samedi, 14 juin 2008

Guanaja-les USA, via Isla Mujeres, 14.06.08

Salut à tous,

Je vous avais quitté la dernière fois à la veille de la fête des mères en vous disant que Marvin désertait New Life pour Roi Soleil afin de me préparer une surprise avec Gigi. Le cadeau était de taille, j’ai reçu une pousse d’aloé véra dans un petit bac en plastic décoré de cœurs, ainsi qu’une carte me souhaitant bonne fête maman, avec un joli dessin. Il est vraiment mignon notre petit bonhomme.



Nous retournons au mouillage d’El Bight afin de nous rapprocher de Guanaja Settlement pour établir les formalités de sortie et faire un approvisionnement en produits frais.



En prenant l’apéro - Marvin nous gratifie d’un concert live music -



nous en profitant de faire le point météo avec Gigi et Lulu. Une fenêtre semble se présenter pour samedi 17 mai avec des vents ESE de 10 à 15 nœuds, par contre la mer sera forte, mais nous n’avons pas trop le choix il y a une vague tropicale qui arrive et nous ne voulons pas nous trouver dans le coin, si elle se transforme en dépression tropicale. Eh oui la saison cyclonique a déjà commencé (15 mai), il nous faut être vigilants bien qu’en début de saison, il est rare que les vagues ou dépressions se transforment en cyclones, mais on ne sait jamais. De toute manière une dépression tropicale ce n’est jamais agréable.

Pour relier Isla Mujeres (l’île aux femmes) au large de Cancun au Mexique, il y a 296 miles. A 9h00 donc ce samedi 17 mai nous levons l’ancre et contournons Guanaja, suivant un cap au 320°/330°. Une fois que nous ne sommes plus protégés par l’île nous comprenons immédiatement à quelle sauce nous allons être mangés ! Il souffle plus de 25 nœuds d’ENE (alors qu’il est annoncé 10/15 nœuds d’ESE), la mer est de 8 pieds. New Life grimpe sur des talus, plonge parfois jusqu’au mât, puis remonte, se cabre, plonge à nouveau, il est balloté de gauche et de droite, on embarque des paquets d’eau dans le cockpit. On est au pré serré dans une mer forte. Tout sauf confortables, les mouvements du bateau ont raison de nos estomacs. Je teste une banane et je peux vous confirmer qu’elle a le même goût à l’aller qu’au retour.

Il n’y a que Marvin qui résiste et qui réclame à manger. Il trouve même rigolo de plonger pareillement et de voir son papa prendre des douches salées… eh oui chacun son fun !

Bref, il a faim, alors il faut cuisiner, j’avoue que je fais simple, un riz avec un reste de côtelette de porc et une carotte coupée en morceaux. Il mange de bon appétit, le capitaine et moi nous nous forçons. Il faut absolument qu’on arrive à garder du solide dans l’estomac sinon on sera plus mal. Pour la vaisselle, une chose après l’autre, sinon tout gicle, je pédale d’un pied pour l’eau, frotte d’une main et m’accroche de l’autre, quel sport ce soir.

Il est temps de passer un moment en famille dans le cockpit avant de mettre le moussaillon dans son lit et de se relayer pour les quarts de nuit. Il est toutefois difficile de se reposer, on est dans une véritable machine à laver avec 3 ris dans la grand-voile et un tout petit bout de génois, on progresse à 6,5 nœuds. Dans la nuit les vents tournent à l’Est, la mer quant à elle est toujours pareille. Le lendemain on se sent déjà mieux avec le capitaine, mais c’est le tour de notre valeureux moussaillon d’être patraque. Pas vraiment d’appétit aujourd’hui et tout ce qu’il tente d’avaler ressort immédiatement. Je serre les dents, vide les baquets et tient la main de Marvin qui ne comprend pas pourquoi aujourd’hui c’est lui qui est malade. Du coup, il trouve la mer nettement moins drôle et demande quand le programme d’essorage de la machine sera terminé !
On continue notre avancée, lundi la mer s’est quelque peu calmée et il nous reste 65 miles à parcourir. Nous arriverons à Mujeres lundi soir à 17h20. Ouf, une bière fraîche et un bon souper, un DVD et au lit.

Cette fois-ci vous n’aurez pas de photo de poisson pêché, ni de l’état de la mer, les conditions ont été trop mauvaises pour sortir la ligne de pêche et l’appareil photos. De toute manière je n’aurai pas eu le courage de tuer, vider et préparer du poisson.

Dès le lendemain, nous attaquons les formalités d’entrée. Nous y passerons la matinée à courir d’un bureau à l’autre. On commence par le capitaine du port qui nous demande de nous rendre à l’hôpital pour une visite sanitaire, puis de passer à l’immigration et de revenir le trouver, ça paraît simple vu comme cela.

Mais en fait arrivés à l’hôpital, on patiente une bonne heure que le médecin (jolie) nous reçoive. En lieu et place de nous ausculter, elle nous fait remplir des formulaires de santé. La visite est gratuite. Nous nous rendons ensuite à l’immigration, où nous remplissons d’autres formulaires. Comme notre séjour ne dépassera certainement pas 7 jours, les formalités d’immigration sont gratuites, en plus nous n’avons pas besoin de nous rendre à Cancun pour faire d’autres démarches afin d’importer provisoirement le bateau au Mexique (ce qui serait payant bien entendu). Pas franchement compliqué jusque là, nous retournons donc voir notre cher capitaine du port pensant que tout allait continuer sur la même lancée….

…Que néni. Il faut des copies de tout (papier du bateau, liste d’équipage, passeport nous en avions 3 avec nous, mais il en faut 7 de chaque). Alors hardi petit nous repartons à l’autre bout de la ville pour établir les copies - impossible à faire au bureau du port, bien que la photocopieuse soit face à nous. Il fait trop chaud pour que ce fonctionnaire - qui travaille dans un bureau climatisé – allume le copieur. Bref une fois deux litres d’eau avalée et les copies faites, nous retournons au bureau du port, où nous remplissons encore des formulaires, une fois ces documents remplis par nos soins et signés par le chef du bureau, il nous faut retourner les photocopier en 7 exemplaires. On croit rêver. On se retape la moitié de la ville aller/retour. Et c’est avec un grand sourire que le capitaine du port nous demande 184 pesos (18 US$) à notre retour.

Ouf c’est terminé, on peut se balader en ville et avaler d’excellents tacos au mercado municipal. Ici beaucoup de touristes, on se fait alpaguer pour des locations de scooters, voitures, des tours organisés pour aller voir les sites mayas et incas de Tulum, Cancun, pour visiter les boutiques souvenirs en tout genre, etc. Pour aller observer en snorkling la faune et la flore aquatique, il nous faut acheter un bracelet à fixer à notre poignet, prouvant que nous avons payé la taxe pour les réserves aquatiques, car tout est classé « réserve » dans le coin. Très peu pour nous, on se passera d’observation sous-marine pour cette fois

Le lendemain en écoutant la météo, nous apprenons que la vague tropicale que nous avions laissée derrière nous à Guanaja, s’est transformée en dépression tropicale, qu’elle se dirige sur Isla Mujeres, continuant sa course sur le Yucatan channel pour se rendre dans le golfe du Mexique. Il nous faut dégager d’ici au plus vite.

Nous retournons, Lulu et moi afin de parer aux formalités de sortie, pendant que Gigi et Thierry préparent les bateaux. Cette fois on doit commencer les formalités par le capitaine du port qui d’entrée nous redemande 7 photocopies du formulaire de sortie une fois remplis et signé par son chef. En chemin nous passons par l’immigration pour faire la sortie également et les copies demandées (par sécurité je refais des copies des papiers du bateau, passeports et liste d’équipage). Bien m’en a pris car il nous les a réclamées. Au passage il prend à nouveau 220 pesos (22US$) pour la sortie. La halte à Mujeres nous aura valu une belle perte de temps et d’argent en formalités.

Si on avait su…. Mais bon on planifiait d’y rester une semaine, de préparer une surprise pour la fête du capitaine le 22, la météo en a décidé autrement. La dépression se déplaçant au nord, générera des vents de NNE à plus de 25 nœuds, ce que nous ne voulons pas subir dans le Yucatan Channel, car ces vents inverses au courant du Golf Stream pourraient lever une mer impossible à gérer. Il nous faut profiter du régime ESE établit pour quelques jours encore afin passer.

Nous lèverons l’ancre de Mujeres à 12h00 ce mercredi 21 mai. C’est un peu stressant de savoir qu’une dépression nous suit, il faut l’avouer. Il nous faut passer avant qu’elle nous rattrape. Avec cette courte halte nous n’avons pas eu le temps de nous des-amariner, donc nos estomacs sont en pleine forme malgré une mer toujours forte. Je jongle un peu pour faire la cuisine, une chose après l’autre en me cramponnant afin d’éviter que tout passe d’un bord sur l’autre. Ma hantise lorsque je cuisine dans ces conditions, c’est de voir une casserole d’eau bouillante ou autre se renverser dans le bateau. Je touche du bois, ce n’est pas encore arrivé.

A 17h00 ce mercredi, New Life fait un record de vitesse, il atteint 9 nœuds. La mer s’est un peu calmée, mais reste confuse. On vient de toucher le Golf Stream, on est toujours au pré serré dans le Yucatan Channel. En passant à plus de 30 miles au large de Cuba une odeur mélangée de pin, de muscade, cannelle, nous emplit les narines. Nous hésitons une minute ou deux : On y fait un saut,? On va visiter La Havane ? C’est tentant, mais ce serait compliquer les formalités d’entrée aux USA. On passera à Cuba une autre fois. Nous continuons donc notre route en évitant que le courant nous pousse trop à l’intérieur du Golfe du Mexique. Nous nous aidons en naviguant voile et moteur, car New Life remonte assez mal au pré serré dans une mer confuse.

Jeudi 22, c’est la fête du capitaine. Dès son réveil nous lui chantons à tue-tête avec Marvin un « Joyeux anniversaire papa ». Il nous faut attendre un peu pour le sourire car au lever du lit, le capitaine à un peu la tête dans le…(s) chaussettes on dira pour cette fois-ci. La surprise il l’aura à notre arrivée. Je lui propose un gâteau, mais il préfère attendre que le bateau soit plus stable pour l’apprécier pleinement car pour l’instant on fait de 5,5 nœuds dans une mer toujours hachée avec des vents SE 20/25 nœuds. OK, on se rattrapera à Key West.

Ecoutant les infos météo ce vendredi, nous apprenons qu’un front froid descend le long de la côte E des US, il touchera le sud de la Floride dimanche. Il nous faut absolument arriver avant le front qui donnera c’est certain des vents forts du Nord, exactement dans le nez. Ces vents rencontrant encore une fois le courant du Golf Stream, la mer sera difficile, il nous faut donc arriver. C’est horrible de se sentir pris en sandwich. D’un côté la vague tropicale qui monte et maintenant un front qui descend. On peste un peu je dois l’avouer et le capitaine et quelque peu nerveux. 15h00 les vents basculent déjà au NE (c’est pile poil dans le nez), il nous reste 70 miles à parcourir. Avec mon optimisme habituel, je tente de remonter le moral des troupes en disant, on va y arriver. Thierry quant à lui préfère assurer le coup en continuant sous voiles et moteur d’une part pour éviter qu’on se fasse déporter par le courant et pour avancer un tantinet plus vite dans la bonne direction. Bien nous a pris.

Samedi matin, à 0400, j’appelle par VHF les Coast Guard de Key West pour leur signaler notre arrivée, on est devant le chenal d’entrée, il reste environ 4 miles jusqu’au mouillage, nous suivons un balisage parfait (US oblige) qui nous guide jusqu’au mouillage, à 0530 nous y jetons l’ancre. Ouf on est à l’abri. Roi Soleil arrive juste derrière nous, non qu’ils soient plus lents, ils ont tirés des bords lorsque le vent à tourné au NE au lieu de mettre le moteur préférant attendre le lever du jour pour entrer.


A peine arrivés, Lulu et moi descendons à terre pour téléphoner aux autorités qui nous donnent un numéro d’arrivée et nous indiquent la procédure à suivre, dans les 24h. Nous avons le temps maintenant de retourner à bord et de prendre un petit-déj., nous sommes dans le système US. Nous retournerons dans la journée au Border Protection afin d’obtenir un « cruising permit » (19US$, valable un an). Il s’agit d’un long week-end, tout est fermé jusqu’à mardi, le gardien de service nous donne un papier avec un numéro de téléphone à appeler. Chemin faisant nous croisons Bernard et Marianne du bateau Maïlys, heureuses sont les retrouvailles puisque personne ne devait être à Key West.

Eh que faites-vous ici ? Vous deviez être en Louisiane non ?
Et vous, renchérissent-ils, vous devriez être au Guatemala en train de remonter le Rio Dulce, non ?
Eclats de rire général. Ainsi va la vie des navigateurs, sans projets précis et si un jour il y en a, ils sont susceptibles de changer. Bref l’équipage de Maïlys nous dit qu’il ne faut pas perdre notre temps avec des téléphones car tout sera fermé jusqu’à mardi, allons plutôt boire un coup pour fêter nos retrouvailles.

Dimanche, nous déambulons dans Key West afin de visiter un peu, nous prenons le lunch dehors, découvrons toutes les attractions touristiques du coin en nous laissant charmer par quelques rencontres insolites.



Au retour, nous croisons Gigi et Lulu, qui nous disent qu’il faut qu’on se rende immédiatement à l’aéroport pour faire nos formalités d’immigration. Finalement Lulu ayant eu un doute quant à la fermeture des bureaux jusqu’à mardi, avait téléphoné au numéro que le gardien nous avait donné et là on lui a dit de se rendre à l’aéroport. Il ne faut plus perdre une minute autrement nous aurons des ennuis. Oh oh oh, faudrait pt’être qu’on s’active un peu.

Nous retournons au bateau prendre le nécessaire et sautons dans un bus pour l’aéroport. Charmantes, les autorités, mais il a fallu s’expliquer du retard pour l’établissement des formalités d’entrée. Bref, jouer aux « bobets » ça marche parfois et nous nous en tirons bien. Marvin recevra une casquette du chef de l’immigration, avec l’emblème des autorités. Il n’est pas peu fier !



Par contre on nous demande d’amener le bateau en marina à 14h00 précises demain pour une inspection complète.

Dans la nuit le front froid annoncé et attendu passe sur les Keys, beaucoup de pluie, quelques belles raffales de vent. Heureusement que nous étions arrivés et ancrés car en mer ça n’aurait pas été terrible, terrible !

A 14h00 le lendemain arrivent cinq officiels, ils demandent la permission de monter à bord. Thierry leur dit OK, mais sans vos armes, vous êtes sur territoire Suisse, donc neutre. Ils se regardent embarrassés, ne sachant que faire. Ce n’est que lorsqu’on leur a dit que c’était une plaisanterie, qu’ils sont montés, en disant qu’on avait raison mais que c’était la première fois qu’on leur faisait cette observation.

La ligne de flottaison de New Life en a pris un bon coup lorsqu’ils sont montés à bord; une demi tonne de chair fraîche, chacun d’eux pesant en moyenne 100 kg.! Ce qui nous a fait gentiment sourire c’est lorsqu’ils devaient se croiser à l’intérieur, deux d’entre eux ont préféré sortir pour remplir les formulaires pendant que leurs collègues ouvraient frigo et armoires en demandant si tel ou tel produit était acceptable ou non. Tous les produits frais ont été emportés sans discussion possible (16 œufs, 5 tomates, 1 pomme, 1 poivrons, 1 courge, 3 patates). Where are the mangos you déclared yerterday ? (où sont les mangues déclarées hier à l’aéroport?) On les a mangées hier soir pour notre désert, elles étaient mûres.

Lorsqu’ils ont trouvé les conserves de viande (maison), la réserve de lait, tout a failli y passer. Ce n’est que lorsque j’ai commencé à leur expliquer que la viande était de la bolognaise,… préparée avec amour pour notre consommation personnelle, que tout a commencé :
- What are you talking about ? (de quoi parlez-vous ?)
j’ai donc donné la recette en précisant qu’avec des spaghettis c’était excellent. Le lait quant à lui c’est pour le petit-déj. du moussaillon, etc. Afin de vous donner une idée plus ou moins précise de ce que ça donnait :

De l’intérieur :
- boîte de haricots, OK or No ?
Du collègue à l’extérieur :
- Where that coming from ? (d’où viennent-ils ?)
De l’intérieur
- boîte de lietchies, OK or No ?
Du collègue à l’extérieur :
- Where that coming from ? (d’où viennent-ils ?)
- boîte de champignons, OK or No?
Du collègue à l’extérieur :
- Where that coming from ? (d’où viennent-ils ?)

Etc, etc, je ne vais pas me répéter, mais tout y a passé. Le plus drôle c’est quand ils sont tombés sur des plumes d’oiseaux, le capteur de rêves de Marvin. On aurait dit qu’ils avaient trouvés la preuve irréfutable que les extra-terrestres existent ! Les plumes ont passé un examen minutieux avec des questions du style : Where that coming from ? (d’où viennent-elles ?) How long are they on board ?(depuis quand sont-elles à bord ?)
Que répondre à tout ça ? Marvin les ramasse partout pour en faire des bricolages, comme le capteur de rêves afin qu’il ne fasse plus de cauchemars la nuit. Puis ça a été le tour de mon petit aloé véra (reçu à la fête des mères). Il a eu chaud lui aussi. Finalement il a pu rester à bord, mais il ne doit en aucun cas être dehors et profiter de la lumière du jour.

Je devais parfois me pincer les lèvres pour ne pas rire, rester sérieuse et tenter de les « embobiner » sinon ils auraient tout ramassé. L’inspection terminée, ils nous ont remercié, ramassé les produits jugés indésirables, sortis un petit linge afin d’essuyer les coussins du cockpit où leurs chaussures avaient laissés de minuscules marques. Tout à fait amicalement, ils nous ont souhaité : WELCOME IN US et ont quitté le bateau tout sourire.

Bref de retour au mouillage, nous avions de quoi faire rigoler nos amis. Nous passons encore quelques jours à Key West, attendant que les vents et la mer se calment et tournent dans la bonne direction. Nous tentons de ne pas trop dépenser, car toutes les attractions, musées, tours sont hors de prix. Beaucoup de croisières Sunset, de scooters, de paraglyding, de bateaux-tours, etc. ça tourne toute la journée et toute la soirée. Il y a de quoi faire, c’est certain, mais avec un porte-monnaie bien rempli. Un apéro Sunset en tête-à-tête ça vous chante ?




Dimanche 1er juin, ça y est on lève l’ancre, la météo annonce une semaine fabuleuse, avec des vents légers jusqu’à 10/12 nœuds maxi, une mer à 2 pieds. On va profiter pour faire de la route et sortir le plus des latitudes à risque cyclonique. A peine sommes-nous sortis du chenal balisé, que nous stoppons le moteur et larguons les voiles, il n’y a pratiquement pas de vent, la mer est d’huile, super, mais on avance en arrière. Eh oui on recule, le courant de marée est inverse, pas grave on remet le moteur pour quelques heures. Lorsque qu’une légère brise se lève en fin de journée nous larguons à nouveau les voiles, nos oreilles nous en remercient. Ça ne dure pas malheureusement, c’est à nouveau la pétole. Cette fois on a le courant du Golf Stream avec nous, on affale tout et on se laisse dériver une vitesse de 2,5/3 nœuds. On passe ainsi, sans voile et sans moteur devant Miami et parcourons 40 miles à la dérive, profitant d’une nuit super calme.





Au petit matin, on décide de s’arrêter à West Palm Beach et d’attendre un peu plus de vent. Le capitaine est à court de Coca-Cola et de cigarettes, on en profitera pour faire quelques courses et voir West Palm, le coin des milliardaires. Dès le chenal d’entrée, la Police de West Palm nous aborde en nous demandant où nous allons, combien de personnes à bord et d’où nous arrivons. Une fois qu’il a obtenu la réponse à ses questions, il nous souhaite la bienvenue en espérant que nous prendrons du bon temps dans le coin. En découvrant la version « plage » des américains, cela ne nous tente guère surtout qu’en ce moment la canicule atteint son indice le plus haut avec plus de 100°F chaque jour. Vaut donc mieux se protéger des rayons UV.



Ici il y a de somptueuses maisons, le plus souvent avec un yacht énorme parqué devant. New Life fait tout petit et un peu tache là au milieu, mais le plus drôle c’est d'y être!



Au super marché ce n’est pas des minis qui sont sur le parking mais des Rolls’Royce, des Bentley, etc. On profite des actions Coca-Cola 5 bouteilles de 2,5l pour seulement 5 US$. Vu le prix du T-Bonsteak (6US$) on ne va pas se priver de se faire un bon barbecue ce soir.



Le lendemain nous repartons avec une légère brise, le trajet durant toute cette semaine sera magnifique, mer calme, légère brise, courant du Golf Stream avec nous. Couchés de soleil chaque soir avec des teintes différentes. La nuit parfois le souffle de quelques dauphins venant tenir compagnie à celui qui est de quart. La lune jouant à cache-cache avec les nuages. Que demander de plus.



Vous voyez on peu aussi avoir du beau temps, de la belle mer et la météo annoncée peut être juste parfois!



Ça a été un régal de faire la cuisine durant ce trajet. On a certainement pris des kilos avec les gâteaux, tartes à la crème et au sucre sortis du four qui ont bien occupé le moussaillon et sa maman, fait saliver papa en attendant qu’ils refroidissent. Tout le monde est arrivé reposé et en pleine forme à Beaufort où nous retrouvons nos amis de Roi Soleil. Gégé et Lilou de Tadorne, que nous avions quitté à Providencia, sont également là, super les retrouvailles. Ces presque 600 miles parcourus ont été tout simplement fabuleux, même si parfois le capitaine a trouvé le temps « longuet ».

Voici quelques jours que nous sommes à Beaufort, qui est une cité historique avec des maisons datant du 17ème ou 18ème siècle. De déambuler dans les rues paisibles est un vrai régal pour les yeux en admirant jardins et bâtisses.



L’ambiance et toute autre qu’en Floride. Ici, il n’est plus nécessaire de payer pour tout, le dinghis dock est gratuit. Le musée maritime (gratuit aussi), relate entre autre l’histoire du pirate Blackbeard qui a perdu son bateau Queen Ann’s Revenge, équipé de 40 canons, au large de l’entrée de Beaufort en 1718 après avoir lutté des années en mer des caraïbes contre les anglais, hollandais, espagnols et portugais, tout au long de sa longue carrière de pirate. En 1996, l’épave du Queen Ann’s Revenge fut localisée, et c’est un trésor inestimable qui continue à sortir de l’eau, à être restauré à l’heure actuelle. Le long de la côte de Crytal, il y a des centaines et des centaines d’épaves datant d’époques différentes. Marvin et moi allons empocher la récompense en livrant un pirate très recherché dans le coin : Barbe noire !



Beaufort est l’acteur cette semaine du Blue Marlin Tournement (Tournoi de pêche au gros), c’est dire qu’animation il y a. Il y a plus d’un million de dollars(cash) de prix en jeu. L’inscription coûte 24'000 dollars. On se contente d’être spectateurs de ce matériel de pêche sophistiqué, du va-et vient des bateaux, écoutant en fin de journée à la VHF le résultat des prises. Chaque bateau dispose d’un juge à bord, une fois le poisson pris, pesé, mesuré, il retrouve la liberté, ce qui est à notre goût plus sportif que de tuer à outrance pour un bocal. La prise qui dépasse le recors de l’année précédente est par contre ramenée au port. C’est un moindre mal.



Le petit îlot en face du mouillage est une réserve naturelle, dédiée à Rachel Carson, une scientifique venue passer plusieurs saisons à étudier la faune et la flore. En nous baladant, nous y découvrons une multitude d’oiseaux, des chevaux sauvages et assistons aux premiers pas de milliers de crabes qui déguerpissent pince en l’air à notre passage. On s’amuse bien à leur faire peur et à les faire courir dans tous les sens. Thierry tentant de les faire rentrer « au bercail ».



Voilà pour les dernières news. Nous levons l’ancre de Beaufort aujourd’hui samedi 14 juin. Nous allons continuer notre remontée, mais en laissant la mer de côté pour une petit bout de chemin. Nous passerons par l’Intracostal Waterway (ICW) - afin d'éviter notamment le Cap Hatteras - jusqu’au Chesapeake en faisant bien entendu plusieurs escales en chemin que nous ne manquerons pas de vous relater dans une prochaine mise à jour.

Bonne escale aux US. Avec nos meilleures pensées.

(anniversaire au capitaine sur Roi Soleil)
Les New Life en balade