samedi, 23 juin 2007

lettre de juin 2007

Salut à tous,

Comme je le disais le mois précédent, nous décidons d’étendre - non sans peine d’ailleurs - notre séjour à Curaçao. L’administration et la bureaucratie sont les mêmes partout; désordonnées, lentes, avec des employés incompétents et qui plus est adorent faire attendre le « blanc » dans ses démarches en lui faisant bien sentir que le pouvoir est de leur côté maintenant. Je n’aime pas parler ainsi, mais malheureusement je ne peux que le constater.

Cela fait plus de 2 semaines que je cours d’un bureau à l’autre, faisant la queue pendant des heures en attendant un numéro que je n’obtiendrai pas pour remplir des formulaires, qui ne sont jamais les bons et toujours insuffisants. Le 13 juin – jour précédant la date limite de notre séjour autorisé - on me rend nos passeports en me disant que : le délai pour la prolongation est trop court maintenant, il vous faut aller au le bureau du gouverneur, qui se situe de l’autre côté de la ville. Je me fâche tout rouge et demande si c’est une plaisanterie, cela fait bientôt 15 jours que j’ai entrepris les démarches. Non, c’est la vérité, il vous faut aller voir le bureau du gouverneur, on ne peut plus rien faire pour vous. J’en reste la bouche ouverte. Heureusement que Marvin et Thierry sont restés au bateau. Je me déplace donc dans la foulée au dit bureau et je recommence toutes les démarches… avec le sourire ! En fin de semaine, sans nouvelles de leur part, je leur téléphone et on me dit : veuillez passer lundi pour remplir encore des formulaires. Je pends mon mal en patience et y retourne. A mon arrivée on me donne 4 formulaires à remplir, je demande pour qui est le 4ème puisque nous sommes 3. Ah c’est une erreur….. Patience, patience… une fois remplis les formulaires on me fait payer 15 nafl (env. 9US$) pour les estampilles. Tiens, tiens vais-je aboutir à une fin heureuse ? Rappelez vendredi, on vous donnera un numéro. Avec ce dernier vous retournerez au bureau de l’immigration de la poste pour obtenir votre prolongation d’un mois. Non non non, je vous demande une extension de 3 mois et non d’un mois. Ah, où avez-vous demandé 3 mois Maaadaaame ? Mais dans ma lettre si vous preniez la peine de la lire ! Alors rappelez vendredi et vous obtiendrez 3 mois….

Entre temps, les pâles de notre éolienne sont arrivées. 7 jours de l’Angleterre à Curaçao, mais 7 jours supplémentaires pour nous être livrées, ceci après plusieurs appels téléphoniques bien sûr. Incroyable mais vrai.


Quant à nos voiles (génois et trinquette) elles ont été raccourcies et modifiées, avec les années elles s’étaient détendues et la toile de protection UV était déchirée. En attendant la fin des démarches administratives autant profiter de l’escale pour faire ce genre de réparations.

Le mercredi, jour de location de la voiture, nous visitons l’île avant de déposer Marvin à l’école pour une heure. La séparation est toujours difficile, mais j’apprends de la maîtresse que notre petit moussaillon se gêne moins et commence à dire quelques mots en anglais à ses copains de cours, qu’il participe plus en classe, ce qui est une bonne chose. Malheureusement les vacances d’été approchent, il ne reste plus qu’un seul cours. L’expérience aura tout de même été positive, nous la renouvellerons.
Avec l’été c’est la saison cyclonique qui commence (officiellement du 16 mai au 30 novembre). Nous devons donc doubler de vigilance par rapport aux prévisions météo, aux dépressions qui traversent l’Atlantique, suivre leur trajectoire afin d’avoir le temps de se mettre à l’abri et d’assurer le bateau (doubler l’ancrage ou le mettre dans la mangrove) au cas où une de ces petites bêtes décidait de se diriger par ici. Curaçao n’a été que très rarement touché par ce genre de phénomène, mais comme on ne peut plus s’appuyer sur les statistiques, vaut mieux rester attentif. Internet à bord grâce au wifi simplifie la vie et nous permet de suivre cela de près pour une poignée de dollars.

En l’espace de 15 minutes, les deux photos qui suivent, vous donneront une idée du changement de décors que nous avons subi au mouillage lors du passage d’un coup de vent, non annoncé :




En effet ce jour-là, il faisait une chaleur terrible, on profitait de la baignade. Tout à coup le ciel s’est assombri, le vent est monté gentiment et le temps de se sécher, de fermer le bateau, de remonter le moteur de l’annexe, de contrôler l’ancre, 47 nœuds de vent (88km/h) s’est abattu sur Spanish water, avec des accélérations à plus de 50 nœuds. Nous avons lancé le moteur afin de soulager l’ancre et éviter de déraper. A l’extérieur du mouillage, derrière la péninsule on entendait la mer gronder tel un tonnerre. Une heure après le passage de ce front, c’était le calme le plus total.

A part ça, nous avons fait l’acquisition d’une nouvelle annexe, fond en dur, avec des boudins plus gros, ce qui fait que nous ne sommes plus complètement trempés lorsque nous nous rendons à quelque part et qu’un léger clapot s’est levé. Marvin en profite pour se faire tirer à l’arrière avec sa planche. Une vraie partie de rigolade avec papa.




Quant à moi j’ai cassé ma tirelire pour m’acheter une machine à laver. Fini de frotter la lessive à la main. Avec cette machine hyper moderne il suffit d’y mettre de l’eau et du produit de lessive, de la faire chauffer au soleil avec le linge sale durant une ou deux heures en secouant de temps en temps, dès que le couvercle gonfle, faire le vide d’air. Ensuite rincer, la lessive est propre. Le secret ? C’est le vacuum. Il fallait y penser.



Maintenant que nous avons un peu de temps, nous en profitons pour visiter l’île qui est très différente d’un bout à l’autre. Beaucoup de cactus dans l’ouest et sur la côte au vent qui est très découpée. Quant à la côte sous le vent, c’est de belles plages aux eaux cristallines qui s’offrent à nous, avec une végétation très verdoyante. Avec la pluie qui accompagne la saison cyclonique, les flamboyants, les frangipaniers, les bougainvilliers se disputent les couleurs les plus chatoyantes et embaument l'île. En quelques jours le décors a complètement changé, c’est un vrai régal.




La capitale Willenstad, déborde toujours d’activités avec ses boutiques de luxe, ses petits bistrots, son marché flottant - où l’on peut acheter fruits, légumes et poissons du Vénézuéla - ses étales colorés dans les rues qui s’animent à chaque passage de Cruising Liner.






Le pont ouvrant - le plus long et le plus vieux en service au monde - quant à lui laisse passer cargos et tanker pour le ravitaillement en brut du Vénézuéla qui est raffiné à Curaçao, au cœur même de la ville.












Bonjour donc la pollution pour les autochtones qui habitent sous le vent des raffineries (journal officiel 40 décès par an dû à la pollution, sans parler des infections pulmonaires et autres maladies). Comme par enchantement, les belles maisons se situent à l’est de la raffinerie, ceux qui ont moins d’argent, vous l’aurez compris, sont sous le vent des usines et subissent 24h/24h les retombées de sulfure des nuages acides !








Avant de terminer le petit message du mois, je reviens au paragraphe « immigration » vendredi donc et comme demandé j’appelle pour obtenir le fameux numéro tant attendu afin de pouvoir étendre notre séjour ; nous ne l’avons toujours pas Maaadaaaame, il vous faut encore attendre. On vous rappellera dès que possible. Alors nous attendons… ne vous pressez surtout pas ! La suite au prochain épisode.










Avec nos meilleures pensées à tous. Les New Life en balade

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