent et houle entrent de plein fouet dans le mouillage, New Life tend sur sa chaîne malgré le croc supposé lui donner de l’élasticité, le vent est à 30/35 nœuds, la mer se lève, la houle se creuse. Une demi heure plus tard, le vent monte à 45 nœuds sous rafales, la mer est soufflée, la pluie horizontale, ça devient intenable. Nos voisins en monocoque sont également malmenés, les catamarans eux semblent moins ballottés. Et voilà comment un beau mouillage peut se transformer en quelques heures en enfer.






Chaque coup sur la chaîne d’ancre tord nos boyaux, l’étrave du bateau s’enfonce sous l’eau et se soulève à nouveau, nous faisons des bonds de deux mètres voire plus. Si le mouillage lâche, nous sommes dans les cailles ; dans ce sens là nous n’avons pas d’eau à courir.

Tout à coup un énorme BANG résonne dans le bateau, New Life recule de 3 ou 4 mètres. Les ordres fusent, je lance le moteur, branche le guindeau, on s’équipe de cirés qui n’attendaient plus que nous. Thierry remonte sur l’ancre au moteur afin de soulager un maximum le guideau qui patine sous les embardées du bateau. A chaque fois que la chaîne s’assouplit je remonte quelques mètres, puis nouvelle embardée, je reperds des maillons, nouvel assouplissement je gagne un mètre ou deux, ainsi de suite jusqu’à ce que l’ancre apparaisse.


Nos voisins américains s’inquiètent à la VHF de notre sort. On les rassure on ne reste pas dans cet enfer sinon on va tout casser, on a la trace électronique (MacSea) de notre entrée dans ce mouillage, on va se réfugier derrière Isla Larga, dans Mangrove Bay. On leur retournera l’appel une fois sur place.




Le courant nous déporte, le moteur tourne à 3000 tours pour contrer la dérive. Une fois sortis des cailles il y a de l’eau, plus de soucis. Seulement 2 miles jusqu’à Mangrove Bay. Le poste de Guardia Costa, nous lance un appel VHF. Qui peut bien être le bateau qui se déplace dans ce coup de vent d’ouest ? Bien sympathiquement ils nous demandent si nous avons besoin de quelque chose et si tout est OK à bord. Tout va bien messieurs, merci de votre appel.


Nous mouillons à peu près à la même place que précédemment. La houle n’entre pas dans cette baie et nous sommes mieux protégés du vent. La tension se relâche. Nous réalisons que le gros BANG entendu était en fait une tête de corail qui a lâché (désolés) sous la traction de la chaîne qui s’y était enroulée lorsque les vents ont tourné.


Il souffle encore un peu trop pour que les moustiques passent à l’attaque. Par VHF nous communiquons, aux navigateurs restés sous l’Ile de Palmeras, la trace suivie afin de faciliter leur déplacement en précisant que le mouillage ici n’a rien à voir avec la machine à laver que nous venons de quitter. Ils décideront de rester sur place.


Après la pluie le beau temps ! Je confirme le dicton. Grand ciel bleu ce matin. Thierry et Jean-Michel partent en exploration dans la mangrove, ils découvrent une petite luncha et le bateau des gardes-côtes sous l’eau.







Pendant ce temps, nous écrasons la tâche scolaire avec Marvin. A leur retour, ils croient rêver, nous sommes couverts de la tête au pied. Les NO SEE UM ont passé à l’attaque ; nous en avons des milliers dans le bateau. Ces minuscules moustiques, portent bien leur nom puisqu’on ne les voit pas, sont d’une voracité incroyable, ils se faufilent partout et n’hésitent pas à arracher des morceaux de peau sur leur passage en y déposant leur poison provoquant des démangeaisons des jours durant.




Nous levons l’ancre illico et partons pour l’Ilot de Saki Saki, l’île du phare, au nord de Sotavento, à 3 miles seulement. Oh ce ne sont pas de grandes navigations que nous faisons là, mais il nous est impossible de nous rendre aux Aves de Barlovento (16 miles) voire même aux Roques (39 miles de Barlovento), la météo ne nous laissant aucun répit un gros coup d’ouest contre de l’est soutenu, de face pour monter. Jean-Michel qui est un navigateur aussi le comprend très bien préférant profiter du coin que de stresser avec des allées et venues et ne pas être de retour à temps pour son vol du 24.


Saki saki est totalement différente des autres îles, nous mettons pied à terre et en faisons le tour.






La biodiversité des végétaux n’aura plus de secret pour Marvin après un tel échantillon. Quel effet ça fait Jean-Michel de marcher sur un tapis de salicornes ?




Mais dites-moi, l’homme descend du singe, le singe descend du cocotier ? Esprit primitif souhaitant boire du lait de coco, tout est tenté pour se procurer une noix…





…et la découverte continue.



Au retour, un fou à bec bleu se laisse approcher de vraiment près. Ados, fatigué ou vieux en fin de vie, nous ne le saurons pas, mais nous gardons l’espoir qu’après s’être reposé, il déploiera à nouveau ses ailes pour rentrer au nid.



Nous, en attendant nous rentrons au bateau pour le dîner, la sieste et l’exploration sous-marine, la chasse de l’après-midi. Nos amis pêcheurs viennent tailler une causette en nous présendant une nouvelle langouste. Cette fois-ci ils veulent l’échanger contre du diesel, des cigarettes et de la bière. OK le troc fait, nous leur demandons ce qu’ils font avec le diesel puisque leur moteur est un hors bord. El gazoil es bueno para la piel contra picadura de mosquitos (le diesel c’est bon pour la peau, ça protège des piqûres de moustiques). Eh les amis et le cancer de la peau ? No no problema ! On n’a pas tous la même vision de la santé.





Ici les fonds ont des formations coralliennes complètement différentes, nous découvrons de nouvelles espèces de poissons. C’est un véritable régal bien que l’eau ne soit pas si claire que les autres jours après le coup d’ouest que nous venons de subir. Thierry n’a pas besoin de chasser, nous avons de la langouste pour le repas.

L’horloge du temps tourne pour Jean-Michel, il nous faut penser à faire demi-tour et quitter ce petit paradis. Vers les 16 :00 nous profitons encore de la belle clarté pour sortir New Life des cailles afin qu’un départ en fin de journée ne pose pas de problème.

Encore un coin non exploré, un petit coup de snorkling avant de ranger les affaires et d’attaquer le souper. On ne va pas lancer le barbecue pour la langouste, mais la passer au court-bouillon. Rassurez-vous nous allons trouver une casserole suffisamment grande pour la cuire. Un dernier coup d’œil au couché de soleil et nous levons l’ancre pour une dernière escale à Bonaire.




Nous arrivons à Bonaire au petit matin, cette fois-ci la navigation s’est faite sous génois seul, nous étions au portant, poussés par un vent d’Est. Pour une fois que nous étions dans le bon sens ! Nous avons apprécié, même si des résidus de houle du nord nous chahutaient pas mal.


Un petit couac lors de l’établissement des formalités d’entrée cette fois-ci : la douane refuse de nous les faire, faute de clearence de sortie du Vénézuéla. J’ai beau leur expliquer qu’aux Aves on ne peut faire ni entrée, ni sortie, ils ne veulent rien entendre, me précisant que je n’avais qu’à aller sur le continent pour les effectuer. Mais oui messieurs ça vous paraît si simple ! Je les informe que nous quitterons Bonaire lundi soir pour Curaçao, avec ou sans clearence. Bon dimanche !


Mercredi 24 la cloche du départ a sonné pour Jean-Michel qui prépare son sac avec un brin de nostalgie au coin de l’œil. Nous avons récupéré la veille au soir la voiture de location (oh pardon notre poubelle). Un tour en ville pour les formalités et prendre le lunch, une escapade sur la côte ouest et nous pourrons sans soucis emmener notre ami à l’aéroport.

J’ai dit SANS SOUCIS ? Ma langue a dû fourcher quelque part…


Aux douanes aucun soucis, même sans la fameuse clearence vénézuélienne réclamée à Bonaire. Allons fêter cela devant une assiette.

Au retour au parking la voiture a un sabot. J’avais sous-estimé le temps. Oh ce n’est pas grave les contrôleurs du parking sont encore sur place je vais m’arranger. Je plante donc mes trois hommes en leur criant JE REVIENS, monte dans une voiture. Les contrôleurs m’emmènent au bureau pour le paiement de l’amende. Mais une fois sur place, on me demande le numéro d’immatriculation de la voiture (j’sais pas) la marque (j’sais pas) le numéro de la place de parc et l’endroit où le véhicule est parqué ((j’sais pas, enfin ... à peu près dans ce coin-là). Heureusement, ces gens sont bien organisés, ils ont des talkies-walkies. Mes trois gaillards restés sur place sont soudain surpris de voir les contrôleurs enlever le sabot. Mais où est Patricia ? J’arrive, j’arrive ne vous inquiétez pas

C’est parti pour l’immigration. Là ont a frôlé la catastrophe, les cheffes derrière le bureau ne sont pas d’accord entre elles. Nous avons dépassé notre quota des 90 jours autorisés sur île. Nos entrées et sorties seraient totalement illégales (ça fait un an et demi que nous pratiquons de la sorte tous les 3 mois et nous ne sommes pas les seuls croyez-moi). On se tient tranquille, on les laisse se chamailler.


- La loi c’est la loi dit l’une.

- « Oui mais dit l’autre. Depuis quand faut-il compter les 3 mois ? Ils ont déjà fait plusieurs fois des entrées/sorties. »


- Nous sommes indépendants depuis le 10 octobre dernier, donc on applique la loi dès cette date.


- « Dans ce cas ils n’ont pas encore dépassé la durée des 90 jours, si on applique la loi depuis le 10.10.2010, ils auraient droit jusqu’au 10.01.2011».

- Vu les va-et-vient effectués précédemment, ils n’ont plus le droit d’entrer sur le territoire.


Oh la la, ça commence à chauffer. Je tente à tout hasard : oui mais, désolée, nous avons notre passager qui prend l’avion dans quelques heures, il faudrait qu’on trouve un moyen pour le sortir de la liste de l’équipage du bateau et pour ce faire il nous faut bien faire une entrée à Curaçao.

Looooong siiiilence………….. Elles se regardent, je souris, un gros soupir de la cheffe qui capitule en me tendant d’une main de maître un nouveau formulaire : REMPLISSEZ. Je m’exécute et ne discute pas l’ordre. Les tampons raisonnent, OUF il s’en est fallu de peu !


En quittant l’immigration, une trombe d’eau nous tombe sur la tête, on se précipite dans la voiture, elle démarre sans soucis (ouais !) Mais …. les balais d’essuie-glace sont bloqués, impossible de les faire fonctionner.

Je retourne timidement, au bureau pour emprunter un téléphone et appeler notre loueur qui ne répond pas (!!). Pendant ce temps Thierry tente une réparation de fortune. Rien tout est bloqué, grippé. Y’a plus qu’à attendre que la pluie cesse… jusqu’à la prochaine averse…


Pas plus de 20 minutes plus tard le ciel est à nouveau bleu. Nous pouvons continuer notre balade. Quand nous sortons de l’enceinte du port de commerce il est près de 15 heures. L’avion de Jean-Michel est à 21 heures, il doit être à l’aéroport à 18 heures, nous avons encore le temps d’aller sur la côte au vent (ça c’est ce que je pense). Thierry lui est plus raisonnable. Il se dit qu’il faudrait mieux aller au chantier de Piscadera, qui est sur notre route, tenter un nouvel appel au loueur pour qu’il change cette " voiture" car si on doit rentrer de nuit, sans essuie-glace, avec une poubelle pareille, etc. Je rumine dans mon coin.



Nous arrivons à Piscadera, par à-coups. A chaque flaque d’eau (et croyez-moi il y en a ces jours) la voiture sursaute, tousse, péclotte et repart après un grand d'accélérateur. Nous appelons Giovanni, notre loueur qui, une fois au courant de nos péripéties nous envoie une nouvelle auto. Nous l’attendrons plus d’une heure. Inutile de préciser qu’à ce stade ce sera une grosse glace à l’aéroport en compagnie de notre ami en attendant le départ de son avion.


Pour Jean-Michel le choc thermique aura été de taille puisqu’il nous a quitté avec 33°, 80% d’humidité pour se retrouver à Genève avec un froid sec par -6°. Le lendemain au réveil ce joli paysage cotonneux devant ses yeux.




Il a donc troqué son costume de bain, ses palmes et son tuba contre un bonnet, des gants, des bottes et une pelle pour dégager devant sa porte.

Avec nos meilleures pensées.

Les New Life en ballade