mardi, 17 novembre 2009

Curaçao, le 18 novembre 2009

Salut à tous,

Nos amis Brigitte et Roland ont repris possession de leur maison, les choses sont rentrées dans l’ordre pour notre petite famille qui a réintégré New Life avec son train-train quotidien.

Nous sommes le 24 octobre, notre autorisation de séjour, côté immigration, arrive à échéance. Au lieu de passer par toutes les tracasseries administratives (déjà vécues en 2007) en vue de son extension, nous décidons de faire d’une pierre deux coups. Rendre visite à des cops à Aruba, nous reposer quelques jours - ce qui fera le plus grand bien à Thierry qui travaille comme un fou - et par la même occasion étendre notre autorisation de séjour à Curaçao de trois mois.

Nous sautons donc dans un petit avion à hélices pour parcourir en 30 minutes de vol qui séparent Curaçao d’Aruba. Le temps de remplir les formalités d’entrée voilà que le train d’atterrissage sort et qu’il me faut relever la tablette devant moi.



Nous avons réservé 3 jours/2 nuits avec petit-déj. au Talk of the Town, un petit hôtel à 20 minutes de marche de l’aéroport. Inutile de préciser qu’à peine les affaires déposées en chambre, c’est direction piscine qu’on se dirige.



Après la baignade, un saut en ville avec le Crazy Shuttle de Maria,



pour prendre le lunch avec Xiomara, la sympathique adjointe de Renaissance Marina.



Une demi-heure de marche pour rentrer à l’hôtel, malgré la chaleur, ce n’est pas grand-chose, mais voilà, il suffit d’avoir des chaussures « Made in China » pour que ce trajet devienne un véritable supplice.



Le soir même Malou et Dominique de Catafjord,




nous invitent à partager un souper à bord de leur cata. Vous nous avez quitté à Curaçao, alors on vient à vous ! Nous passerons une belle soirée en leur compagnie. Ils continueront leur route sur la Colombie, San Blas et prévoient de passer dans le Pacifique l’année prochaine.

Tout comme Nathalie et Dominique de l’Etoile de Lune qui sont eux aussi à Aruba et que nous retrouvons le lendemain en ville pour nous « envoyer » une énorme, mais ENORME glace de chez Hägen Daz. Nath la gourmande, a même les yeux plus gros que le ventre et n’arrivera pas au bout de sa gourmandise. Pani problem, son capitaine chéri la connaît bien. Il l’épaule dans sa dure tâche en terminant sa glace !

Nous passons trois jours agréables sur Aruba, mais il est temps de reprendre l’avion pour rentrer. A notre arrivée à l’aéroport, je demande de nous préciser pour quelle période nous sommes autorisés à séjourner à Curaçao maintenant. A ma grande surprise, on me répond un mois. Cela n’arrange vraiment pas nos affaires ! Lorsque vous arrivez en avion vous n’avez droit qu’à un mois de séjour me répète-t-on, comme si j’étais sourde.

Dès le lendemain, Thierry reprend le boulot, je me rends à l’immigration en ville, où je dois effectuer à nouveau les formalités d’entrée (bien qu’elles aient été faites à l’aéroport) afin que tout l’équipage réintègre le bateau. Là, je repose la question de la durée autorisée de notre séjour et on me répond 3 mois.

J’ai la bouche qui m’en tombe ! L’employée voyant ma tête me demande s’il y a un problème. Je lui explique donc l’épisode de l’aéroport en lui disant qu’en décembre nous repartirons de Curaçao en avion pour nous rendre en Suisse et que je ne voudrai pas avoir à ce moment-là un souci. Et cette dernière de me répondre : De toute manière vous devez passer à nouveau par mon bureau pour faire les formalités de sortie des personnes du bateau, alors MOI je vous donne trois mois et c’est tout bon comme ça. OK, OK parfois vaut mieux ne pas insister, ni se poser mille et une questions !

Le jeudi suivant nous sautons à pieds joints l’happy hours de l’Asiento pour aller rendre visite à La Fée Verte. Monique et Jean-Claude nous ont préparé une surprise. A la fin de l’apéro, nous sentons une odeur que nous croyons reconnaître, mais sans en être vraiment sûrs. On se regarde, on a des doutes, mais on n’ose pas se prononcer. Tout à coup, c’en est trop, nos papilles gustatives en ébullition, on lance : ça ne sentirait pas la fondue par hasard ?




Les photos parlent d’elles-mêmes. Quel plaisir partagé cette fondue au milieu du carré de La Fée Verte, ce magnifique Islander 55. Complètement restauré avec amour par Jean-Claude et Monique qui aujourd’hui, cherchent à le vendre ou à l’échanger contre un bien immobilier. Pour les éventuels intéressés, voici les coordonnées internet de Jean-Claude et Monique (e-mail : passages3@hotmail.com . Ils se feront un plaisir de vous envoyer un descriptif complet de leur bateau qui est prêt à continuer le voyage.

Halloween le 31 octobre, on ne manque pas à la tradition depuis que nous l’avons découverte l’année dernière aux States. Une petite fête avec déguisements et prix pour le plus original, jeux, hot-dog, gâteaux, bonbons, etc. est organisée à Kima Kalki Marina par Pam de Sandals qui invite petits et grands à y participer. Je suis chargée des desserts; brownies, gâteaux aux amandes, beignets aux bananes occupent ma journée. Il fait plus de 30° à l’extérieur, mais pas moins de 40° à l’intérieur du bateau, le four aidant. Après une baignade réparatrice, nous voilà partis pour le « trick or treat », Marvin en tête.



Quant aux autres déguisements, ils ne manqueront pas d’originalité.



Beaucoup de bateaux arrivent et repartent en cette saison, c’est la grande migration des «yachties». Ca fait bizarre de rester sur place, l’envie de lever l’ancre nous prend parfois, mais on sait pourquoi on est là. Thierry est toujours occupé à plein temps sur le Science Mari, il a terminé le bac des eaux noires, avec clapets anti-retour,



et arrive bientôt au bout des trois hublots ouverts sur le pont



Roger, le capitaine du Science Mari en rajoute tant il est satisfait de son travail. Il souhaiterait même qu’on le suive jusqu’à Cartagena afin d’effectuer d’autres travaux lorsque le bateau sera à terre. Ce n’est pas dans nos projets pour l’instant, mais on verra car du boulot il y en aura certainement encore ici à notre retour de Suisse en janvier.

Le dimanche nous prenons plaisir de retrouver nos amis de Joyeux Dauphins, Loïc et Ghislaine, à Seru Boca Marina. Ghislaine nous concocte à chaque fois un excellent repas, pendant que Thierry et Loïc fixent quelques bricoles sur Joyeux Dauphins. Ghislaine m’offre également la possibilité de faire ma lessive à la marina qui est équipée d’une machine. Donc pendant que le linge sèche, au premier étage, on peut papoter ensemble et se prendre du bon temps.




Joyeux Dauphins est un bateau d’un tout autre type que nos voiliers traditionnels. C’est un catamaran, à moteur, avec un espace incroyable à l’intérieur, comme tout catamaran. A chaque fois qu’on revient sur New Life on se dit qu’on est bien petit. Leur bateau est aussi à vendre. Croyez-moi, vent ou pas, ce n’est pas ce qui arrêtera les deux moteurs de 190 CV de vous emmener où bon vous semble. Alors avis aux amateurs. Là aussi vous pouvez les contacter pour plus de renseignements et obtenir les détails de leur bateau (e-mail : joyeux.dauphins@hotmail.fr.

Puis nous voyons pointer à l’horizon un voilier jaune, que nous connaissions sur photos et par leur blog, le Cercamon (cherche le monde). C’est beau et original comme nom pour un bateau, d’autant plus que ses propriétaires sont bien déterminés à le parcourir et à le découvrir ce monde.



Nous avions rencontrés Doris et Régis, infirmiers tous deux, lorsque New Life réalisait ses premières brasses, sans bouée, à Ouchy, sur le Lac Léman. Ils avaient alors des points d’interrogation plein la tête ; quitter leur appartement pour larguer les amarres, laisser derrière le pays, leur boulot, les parents, les amis que l’on aime, vivre sur un bateau, budget, enfant, etc.



Ils sont venus frapper à notre coque, nous avons partagé un café. Ils sont repartis avec la ferme intention de réaliser un jour eux aussi leurs rêves. Les voici donc en train de découvrir le monde sur Cercamon. Suivez leurs aventures et leur périple sur : http://cercamon.unblog.fr/.

Nous passons quelques jours avec eux, mais voilà que la saison appelle tout le monde et qu’il est temps pour eux de continuer sur Aruba, Cartagena, Les San Blas et Panama comme tous ceux qui vont dans le Pacifique. Encore une fois, l’envie de lever l’ancre nous titille de plus en plus, surtout lorsqu’on voit les amis passer et continuer. Mais bon, il nous faut encore un peu de patience, notre tour viendra.

Que je vous donne des nouvelles de Sully aussi, car ce fameux jeudi où tous les volontaires se retrouvaient devant le verre de la solidarité, on y a tous cru. Un groupe de globicéphales est signalé au large par les Coast Guard.

Georges, la « nounou favorite » de Sully mais qui n’est pas moins que le responsable de SCCN et du programme cétacés du Dolphin Academy, est alerté immédiatement. Il arrive avec son skif, moteur à fond, son équipe ouvre « l’enclos » de Sully et le bateau l’entraîne vers le large. Sully qui a son exercice physique tous les matins, s’en étonne, mais tout content coopère et suit Georges pour ce nouveau marathon, de l’après-midi. Il ne sait pas encore que des congénères passent dans les parages et qu’il va pouvoir rejoindre les siens et retrouver la liberté.

Arrivé à la hauteur du groupe de pilot whales, Sully hésite, il laisse le bateau entre ses congénères et lui. Georges décide donc de contourner le groupe afin que Sully se retrouve parmi eux. Lorsqu’il les rejoint, toujours hésitant, les vieux mâles ne le rejettent pas, ils l’acceptent. Sully du coup plus hardi se met à jouer avec les plus jeunes, ils se paient de beaux surfs, se frottent entre eux. Tout paraît gagné. Georges nous faisant vivre par portable interposé les événements. Tout le monde retient son souffle et croise les doigts.

Comme Sully est habitué à suivre le skif, Georges éteint son moteur et laisse partir Sully avec les siens tout en les observant aux jumelles, un pincement au coeur, mais tout heureux que son "bébé" soit libre. Au centre de plongée où tous les volontaires sont réunis, c’est l’euphorie, on s’embrasse, on applaudit, c’est gagné, Sully a retrouvé l'immensité de l'océan.

Puis le groupe plonge, Georges continue à les suivre aux jumelles, il aperçoit Sully en surface, un peu « paumé » cherchant de tous côtés, ne sachant que faire. Il le voit faire demi-tour et rejoindre le skif. Oohh nooonn ! Il n’a pas plongé, il n’a pas suivi le groupe. C’est la grosse déception, la nouvelle tombe comme un coup de massue. Nous avons tous versé une larme. OK les âmes sensibles et croyez-moi ce soir-là il y en avait. Georges ramène Sully dans son « enclos ». Tout est à recommencer.




Quelques jours plus tard, une conférence est organisée au Seaquarium où nous pourrons tous voir le film tourné lors de la tentative de remise en liberté de Sully. Georges est bien entendu présent pour répondre à nos questions, à nos attendent. Il nous explique que dans un groupe lorsqu’un petit, effrayé par la profondeur, le bleu profond de l’océan ne plonge pas avec le groupe, sa mère refait surface, vient le rechercher, l’encourage et l’entraîne gentiment vers cet abysse. Sully n’a plus de maman, alors il faudra qu’il trouve lui-même le courage de plonger la prochaine fois.

Il ne nous reste plus qu’à espérer qu’un autre groupe passera dans les parages et que Sully saisisse sa chance cette fois-ci. Sinon le plan B se dessine à l’horizon, le Seaquarium de San Diego, qui fait pression depuis quelques mois déjà, afin d’obtenir Sully. Ce seaquarium a deux femelles globicéphales : Ninelifes et Bubbles et voudrait bien entendu que Sully puisse agir en beau mâle qu’il sera pour une reproduction en captivité. Cette solution n’enchante personne, Georges est tout ému lorsqu'il nous en parle et laissera lui-même échapper ses larmes. Mais d’un autre côté, si Sully ne retourne pas parmi les siens, il sera impossible de continuer à faire du « baby-sitting » forever. Il ne nous reste plus qu’à espérer que la prochaine fois il saisira sa chance.

Une dernière nouvelle, celle du capitaine en herbe qui a fait d’énormes progrès en optimiste. Samedi dernier Marvin et ses amis « voileux » sont partis gaillardement jusqu’à Barbara Beach, c’est à l’entrée de Spanish Water. Rosalie et Yopp, bien entendu les assistaient avec leur annexe.



Au départ Marvin était un peu tendu d’aller jusqu’à l’entrée de la baie. Faire face à la pleine mer, le retour se fera avec le vent dans le nez, non ? Il faudra donc tirer des bords. Mille questions tournent dans sa tête.
Voici ce que ça donne lorsque les petits se mesurent aux grands pour une mini-régate.



Au retour, il est tout sourire, heureux et fier d’avoir réalisé cette virée,...


...il ne pourra pas s'empêcher de faire le singe.


Voilà pour les belles rencontres et la magnifique vie qu’on peu mener en bateau. Malheureusement et je vais terminer ce message par une histoire nettement moins drôle, mais bon ça existe et il faut faire avec. Rappelez-vous, lors de la dernière publication, je vous avais laissé entendre qu’il fallait qu’on digère un événement avant de pouvoir en parler. Il est digéré, mais nous laissera un arrière goût amer au fond de la gorge.

Lorsque nous nous occupions de la maison de Brigitte et Roland, Thierry rentrait à bord pour dormir, n’étant pas tranquille de laisser New Life seul au mouillage pour plusieurs raisons. La première était la météo bien entendu, mais la seconde était que le catamaran Voyage, avec à son bord Philippe et Pascale, alias Les Biquets étaient dans les parages.

Afin que vous compreniez bien pourquoi nous étions méfiants, il faut faire un saut dans le dans le passé, c'est-à-dire à 2 ans en arrière, alors que nous étions tout comme aujourd’hui, à Spanish Water pour travailler et refaire une caisse de bord.


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A cette époque Les Biquets étaient intéressés par la réalisation d’un taud en époxy pour leur catamaran. Ils viennent donc nous trouver – alors que nous étions pratiquement prêts à quitter Curaçao - en nous demandant de le réaliser. Nous avons refusé vu notre proche départ. Ils passent plusieurs fois à notre bateau en insistant et en imposant le tarif de 1'400 $ pour les travaux. Une discussion s’installe et Thierry finalement acceptera de construire le taud mais en précisant bien que ça n’a jamais été le client qui fixe les tarifs, mais bien celui qui effectue le travail. Ils conviennent des modalités. Il nous faut maintenant trouver un endroit pour fabriquer le taux en question car il est impossible de le réaliser sur le catamaran et encore moins sur New Life.

Nous sollicitons Brigitte et Roland qui nous proposent amicalement le couvert qu’ils ont dans leur jardin. OK tout paraît normal jusque-là, nous différons notre départ.

Les Biquets sont prêts à acheter tout le matériel en une seule fois, alors que Thierry, plus prudent, propose d’acheter, surtout l’époxy qui coûte « bonbon » en quantité raisonnable pour le début des travaux et d’en racheter si nécessaire au fur et à mesure de leur avancement. Opération facile puisqu’il existe ici à Spanish Water des transports gratuits chaque jour pour se rendre chez Budget Marine et autres. Je pars avec Pascale pour les premiers achats qu’elle paie entièrement. Thierry et Philippe discutent de la manière de réaliser le taud, en précisant qu’il faudra quelques jours pour la préparation du couvert qui servira d’atelier et la mise en œuvre.

Durant ce temps, le Biquets n’arrêtera pas de venir à notre bord, avec mille et une questions, nous faisant part de ses doutes. Il obtiendra systématiquement la même réponse de Thierry : Ne touche à rien tant que je ne suis pas là. Un dimanche après-midi, nous voyons Voyage se déplacer, se mettre plus à l’abri du vent, et commencer la découpe du Nida-Core (mousse à alvéoles servant de support). Se sentant dépassé, Philippe, paniqué débarque sur New Life en demandant à Thierry de venir voir ce qu’il avait déjà fait. Ayant des visites à bord, Thierry passera plus tard.

Une fois sur place, Thierry réalise que le Nida-Core est coupé trop court, qu’il lui sera difficile de rattraper le coup. Il lui en fait part. Philippe s’énerve et lui répond qu’il a consulté ses copains et internet et que ces derniers ne sont pas du même avis quant à la manière de procéder. A cela Thierry lui répond simplement que s’il fait plus confiance à ses copains et à internet, il faut qu’il travaille dorénavant avec eux. Le Biquet rentre dans une rage folle, celle d’un enfant gâté qui a cassé son jouet. Thierry monte dans l’annexe en lui disant que lorsqu’il sera calmé, il pourra passer sur New Life pour en parler.

Vingt minutes plus tard, nous voyons Philippe se rendre sur Rose de Savannah, qui est ancré à moins de 50 mètres de notre bateau et propose à Yann – qui par courtoisie nous le rapportera le lendemain - 1’000$ pour construire son taud. Pour nous, l’affaire est close, le choix du Biquet est fait. Malheureusement pour lui, Yann est un ami. Nous sachant sur ce plan, il refuse de faire le travail. Voilà Les Biquets bien « emmerdés » personne, amis ou pas, personne n’accepte de construire le taud.

Le mardi suivant, Pascale et Philippe m’interpellent et me demandent d’intervenir auprès de Thierry pour qu’il change d’avis. Ce n’est pas la peine d’insister car vu votre comportement, la décision de Thierry est prise, qui plus est vous avez consulté quelqu’un d’autre sans rien nous dire, donc pour nous c’est terminé.

Etonnamment Philippe me dit n’avoir consulté personne. Yann nous a confirmé par la suite, par écrit, avoir été sollicité ! Sur ce, Les Biquets débarquent sur New Life, alors que je suis au Sarifundy’s en train de suivre des cours d’espagnol avec une dizaine de personnes. Ils insistent pendant plus d’une heure et demie auprès de Thierry, tentant par des larmes, de l’agressivité, des menaces ou de la fausse douceur, de le faire changer d’avis.

Prétextant être à court de cigarettes et vu la tournure des événements, Thierry descend à l’intérieur du bateau et se muni d’un spray au poivre qu’il gardera dans sa poche. A bout de patience, il les prie de dégager immédiatement. En partant, Philippe détache notre annexe et précise que ça vaut bien les 2’000$ que nous lui avons volés ! Du coup Thierry sort son spray au poivre et lui dit : Essaie de partir avec l’annexe, juste pour voir. Sur ce, ils partent en rattachant, l’annexe. Fous de rage ils débarquent en plein cours d’espagnol en hurlant à tue-tête que nous sommes des voleurs, que Thierry les a agressé avec un gaz lacrymogène

Ne pouvant deviner ce qui s’est passé à bord de New Life, j’en tombe des nues, sachant pertinemment que nous n’avons pas de gaz lacrymogène à bord. Un américain, avec qui je conversais en espagnol, ne comprenant pas de quoi il en ressort m’offre son aide, vu le ton et la manière d’agir de ces gens, d’autant plus qu’ils parlent d’appeler la police.

Je quitte donc la table à laquelle j’étais assise en leur disant que nous n’avons rien à nous reprocher, la marchandise a été payée par leur soin, elle est en leur possession, nous n’avons demandé aucun acompte pour les travaux, il faut juste qu’ils trouvent une autre personne pour effectuer leur taud. De plus s’ils veulent appeler la police, je les laisse libres. Là, le Biquets, ne sachant que répondre, continue sur sa lancée, me traite de femme battue et me dit que je profiterai certainement de la venue de la police pour divorcer de mon mari qui est un malade, dangereux, etc.

Après que Thierry ait eu vent de ces derniers événements, il leur a demandé aux Biquets de me présenter leurs excuses en publics, tout comme ils m’ont insultée. La seule réponse à cela a été une promesse de leur part de nous pourrir la vie dans toute la Caraïbe étant donné leur renommée très appréciée….

Il est un moment où il faut savoir arrêter ce genre de gaminerie, suivre sa route en découvrant d’autres horizons. Ce que nous avons fait pendant deux ans en oubliant gentiment cette mauvaise rencontre.

Il y a trois ou quatre mois de ça, en Martinique, Voyage mouille à quelques bateaux derrière nous. Le Biquet descend à terre avec son annexe pour chercher des invités. Au passage, il leur pointe du doigt New Life. Même cela nous l’ignorons et n’y attachons pas d’importance, bien qu'on se doute de ce qu'il peut raconter à ses passagers.

Quelques semaines après notre arrivée à Curaçao, nous voyons se pointer le catamaran des Biquets. Nous nous ignorons le plus possible, ne nous saluant pas dans les bus, les happy hours, en évitant un maximum de passer à proximité de nos bateaux respectifs malgré les commentaires qu’ils font à notre sujet auprès de leurs « amis ».

Tout cela pour revenir à ce fameux mardi qu’il nous a fallu digérer avant de vous en parler. Soir où Thierry rentrait tranquillement dormir à bord alors que Marvin et moi étions dans la maison de Brigitte et Roland (manager de Budget Marine). C’est la pleine lune, Thierry distingue de loin, une annexe à l’arrière de New Life. Il met les gaz, plus il se rapproche, plus il reconnaît les personnes à bord de cette annexe : Les Biquets qui s’apprêtaient à monter sur New Life. L’entendant arriver, ils quitteront l’arrière du bateau à plein gaz. Thierry continue à leur foncer dessus, les évitant à 50 cm près, manquant de les faire passer à l’eau. Aucune protestation, aucun cri, aucun bruit ce fameux soir, ni de commentaires les jours suivant.

Qu’est-ce que cela veut dire ?
Comment interpréter un tel comportement, vu notre antécédent ?
Les Biquets ne viendront pas aux deux happy hours qui suivront ; chose qui n’est pas dans leurs habitudes.
Qu’on traite Thierry de voleur, de dangereux, de malade, ça ne le touche pas.
Qu’on m’insulte en public, c’est intolérable pour lui.
Mais qu’on s’en prenne au bateau, c’est une attaque dirigée directement contre sa famille et ça Thierry ne l’accepte pas.

Depuis ce dernier épisode, on décide de leur poser la question : Quelles étaient leurs intentions ce fameux soir ? Il faudra attendre une semaine avant qu’ils se décident de se repointer à l’Asiento.

A peine la question posée, le ton monte et dégénère. Aucune explication n’a été donnée de leur part, si ce n’est d’hurler plus fort que tout le monde, dans un langage qui se passe de commentaire et qui visait à nous faire tourner pour des bourriques.

Sur ce, les paroles de Thierry ont été : Si vous vous approchez encore une fois de notre bateau, je vous flingue.



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Nous tenions à clarifier cette sombre affaire, qui n'a que trop duré, afin que dorénavant certains navigateurs puissent juger les gens en ayant les deux sons de cloches.
Heureusement que ce type d’histoire n’arrive pas tous les jours, car je préfère vous parler de dauphins, de coucher de soleil, de belles rencontres, de découvertes merveilleuses, d’autres cultures, que de vous raconter ce genre d’événement. Cela existe toutefois et il faut bien en être conscient.
Donc tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.......


Avec nos meilleures pensées
Les New Life en balade