dimanche, 10 juin 2007

Lettre de mai 2007.

Salut à tous,

Après une mise à l’eau sans problème le 15 mai dernier, New Life a subi un gros nettoyage intérieur et ne ressemble plus à un atelier flottant mais à un bateau. Le 21 mai nous quittons Curaçao Marine pour retourner à Spanish Water où la vie à bord reprend pour tous, école le matin pour notre petit moussaillon, baignade ou exploration sous-marine à la récré, boulots à gauche et à droite pour le capitaine et maintenance, entretien, « public relations » pour le second. Le 22 nous fêtons comme il se doit l’anniversaire du capitaine avec quelques amis venus à bord. La soirée a été joyeuse et bien arrosée.

Nous avions « planifié » de nous rendre en Colombie, au mois de mai, après une petite halte à Aruba, puis de continuer sur les San Blas. N’ayant encore rien visité de Curaçao ou très peu, nous décidons d’étendre notre séjour ici, de prendre un peu de bon temps et de refaire une caisse de bord, puisque travail il y a. De plus, la saison des pluies aux San Blas étant déjà bien entamée, avec de violents orages, nous ne regrettons pas notre décision de rester encore un peu à Curaçao.

La voile nous manquait, alors une petite escapade à Klein Curaçao s’imposait. Le trajet de 13 miles se fait au moteur car nous sommes contre vents et courant, je venais de dire que la voile nous manquait ! Pas grave pour cette petite navigation de 3h, quoique…

Durant le trajet, le capitaine entend un « ploc » sur le pont, il trouve la goupille de sécurité et le boulon d’une de nos éoliennes. Il décide de l’arrêter, mais comme le vent souffle, l’éolienne tourne à toute vitesse, ce qui devient périlleux. Je prends la barre et Thierry met l’éolienne à contre afin de ne pas être découpé en rondelles….. elle s’arrête immédiatement de tourner, une rafale de vent arrive et il est impossible de retenir les pâles et la tête de l’éolienne qui s’envolent et finissent par plonger dans plus de 100 m. d’eau. Même en faisant demi-tour, il est impossible de la récupérer. Les poissons doivent certainement se creuser les méninges pour essayer de comprendre ce que fait cette éolienne à une telle profondeur !

Inutile de préciser que l’humeur du capitaine n’était pas au beau fixe lorsque nous sommes arrivés à Klein Curaçao. Moi je me dis qu’il y a pire et que personne n’étant blessé ce n’est qu’un moindre mal que d’avoir perdu un bout d’éolienne et puis, il en reste une deuxième non ? Nous n’avons pas la même conception des choses parfois et je ne m’étendrai pas sur le sujet, décidée de profiter de l’escale !

Klein Curaçao est une petite île située à l’est de Curaçao. Son phare (qui ne s’illumine plus la nuit) est classé monument historique. L’île est très plate, difficile à apercevoir, sa côte au vent est très découpée, les courants et les vents y sont importants. Malheureusement quelques épaves jonchent cette côte, notamment celle de Tchao, le voilier d’un couple de français qui s’y est échoué il y a un mois suite à une erreur de navigation. Jo et Anne que nous avons rencontrés suite à leur naufrage nous rappellent que - malgré toute l’expérience que l’on peut acquérir au fil des ans – il faut rester vigilent et garder l’œil, qu’en cas de doute on ne doit pas hésiter à réveiller la personne hors quart et pour cause.



La côte sous le vent est nettement plus accueillante avec sa plage de sable blanc fin comme de la farine et ses eaux cristallines. Notre petit moussaillon ne tient pas en place et n’attend que le moment de mettre l’annexe à l’eau pour faire des pâtés de sable et se baigner. A peine arrivés nous avons de la visite, un couple d’américains avec un petit mec de l’âge du nôtre. Les enfants n’attendent pas les palabres des parents pour faire connaissance et se donnent déjà rendez-vous à la plage pour l’après-midi.



Le lendemain matin Marvin et moi décidons d’aller faire un peu de palme, masque, tuba pour admirer les fonds. Quelques minutes après notre immersion, nous apercevons une tortue prenant son petit-déjeuner, nous la suivons de la surface sans que cette dernière ne s’inquiète de notre présence, elle continue à « brouter » au plus grand plaisir de nos yeux.

Thierry n’a toujours pas le goût, nous décidons donc de rentrer sur Spanish water où il sera plus facile de commander les pièces de l’éolienne en Angleterre, puisque nous bénéficions du wifi à bord. Au retour nous retrouvons nos sensations de voile. En effet, peu de houle, le vent pousse New Life au ¾ arrière, c’est l’allure que le bateau préfère, nous avançons à 5 nœuds. Marvin bercé finit par s’endormir et j’ai même du plaisir à prendre la barre, c’est tout dire.

Une fois ancrés, Marie-Laure, Benoît et leurs trois enfants à bord de Zingaya viennent faire connaissance, à la plus grande joie de Zoé et Marvin qui ne se quitteront plus durant 4 jours. Nous passerons tous d’un bateau à l’autre pour des repas à la bonne franquette ayant beaucoup de peine à séparer les petits moussaillons. Quant à Tom et Arthur les deux ados, ils m’éclaireront en informatique et me donneront plein de conseils pour ouvrir prochainement un blog, avec photos, lisible par tous. Soyez patients, il est en préparation Nous retrouvons également José et Fanfan qui arrivent à bord d’Amuitz (suivez leur parcours sur sextan.com). Inutile de préciser que nous passons de supers moments ensemble et que quelques bouchons on sauté durant nos soirées.

Puis arrive le jour de la séparation, l’équipage de Zingaya faisant route sur Cuba - un vieux rêve- avant de redescendre pour passer Panama et s’en aller dans le Pacifique pour retrouver de la famille. C’est au tour de notre petit mousse d’être grincheux, sa copine Zoé vient de le quitter.

Il devient important pour Marvin de trouver d’autres enfants, nous allons tenter l’expérience de le mettre à l’école ici à Curaçao. Lorsque nous étions en chantier, nous avions rencontré Niencke, une charmante institutrice qui donne - une fois par semaine un cours de français à de petits anglophones dans une école internationale – nous la recontactons donc et elle accepte volontiers d’avoir un élève de plus. L’idée ne ravi pas Marvin qui boude en nous disant qu’il ne va rien comprendre car tout le monde va parler en anglais, en hollandais ou en papiamento.

Depuis tout petit je parle à Marvin en anglais et en français, pour l’instant je pense qu’il comprend assez bien ce que je lui dis, mais refuse de parler la langue de Shakespeare. Il veut faire comme papa nous dit-il. Nous pensons avec Thierry que le fait d’aller dans une école où la maîtresse passe d’une langue à l’autre peut lui donner le petit déclic dont il a besoin. Nous avons donc tenté l’expérience mercredi dernier, la séparation a été pénible, Marvin pleurant en s’agrippant à mes pantalons, j’ai quitté la salle de classe les larmes aux yeux. Lorsque je suis retournée le chercher une heure après, notre petit gars avait le sourire et disait bye à sa maîtresse et - maman tu sais quoi ? C’était génial - Ouf me voilà soulagée, maintenant il faudra attendre une semaine pour y retourner en espérant que mercredi prochain la séparation sera plus facile.

Le mercredi suivant nous reprenons la voiture pour la journée (le bateau d’à-côté la garde au mois et nous la loue de 7 en 14). Nous en profitons pour amener nos voiles chez le voilier afin de recoudre la bande anti-UV qui s’était déchirée par endroits et pour raccourcir le génois qui, détendu, bute en tête de mât ; pour faire des bricoles à gauche et à droite, de nous balader sur l’île en compagnie de José et Fanfan avant d’amener notre petit mousse à l’école. Ce soir Marvin a décidé qu’il fallait qu’on parle tous anglais jusqu’à demain matin, papa y compris !


Voilà, c’est sur cette touche que je vous quitterai pour le mois de mai en vous disant au mois prochain pour la suite de nos récits.


Avec nos meilleures pensées à tous. Les New Life en balade

Aucun commentaire: