lundi, 30 janvier 2012

De Véro Beach Aux Bahamas (Fraser Cay)



Salut à tous,

Et merci de votre patience car même si nous sommes à l’heure du progrès, l’accès internet n’est pas toujours facile. Il est limité en Mb, ce qui a retardé la publication des photos que vous appréciez tant, en plus d’être onéreux à certains endroits. Cela dit, les lignes qui suivent, mettront un peu de soleil dans votre assiette et vous aideront à faire face à la grisaille de l’hiver. Mais, avant de plonger dans les eaux turquoises des Bahamas, il vous faudra faire un petit saut en arrière dans notre récit puisque…

Nous sommes à jour J – une semaine, le bateau est décoré pour l’occasion, la lettre au Père Noël enfin postée, Marvin piaffe. Nous décidons de l’emmener en catimini, tout comme il y a quatre ans, à Orlando dans les parcs Disney à la seule différence que cette année il nous faut feinter plus pour lui en faire la surprise. Notre bonhomme est à l’écoute de toutes les conversations échangées avec nos amis d’U5 qui partiront avant nous.

Papa je comprends bien pourquoi tu vas voir le moteur d’U5, mais pourquoi Martin vient-il aussi voir le nôtre puisqu’on reste là ? Maman pourquoi tu te renseignes sur le prix de location des voitures ? On n’en a pas besoin, il y a des bus pour aller en ville et à la plage !

Difficile donc de faire les choses en cachette avec un « détective aux longues oreilles » dans nos pattes. On lui dit finalement que nous allons descendre à Miami, histoire de changer de Vero Beach. Oui mais, on va y passer avec le bateau à Miami, alors pourquoi y aller avant en voiture ?

Pourquoi-ci, pourquoi ça ?... PARCE QUE !

Sur le trajet, nous dévions son attention à chaque fois qu’un panneau indique Orlando. Il ne se rendra compte de rien jusqu’à l’hôtel où la chambre, remplie de prospectus ne laisse planer aucun doute : Nous sommes à Orlando.






Mais… nous avouera-t-il je commençais à m’en douter car le long de la route j’ai vu les personnages de mes BD, Merlin, Mickey, Donald, etc. Chameau, en plus de longues oreilles, il a les yeux en face des trous et nos manœuvres de diversion ont été vaines !




Bref, ce n’est pas grave, on le laisse choisir deux parcs. Comme j’ai déjà vu Magic Kingdom et Hollywood Studios on pourrait aller à Epcot et Animal Kingdom cette fois-ci, non ? Le lendemain matin ce n’est pas à 8h. que Marvin nous réveille, mais à 5h en allumant la TV qui diffuse en boucle Disney Channel. Alors on y va ? Les parcs n’ouvrent qu’à 9heures mon gars. Pas grave maman tu auras le temps de préparer les sandwiches ! Je m’enfonce la tête dans les oreillers, je n’y crois pas !




A 8.30 nous sommes derrière les portes d’Epcot parmi des centaines, que dis-je des milliers de personnes. Nous débutons la journée par un tour dans le Spaceship Earth qui nous conte l’histoire de l’humanité, l’évolution de l’homme et laisse libre cours à l’imaginaire du visiteur quant à un monde futur meilleur.








L’attraction suivante rend quelque peu nerveux notre bonhomme qui va devoir suivre le même entraînement que les astronautes avant de monter à bord d’une navette spatiale qui nous propulsera dans l’espace. Deux versions pour cette attraction, la verte, moins poussée, que nous choisissons dans un premier temps pour rassurer Marvin. Puis nous passons à la vitesse supérieure avec la version orange qui nous envoie dans la galaxie avec une force de 2G au décollage. Chacun a suivi le briefing et a reçu son rôle. Thierry, ingénieur - mécanicien, Marvin, co-pilote. Quant à moi, je suis le capitaine en charge de cette mission, chargée de suivre les instructions transmises par notre commandant à terre afin d’alunir correctement notre vaisseau. Waooouuu ça va chauffer.





Impossible de prendre des photos durant cette mission, trop occupés que nous étions à manœuvrer notre appareil. Nous en sommes ressortis indemnes, mais notre ingénieur- mécanicien a des troubles de l’équilibre depuis cette aventure.

Epcot c’est aussi des milliers d’expériences scientifiques à réaliser, ce qui fait la joie de notre petit gars. Des simulateurs en tout genre, des jeux électroniques, des concours avec des missions différentes à accomplir. Marvin devient alors un agent spécial de Kim Possible, talkie-walkie en mains afin de réceptionner des indices, suivre des instructions pour démasquer un agent double à travers le parc.

Au cours de la journée les files s’allongent, même si nous jouons avec les Fastpass en validant une attraction tout en allant sur une autre, il n’est pas rare d’avoir 45 min. à 1 heure d’attente. A midi tous les Fastpass ont été validés pour les nouvelles attractions, il ne nous reste plus qu’à faire la queue, ce qui nous enchante que moyennement surtout lorsque nous lisons 2h45 d’attente pour Soarin. Nous renonçons donc à nous lancer en aile delta pour découvrir les quatre merveilles du monde en nous retranchant sur des manèges moins populaires mais tout aussi intéressants.

Au Mexique, nous découvrons sur fonds de maracas les vestiges aztèques entourés d’une alléchante odeur de tortillas, d’arepas et d’épis de maïs grillés, en dégustant une téquilla, …






… en Norvège nous nous laissons embarquer par les vikings à bord de leur drakkar et partons pêcher le saumon, ...






… le Canada nous fait découvrir le sirop d’érable et les caribous,…

… la Chine ses pagodes, ses dragons, ses cultures de perles, ainsi que le Made in China,…

… le Japon ses doux jardins fleuris et ses kimonos,…

… la France, ses petites guinguettes, la baguette et ses délicieuses pâtisseries,…

… en Allemagne, la choucroute, la bière et les bretzels sont à l’honneur,…

… nous nous retrouvons en Angleterre avec le flegme britannique, le « 4 o’clock tea », the Big Ben, les bus ouverts et les cabines téléphoniques toujours aussi rouges,…

… quant à l’Italie, ça chante, ça crie, ça siffle, ça vit tout simplement ; une pizza par-ci, pasta aldente par-là, gelatti et mandoline pour les amoureux, le cliché parfait, …

… nous traversons le Maroc en nous laissant guider par l’odeur des épices jusque dans ses souks où chaque tapis est à marchander avec « ch’te fait un bon prix mon frère, pas cher »,…

…quant aux USA, nous sautons à pieds joints l’exhibition. Nous baignons dedans depuis quelques mois et nous nous passons bien volontiers de leurs « délicatesses » culinaires !

Le feu d’artifice final nous rappelle qu’il est l’heure d’attraper un bus pour rentrer à l’hôtel, les pieds et le dos en compote.

Une bonne nuit réparatrice et nous voilà repartis pour le second parc, Animal Kingdom où l’arbre de la vie nous accueille avec ses superbes gravures.





Nous sommes ressortis des rapides de Kali détrempés de la tête aux pieds, mais c’était tellement génial que nous nous y sommes lancés 3 fois de suite.






Une fois les portes du palais du maharajah franchies, nous pouvons flâner parmi ses ruines en admirant des animaux exotiques tels que chauves-souris frugivores géantes, des varans de Komodo, une multitude de serpents, d’oiseaux aux couleurs chatoyantes, sans oublier bien sûr de magnifiques tigres sans lesquels le décors planté ne serait pas complet.





Etant en Asie, la légende de la montagne interdite attire bon nombre de visiteurs. Nous croyons débarquer en plein Katmandou, les bag-packers ont accroché sacs et chaussures le temps de trouver un sherpa pour les aider à escalader le toit du monde. Une fois au sommet de l’Everest, il faut avoir le cœur bien accroché pour dévaler ses pentes, passer au travers des tunnels aux rails brisés par un éboulement avant de repartir de plus belle dans l’autre sens. Mes deux hommes ont déclaré forfait sur ce coup-ci. J’étais prête à renouveler le voyage sans les deux heures de file qui s’était formée depuis mon départ.





Faisons plus soft et partons en safari en traversant les terrains accidentés et sauvages dans la réserve naturelle d’Harambe pour y admirer la faune africaine. Le spectacle vaut le coup d’œil puisque à cette heure-ci de la journée les animaux se retrouvent au point d’eau ou font la sieste nous laissant tout le loisir de les admirer.




Afin de ne pas apeurer les animaux, aucun feu d’artifice annoncera la fermeture du parc, mais une parade haute en couleurs et en création où Mickey, Donald, Minnie, Rafiki, Dingo et les autres défileront pour saluer les enfants qui ont les yeux remplis de bonheur.







Il est temps pour nous de retourner au bateau (150km) après ces trois jours d’amusement intense en profitant de la voiture pour faire un gros avitaillement puisqu’il nous faut prévoir des provisions pour quelques mois, les Bahamas étant hors de prix nous préférons stocker ce qui peut l’être ici aux USA.

Un ticket de caisse de 1.50 m. aura raison du coffre de la voiture, on ne peut plus enfiler la moindre marchandise, tant il est plein. A minuit lorsque nous arrivons, il nous faut décharger d’un côté, recharger l’annexe et rentrer au bateau pour décharger à nouveau. Oui mais faut-il encore pouvoir démarrer le moteur qui décide une fois l’annexe bien chargée de nous faire un "caca nerveux " ! Marvin au milieu des provisions serrant Rafiki contre sa poitrine ne demande qu’à retrouver son lit et reprendre son rêve là où il s’est arrêté, dans l’univers magique de Disney.

Thierry à beau s’époumoner sur la corde de démarrage, rien n’y fait, aucun outil sous la main, il ne nous reste plus qu’une solution, sortir les rames et s’en retourner tranquillement au mouillage à la seule force des bras. Et là vous allez rire puisque vous connaissez tous la loi de Murphy : Où sont les rames d’après vous ? Bien vu, sous la marchandise ! Donc on décharge, on les sort, on recharge et on s’active car le courant de marée est à contre ! Une fois à bord, Marvin saute dans son lit sans demander son reste et j’entame le rangement afin d’y voir un peu plus clair.

Le lendemain matin ce sont les grandes retrouvailles avec nos amis. Loïc, Marie-Catherine, Anaïs et Marvin sont repartis pour un tour à Disney, ils n’en peuvent plus de se raconter tout ce qu’ils ont vu et vécu à Orlando. Nous relatons notre épisode moteur de la veille à Martin et à Nancy, qui nous écoutent sans broncher. Puis Martin nous montre la surprise qui les attendait à leur retour de Disney.





Leur annexe a été taguée au marker indélébile de propos franchement écoeurants, surtout qu’ils avaient pris la peine de demander à la marina avant de partir où ils pouvaient la laisser sans qu’elle ne gêne qui que ce soit. Apparemment la courtoisie de cette famille qui découvre La Plaisance – rappelez-le moi, qui devrait rimer avec Plaisir - n’a pas payé puisqu’ils se sont récoltés les propos d’un frustré du coin qui n’a pas pu, vu la popularité du ponton, prendre son eau facilement en accédant à son dinghy. Bienvenue dans un monde où les vraies valeurs et le respect du bien d’autrui ne sont plus d’actualité !







Bon, nous sommes le 24 décembre, parlons d’amitié, passons la journée à la plage et la soirée sur U5 en ne gardant que le meilleur de ce que nous pouvons découvrir dans nos vies de globe-flotteurs. Nancy nous a concocté un excellent souper en nous faisant la surprise d’une fondue au chocolat suisse pour le désert. Les enfants attendaient cet instant avec impatience car qui dit dessert, dit cadeaux. Mais ce ne sont que les premiers car dans la nuit le Père Noël devrait encore passer. Chacun y va de sa théorie pour savoir par où il va descendre et comment il arrivera au mouillage afin d’y déposer ses cadeaux. Pas de cheminée sur U5 et la nôtre est bien trop petite pour laisser passer quelqu’un, surtout s’il est américain précisera Marvin !






Le Père Noël n’ai pas failli à la tradition, puisque le 25 au matin les enfants découvrent des surprises sur chacun des voiliers. Les Légos occupent les garçons pendant que les filles confectionnent des gravures, des colliers ou habillent pour la Xème fois Barbie.

En allant à la plage aujourd’hui, nous croisons une tortue qui rentrait tranquillement chez elle après avoir certainement passé le réveillon chez des copines. « Rebelotte » on fête encore Noël ce soir, mais sur New Life cette fois-ci. Il ne me reste plus qu’à leur mitonner un petit repas puisque j’avais occupé ma matinée en préparant le dessert; une bûche de Noël pour ne pas déroger à la tradition canadienne.




Noël passé il est temps de reprendre notre route. Un départ matinal ce matin puisque nous devons passer 21 ponts dans la journée avec chacun son horaire ce qui nous fait parfois pousser le moteur à plus de 3000 tours pour ne pas louper le timing ou alors on se languit tranquillement entre les condos en attendant celui qui n’ouvre qu’une fois sur l’heure.

New Life ferme la marche des 6 autres bateaux en attente de l’ouverture du PGA Bridge. Soudain un sifflement parvient jusqu’à nos oreilles. On regarde de gauche, de droite, rien ne nous paraît suspect, énormes condos sur une des rives avec piscine et le bush de l’autre avec des broussailles tellement serrées qu’on ne peut y déposer un pied, l’ICW au milieu. Le sifflement se renouvelle. Connaîtrait-on quelqu’un dans le coin ? On cherche plus attentivement et on aperçoit sur la rive gauche deux personnes club de golf en mains qui, à coup de grandes gesticulées nous font comprendre que nous sommes sur la trajectoire de leur tir. Un gros ? se dessine sur nos visages ne croyant ni nos oreilles, ni nos yeux.

Aucun terrain de golf à l’horizon, juste deux énergumènes en vacances - voulant pratiquer leur shoot par-dessus un canal bien encombré - ne pouvant en aucun cas attendre l’ouverture du pont afin que le trafic ne se dissipe. Peut-être que leur vie dépend de ce tir, c’est à peine croyable !

Les sirènes du pont retentissent cinq minutes plus tard, signe que nous pouvons continuer notre route et laisser ces « golfeurs en herbe » pratiquer leur sport en toute quiétude. Nous les voyons se positionner, jambes écartées, le club balayant l’air pour chasser les moustiques ou pour unir trajectoire et force de tir ; nous ne sommes pas du même monde et avons un peu de peine à suivre, je dois l’admettre. Bing le coup est parti…. Trop bête ! La balle a heurté la barrière métallique juste devant eux et fait demi-tour. Vu la précision du tir, nous partons d’un éclat de rire. Nos « sportifs » plient bagage énervés, vexés. Nous maudiraient-ils de les avoir déconcentré ?

Sur ce, nous passons une nuit à Lattuce Lake avant de reprendre notre route le lendemain jusqu’à Fort Lauderdale où nous y resterons pour Nouvel-An. Pas grand-chose à raconter, si ce n’est que la plage - un peu encombrée à notre goût - est magnifique, que les hôtels et boutiques de luxe jouent du coude à coude, que les belles Ferrari, Mustang, Pontiac et autres défilent le long du passéo, que le nouveau gadget des américains fortunés le JetLev – qui ne coûte pas loin de la peccadille de 100'000 US$ - commence à faire fureur relayant le jetski ou le parasail aux cases : déjà vu, dépassé, ringard.








Downtown s’organise pour la soirée du 31, artistes de rue, concerts live, des milliers de personnes sont attendues dans la ville. Nous déclarons forfait, préférant rentrer au bateau pour que Marvin puisse s’éclater, non pas en Jetlev, mais avec son wake board avant les feux d’artifice célébrant la nouvelle année.





Un dernier clin d’œil à Miami avant de voguer vers les Bahamas.





C’est une nuit de pleine lune, le vent annoncé est de NE 10 nœuds avec une mer de 2 pieds, le temps idéal pour traverser le Gulf Stream sur Bimini. Quelques heures de repos après le souper, puis nous levons l’ancre à minuit avec la marée descendante profitant du courant pour nous fondre à l’horizon. Bébek Tutu (notre Ariès) - guidé par le sillon de la lune - est heureux de reprendre du service en faisant valoir ses capacités de barreur après quelques mois d’inactivité dans l’ICW.

Il ne nous reste plus qu’à nous installer dans le cockpit, le nez en l’air en tentant d’identifier les constellations ou de nommer les étoiles. Un pschtt, un second, puis un troisième me tire de ma rêverie. Une bande de dauphins nous entoure et nous accompagne. Comme le capitaine est avec moi dans le cockpit, je ne résiste pas à l’envie d’aller à l’étrave pour les voir rivaliser de vitesse avec New Life. C’est magique sauf que les cargos et Cruise Line qui croisent dans les parages en profitant aussi du Gulf Stream ne manquent pas de nous rappeler que nous ne sommes pas seuls sur cette immensité et qu’ils ont la priorité.

Nous avions promis à Marvin pour son réveil de l’eau claire; nous voici à Bimini où il nous faut avant toute chose parer aux formalités d’entrée. Une fois soulagés de la taxe d’entrée (US$ 150 pour des bateaux jusqu’à 35 pieds et de 300 US$ pour ceux au-dessus) et en possession du permis de pêche, nous pouvons profiter de la plage et de l’ambiance locale.






Notre première prise n’est pas très valeureuse, mais elle fera l’affaire du souper avec une grosse assiette de riz et de la salade.



Mackie schoal, arrêt intermédiaire au milieu de l’océan. Nous jetons l’ancre dans seulement cinq mètres d’eau pour une nuit quelque peu houleuse avant de reprendre notre route vers Fraser Cay le lendemain. Le banc n’est pas très habité, côté pêche ce n’est pas terrible, une dizaine de Mabouyas qui, posés sur le sable se jettent sur la première proie qui passe; notre rapala ! Ces poissons-lézards donnent plus de travail à la préparation que rien d’autre. Mais voyant l’enthousiasme de mes hommes à l’ouvrage, je me suis arrangée pour leur faire des boulettes de poissons. Le lendemain ils ont été meilleurs en ramenant quatre bécunes sur lesquelles j’ai pu tirer des filets.

Une fois l’école terminée, c’est relax, retrouvailles entre amis à la plage,…







… les enfants inventant mille et un jeux tout en découvrant la faune aquatique,...





… ou partant en exploration terrestre.





Voilà pour ce premier volet de l’année, qui arrive un peu tard, j’en conviens, mais que voulez-vous sur les îles internet est une denrée rare ou chère. Alors ne vous inquiétez pas trop s’il y a du retard dans les publications, elles vont suivre,…

N’envoyez pas tout de suite les secours.

Avec nos meilleures pensées,
Les New Life, en balade