mardi, 26 juin 2007

Nos débuts, résumé

Salut à tous,

Pour ceux qui prendraient ce blog en cours de route et qui ne nous connaissent pas, voici un bref résumé de nos débuts.

Après 13 ans de construction dans le jardin au Mont-sur-Lausanne, New Life a été mis à l’eau en Suisse en octobre 2002. Pourquoi 13 ans ? Au départ, il a fallu reconditionner une vieille coque abandonnée, ce qui a demandé à Thierry plus de 3 ans de meule à disque et de soudure avant de pouvoir poser la première couche de peinture. Vous l’aurez compris le bateau est en acier. Du moment que ces durs travaux étaient entrepris, l’emplacement du mât a été avancé de 17cm pour rendre le bateau moins hardant, le cockpit, la descente et le roof ont été modifiés. La poupe a été rallongée et la proue a été habillée d’un beaupré. New Life ne ressemble et ne se comporte désormais plus comme le Vulcain IV qu’il était à l’origine, mais reste un plan Caroff.


Les dix autres années ont été consacrées aux aménagements intérieurs et à toute la partie technique. Le 80% du bateau a été fait avec des matériaux de récupération qu’il a fallu reconditionner, par exemple les planchers et les mains-courantes intérieurs sont en acajou, ce bois provient de montants de fenêtres. Tout le bois extérieur est en iroco (teck du pauvre) il provient de marches d’escalier qui ont fait l’objet d’une exposition. Quant au lest - à base de plomb - il a été complètement fondu en lingots de 8kg Ce dernier provient de plomb d’équilibrage de voiture, tuyauterie de bâtiment et manchons d’étanchéité de câble téléphonique sous-terrain. Ce n’est pas parce que nous avons fait de la récupération que le bateau n’a rien coûté. Il nous a donc fallu continuer nos jobs respectifs afin de trouver le financement à sa construction et économiser l’argent du voyage. Nos soirées, nos week-ends et nos vacances ont été mis au profit du projet.

Cela dit, notre petit moussaillon, né au mois d’août a vécu ses premiers mois sur le lac Léman où nous avons passé l’hiver 2002 afin de gréer le bateau, de le tester et d’organiser notre future vie à bord.


Au printemps 2003 New life a été transporté par camion jusqu’à Port Camargue où notre voyage a débuté.



Partis du Sud de la France donc, nous avons fait nos seconds ronds dans l’eau en suivant la côte, puis une traversée sur les Baléares nous dirigeant vers Gibraltar. De là nous n’avons pas suivi la route des alizés. Nous avions l’idée de commencer notre voyage par le nord. Donc une remontée des côtes espagnole, portugaise en été, à contre courant et contre vent – pas facile à vivre – puis nous voilà lancés dans la traversée du Golfe de Gascogne, nous avons dû faire demi-tour sur La Corona à notre premier essai à cause du mauvais temps. Nous attendrons une meilleure météo et repartirons. 4 jours et 4 nuits plus tard nous serons en Bretagne.

Nous avons encore des travaux de finitions à l’intérieur de New Life et nous nous dirigeons donc sur Morlaix pour y passer l’hiver. Thierry pouvant travailler au bateau à son aise, quant à Marvin et moi nous serons dans notre petite maison qui se situe à 40km du port. L’hiver 2003/2004 se déroule en travaux. Tout ce qui est à peindre et à vernir est amené à la maison, je m’en occupe pendant que le capitaine fixe d’autres choses à bord, construit un nouveau frigo et modifie des détails qui nous changera la vie en navigation. L’intérieur du bateau ne ressemble plus maintenant à un atelier flottant, tout est en place et nous aurons plus d’espace pour vivre.



Printemps 2004, nous repartons, toujours avec notre idée de grand nord. Nous naviguons un peu en Bretagne avant de nous rendre dans les anglo-normandes Jersey, Guernsey, Aldernay. Puis la traversée de la Manche jusqu’en Angleterre où nous y passerons tout l’été en en navigations côtières en direction des îles Scilly et de l’Irlande que nous avons vraiment envie de revoir. Malheureusement durant cette période le temps a été complètement pourri, nous avons eu que 2 semaines sans pluie. La mer, 13° dans ses moments les plus chauds… rien ne sèche à bord, beaucoup d’humidité, on allume régulièrement le chauffage, même en plein été On se pose des questions quant à nos futures navigations nordiques. Puis notre vieux moteur (30 ans) lâche, Thierry fait une réparation de fortune - travaillant au rythme des marées – réparation qui tiendra puisque nous continuons notre périple estival, mais notre Arona nous joue quelques mauvais tours, on ne peut pas vraiment lui faire confiance.



De Falmouth donc nous décidons de retourner en Bretagne pour changer le moteur, ce qui est plus pratique puisque le capitaine peut démonter le bateau en faisant les travaux qui s’imposent, sans que Marvin et moi ne soyons dans ses pattes. Nous profitons des rabais offerts durant le salon nautique de Paris pour acheter un Volvo Penta 40 CV (l’ancien n’en avait que 24CV, ce qui rendait parfois les manœuvres périlleuses par forts courant ou vent).


Allons-nous continuer notre escapade nordique ? Tout l’hiver cette discussion animera nos soirées au coin du feu. Au printemps 2005 nous déciderons de faire route au sud et d’aller au soleil où la vie semble plus simple avec un petit moussaillon, qui pourra profiter de la baignade, le capitaine gardant dans un recoin de sa tête son envie de fraîcheur. Plus tard peut-être.

Route au sud donc ce qui veut dire qu’on redescend tout et qu’on retraverse Gascogne, sans soucis cette fois-ci et plus rapidement (3j.) puisque nous sommes au portant. Nous profitons des escales en Galice et au Portugal avant de traverser sur Porto Santo, Madère et les Canaries. A Las Palmas nous aurons quelques soucis lors de la révision de notre survie, nous y passerons trop de temps à notre goût. Contents de quitter cette île nous nous dirigeons sur le Cap Vert où nous découvrons une nouvelle culture, des paysages si variés d’une île à l’autres et des gens extraordinaires.

Nous quitterons le Cap Vert le 29 novembre 2005 pour entreprendre notre première Transat. 20 jours de Mindelo en Guadeloupe. 20 jours de traversée en famille avec ses calmes,


ses moments stressants, surtout au passage de la dépression tropicale Upsilon et ses joies lorsqu’un poisson mord à la ligne.


Durant cette traversée nous avons été routés par Daniel 10. Un radio amateur sur Paris qui connaît la météo comme sa poche et qui chaque matin était au rendez-vous BLU nous donnant toutes les infos et nous conseillant sur notre route. Merci encore à lui qui nous a sorti une épine du pied en nous dirigeant plein sud afin d’éviter les avatars d’Upsilon.

Arrivés en Guadeloupe, nous avons quitté New Life en le laissant à la marina pour passer les fêtes de fin d’année à l’hôtel avec toute notre famille qui était venue nous rejoindre pour l’occasion. Heureuses retrouvailles et quel changement de vivre à l’hôtel après 20 jours de traversée, c’était comme dans un comte de fée. Nous avions réussi notre première Transat, étions dans les temps pour retrouver notre famille, les décorations de Noël brillaient de mille feux au son de la biguine et le Ti-punch coulait à flot. Marvin quant à lui prenait un malin plaisir à se laver les mains dix fois par jour en laissant les robinets d’eau couler sans que maman ou papa lui demande d’économiser ce liquide, si précieux à bord.

Les fêtes passées, il nous faut nous séparer et quitter la famille qui retourne en Suisse, ces moments sont toujours difficiles à vivre. Notre voyage continue par Les Saintes, la Dominique, puis en Martinique, nous récupérerons ma maman qui viendra passer quelques semaines à bord, profitant un max de son petit-fils. Là encore la séparation sera difficile lorsque maman rentrera de ses vacances.

L’étrave de New Life continue son voyage par la descente de toutes les îles sous le vent. Les escales sont plus ou moins longues selon nos affinités, nos découvertes sous-marines ou terrestres, les rencontres locales ou avec d’autres navigateurs avec lesquels nous partagerons un bout de chemin et le travail que nous trouverons en cours de route. Car il ne faut pas oublier que parfois nous travaillons. Eh oui, il faut bien remplir de temps à autre la caisse de bord. Divers travaux sur les bateaux, soudure, époxy, bois, réparations en tout genre, ça c’est le domaine du capitaine et plongée pour changement d’anodes, nettoyage de coque, graissage d’hélice, ou couture en ce qui me concerne.

Puis à Grenade, nous sommes bien occupés, nous trouvons un travail fixe dans une marina qui avait été détruite au passage du cyclone tropical Ivan il y a trois ans. Thierry s’occupe à la reconstruction de pontons, pose de carrelage dans les sanitaires, amélioration en tout genre, réparations sur des bateaux, quant à moi je fais de l’entretien courant sur les bateaux, de la plongée pour nettoyage de carène et du « public relations » pour ramener du monde dans ce joli petit coin qui a été délaissé ces dernières années. Marvin gambadant entre papa et maman, aidant l’un ou l’autre à sa plus grande joie. Il perdra un ongle en « travaillant » avec papa et en voulant utiliser de vrais outils, les siens en plastiques ne l’intéressant plus du tout. Au cours des mois qui suivent notre engagement, le « boss » ne tiendra pas ses promesses, ne nous payant pas et ne nous obtenant pas le permis de travail sollicité au départ. Comme quoi, des gens malhonnêtes et irrespectueux, il y en a partout !

Nous quitterons là, les îles caraïbes, sans qu’elles nous laissent un souvenir mémorable. C’est beau oui, nous avons eu beaucoup de plaisir à les découvrir que ce soit lors de nos expéditions terrestres ou lors de nos navigations, mais - à notre goût – il y a un peu trop de navigateurs qui ont perdu l’esprit marin.

Après bien des hésitations, nous nous rendrons au Vénézuéla ou nous y passerons plus de 8 mois. Là aussi nouvelles découvertes une nouvelle culture, une nouvelle langue. Pas très rassurés au départ, nous commencerons notre périple en naviguant à plusieurs bateaux par Los Testigos, puis Margarita et La Blanquilla. Ensuite nous descendrons sur la côte même en passant plus de 3 mois dans le golfe de Cariaco visitant en autres ses magnifiques Laguna Chica et Laguna Grande qui débordent d’oiseaux. Les groupes de bateaux se font et se défont, chacun reprenant sa route, son itinéraire. A Cumana nous délaisserons New Life pour chausser baskets, sac à dos pour nous rendre dans les Andes. Un superbe séjour dans les montagnes fera découvrir à notre petit mousse les joies de monter à cheval et à dos d’âne. Nous reviendrons enchantés de cette escapade terrestre. Quelques semaines plus tard nous quitterons à nouveau le bateau mais pour rentrer en Suisse afin de passer les fêtes de fin d’année en famille.

Malgré tout ce que « radio-ponton » diffuse, nous ne rencontrerons aucun souci au Vénézuéla, bien au contraire. Il ne faut pas nier que certaines agressions ont lieu et qu’il faut rester vigilent, certains navigateurs ont été moins chanceux que nous et en ont été victimes. Nous avons peut-être eu de la chance ou notre « petit-bout » est un véritable passeport voyage. On n’en sait rien, toutes les hypothèses sont permises.

En janvier 2007, nous réintégrons le bord et continuerons notre périple vénézuélien, en passant notamment par Puerto La Cruz, La Tortuga, Los Roques et Los Aves, etc. Dorénavant et à partir de janvier, vous pourrez lire en détail nos aventures sur les lettres publiées dans le blog.

Bonne lecture et meilleures pensées à tous.

Patricia, Thierry et Marvin

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