dimanche, 1 juillet 2007

du 01.07.2007 - Acte de piraterie au Vénézuéla

Salut à tous,

Malheureusement je me dois de reporter un fait divers pas très drôle aujourd’hui.

Dans la nuit du 29 au 30 juin, nous avons un ami Loïc, à bord de Sybellius, qui vient de se faire pirater entre Margarita et Coché (Vénézuéla).

Sous voiles, Loïc se rendait à Cumana pour entreprendre des travaux sur son bateau, lorsqu’à 01h00 du matin, des pêcheurs ont tendu un long filet au devant lui pour l’obliger à faire des manœuvres d’évitement et le retrancher à la côte. Une fois le bateau bien ralenti, ils sont montés à bord et une bagarre a éclaté entre eux, Loïc s’est battu plusieurs heures durant et a été blessé à la tête et aux bras par des coups de couteaux. Il a tout de même réussi à faire fuir les pirates. Par contre son bateau s’est échoué.

Notre animateur BLU était sous le choc samedi matin et pour cause. Nous nous sentons les bras ballant ici à Curaçao ne pouvant rien faire pour lui. Plusieurs autres navigateurs sont à Margarita, à 10miles de l'endroit où il se trouve (3h). Deux amis de Loïc dépêchent une vedette rapide de Margarita pour lui venir en aide. Malheureusement, le pilote de la vedette parle d’argent pour le sortir du pétrin, Loïc refusera sa proposition.

Une veille BLU se met en place durant la nuit. Nous sommes plusieurs à être inquiets quant à son sort sur place, pas rassurés de le savoir tout seul à Coché, un endroit malsain au niveau piraterie. Au rendez-vous BLU du lendemain matin à 08h00, nous sommes contents d'entendre sa voix et d'apprendre qu'il avait réussi à se dégager de lui même durant la nuit. Malheureusement, après avoir hissé ses voiles, Loïc se prend un autre filet dérivant cette fois-ci qui le ramène à la côte et il s'échoue plus durement sur du corail. Durant toute la journée de ce dimanche, des solutions sont échafaudées de part et d'autres pour le sortir de là. Des peneros et des plongeurs tentent de le dégager, mais sans succès.
Les marées, mal définies dans la région (20 à 30 cm. de marnage) sont calculées afin de trouver le meilleur moment pour le dégager. Ce n'est qu'à 18h00 ce soir que nous apprendrons que Sybellius flotte à nouveau et qu'il se dirige sur MargaritaLoïc est attendu par ses amis. Il pourra se faire soigner et s'y reposer.
New Life a passé plus de 8 mois au Vénézuéla, durant notre parcours nous n'avons rencontré aucun soucis, mais comme je l'ai déjà dit dans nos précédentes lettres, il se peut que nous soyons passés entre les gouttes, malheureusement certains navigateurs n'ont pas eu cette chance (voir notamment art. publié dans Etoile-de-lune.com) qui comme Loïc ont subi un acte de piraterie. Ce phénomène, qui a l'air de s'empirer, n'est pas à négliger malgré tout ce que l'on peut dire ou penser.
Patricia
Le coup de gueule du capitaine :
Depuis que nous sommes partis, voilà plus de 4 ans, bien des occasions justifiées se sont présentées pour le coup de gueule du capitaine, cette fois-ci, il ne le retiendra pas.
Au Vénézuéla on parle de sécurité, on parle d'agression, on parle de ne pas rester dans un mouillage seul. Des bateaux qui ne se connaissent pas autrement, se mettent en flottilles pour se déplacer ou ancrer ensemble afin d'éviter tout soucis.
Loïc est une personne connue que ce soit sur les ondes radio qu'il anime chaque matin, par ses rencontres au fil des ans, par les divers contacts qu'il a et pour tous les services qu'il rend à gauche et à droite, je trouve écoeurant que pour quelqu'un de connu (comme pour un inconnu d'ailleurs), personne ne se soit déplacé avec son bateau sur zone pour assurer sa sécurité durant le temps qu'il a passé sur place, spécialement la nuit.
Une aide a été dépêchée immédiatement par des amis de Loïc, ces derniers n'ont pas forcément été reçus avec une grande diplomatie de sa part. Je peux le comprendre suite aux événements vécus. De plus, le pilote de la vedette parle d'argent avant tout. Blessé, choqué, échoué, sa réaction est humaine.
Comparons cette agression avec un accident de la route. Arrivés sur le lieu de l'accident, une voiture est démolie avec le conducteur assis au bord de la glissière de l'autoroute, blessé, mais vivant, ce dernier refuse énergiquement toute aide. Laisseriez-vous cette personne sans assistance ? Récapitulatif du code de la route, pour ceux qui l'aurait oublié : protection du lieu de l'accident, du blessé, organisation et attente des secours. Toute personne ne respectant pas ces règles de sécurité est sanctionnée pour non assistance à personne en danger.
Pour des navigateurs ou des circumnavigateurs 10 miles, soit 3h00 de route au grand maximum cela paraît dérisoire ou ridicule. Est-ce la peur d'être piratés à leur tour ou une autre raison qui a fait que Loïc se soit retrouvé seul durant plus de 48h00 dans une zone réputée dangereuse ? Toujours est-il lorsqu'on parle de sécurité, ce genre de comportement me fait rager et me laisse un goût amère quant à l'entraide marine. Plusieurs bateaux se sont fait connaître par les ondes en soutenant Loïc ou en organisant des secours, certains étaient hors de portée pour pouvoir agir mais ne me dites pas qu'entre le mouillage de Porlamar et la marina de Cumana il n'a pas été possible de réunir 3 ou 4 bateaux francophones ou étrangers afin de se rendre sur zone pour être à ses côtés, pour le soutenir, l'aider et tenter d'éviter son deuxième échouage.
Dans ce coup gueule, je ne jette la pierre à personne de précis, mais veux vous rendre attentifs sur le fait que cela peut arriver à tous.
Thierry

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