lundi, 14 mai 2012

Bahamas, de Green Turtle à Manjack

Salut à tous,

Allons faire un saut au village de New Plymouth sur Green Turtle Cay  qui a conservé le calme et le charme des années 1800. Un petit musée relate l’historique des Abacos et de ce hameau qui, à cette époque, vivait des industries de l’ananas et de l’éponge. La révolution a vu s’installer les premiers loyalistes des Etats-Unis. La construction navale tout comme le commerce maritime s’y  sont développés. Aujourd’hui c’est plutôt le tourisme et l’industrie du bateau qui font vivre ce village fort sympathique ainsi que les Bahamas en général.

Quelques échoppes – qui sont encore tenues par les descendants des premières grandes familles d’émigrants Curry, Lowe, Robert, Saunders, etc. – permettront aux visiteurs de passage de s’y ravitailler. Deux quincailleries,  un bureau de poste, une banque, le bureau des douanes, marinas, yacht club, chantier naval complèteront le décors.






Manjack Cay, l’île suivante, nous y retrouvons nos amis du Roi Soleil, Gigi et Lulu, ainsi que Bill et Leslie que nous sommes heureux de revoir. Toujours aussi chaleureux et accueillants ils nous  permettent de passer d’excellents moments sur leur petit coin de paradis.




Avec Leslie, Marvin ne demande pas mieux que de mettre en pratique ce qu’il avait appris dans les livres du CNED; observer sous couveuse des œufs fécondés, voyant ainsi les petits poussins se déplacer à l’intérieur en attendant leur éclosion pendant qu’un jeune poulet de la couvée précédente se laisse caresser. Quant à Bill il est tout heureux d’inviter Marvin à sauter sur son tracteur pour aller déverser au jardin les algues ramassées sur la plage qui serviront de fertilisant pour les légumes. Puis, une fois cette tâche terminée, ils se prennent du bon temps en allant tirer quelques bords ensemble dans la baie.














Le chant des oiseaux nous accompagne sur les chemins ouverts à travers l’île et entretenus en permanence par Bill et Leslie. On y observe orchidées et ananas sauvages, toute sorte d’arbres aux écorces variées …



…en nous rendant côté océan où la plage de Tresure Cay (qui soi-disant était la plus belle du monde) n’a rien à envier à celle de Manjack qui est bien plus sauvage.





Lorsqu’on prend de la hauteur, l’océan nous invite à l’évasion avec ses différentes teintes en nous laissant  apprécier la quiétude de l’endroit,  tout en recherchant dans les rochers des piscines ou grottes qui se remplissent ou se vident au gré des marées. Quant à Marvin, qui n’est jamais à court d’imagination, il vient de se dégoter un demi tonneau en plastique qui lui servira de radeau pour l’après-midi. Dis maman c’est loin l’Amérique ? Tais-toi et rame !
















Côté palette de couleurs, je crois que ces fleurs tropicales nous en donnent un bel éventail.



Nous sommes arrivés ici au début du mois avec l’intention d’y rester une semaine et de traverser vers les US. Mais voilà, en ce mois d’avril la météo reste capricieuse et nous n’arrivons pas à aligner une météo favorable pour un trajet de 5 jours en mer avec des vents stables. Les fronts de succèdent en se mêlant parfois avec des vagues tropicales, ce qui nous amène pluie, instabilité et vents forts de toute direction. C’est comme ça que nous avons passé un week-end de Pâques plutôt mouillé et venteux. Soyons positifs cela nous aura permis de décorer les œufs.












Ces systèmes dépressionnaires ne font que passer et durent à tout casser un jour ou deux, mais l’instabilité qui s’ensuit ne nous permet pas de prendre la mer. Nous ne nous plaignons pas, nous sommes entourés d’amis, Marvin est comme un coq en pâte, mais il manque un peu d’enfants alentours alors inutile de préciser que lorsque nous avons vu un bateau bleu se pointer à l’entrée de la baie les jumelles ont passé directement dans les mains de notre moussaillon qui, une fois identifié, a sauté à la VHF pour appeler Blue Note et leur souhaiter la bienvenue.


Dès que leur ancre a été posée on s’est tous retrouvé à la plage L’île a commencé alors à vibrer sous les cris de Paula, Jeanne, Gabriel et Marvin qui se sont inventés mille jeux rien ne pouvant les arrêter. Voyant cette bande de joyeux lurons, Bill n’a pas hésité une seconde à  leur installer un toboggan en bout de ponton ce qui  n’a fait qu’augmenter leur choix de jeux. Ce n’est que les lèvres bleutées et le corps secoué de frissons qu’ils arrêteront leurs glissades.













Nous pensions être déjà partis et ne pas voir l’éclosion des poussins, mais nous sommes toujours à Manjack ce 20 avril et Marvin peut suivre en direct leur naissance. Quelques heures après leur sortie de l’œuf un petit duvet jaune recouvre le corps de ces petites créatures qui sautillent d’un pas encore mal assuré autour de leur  maman d’adoption après la couveuse.




Un magnifique couché de soleil avec de gros nuages donnent de la dimension à la météo annoncée. Le lendemain au matin une couleur légèrement rosée avec toujours des nuages chargés de reproches qui n’attendent qu’une goutte supplémentaire pour que le vase déborde, le vent se chargeant de balayer le ciel de ses  rafales en imposant sa force à 40/50 nœuds. Du coup la mer se révolte elle aussi en tentant de s’opposer au vent ce qui dissuade le commun des mortels de rester dans ce mouillage. Nous levons l’ancre les uns après les autres, traversons la baie sur Great Abacos pour nous abriter des éléments qui nous frappent de plein fouet puisqu’ils se sont orientés  OSO. La rive opposée fera l’affaire jusqu’à ce qu’ils tournent à nouveau ONO ce qui nous fait revenir sur Manjack.  Le côté positif dans tout ça c’est que les algues n’ont pas le temps de prendre racine sous la coque.







Mais bon vous le savez tous après la pluie….



... et avec le beau temps nous voyons entrer dans la baie un grand U attaché d’un 5 à l’étrave d’un bateau. Nos amis canadiens d’U5 arrivent. Les retrouvailles sont émouvantes, les enfants profitent de chaque instant car le temps commence à leur être compté. U5 ne font que passer, ils reprennent déjà la route demain après-midi et nous partons le surlendemain.




Dès midi et jusque tard dans la nuit, un feu réunit tous les amis avec en prime une chasse au trésor organisée par Hélène. Dans la noirceur de la nuit les épées et des bulles fluorescentes illuminent la plage pour un combat digne des héros de Stars Wars.












Une fois U5 partis, nous proposons à Marvin qui a le cœur en peine, de nous emmener naviguer sur Dove of Peace à travers la baie, histoire de lui changer les idées.













Puis c’est à notre tour de lever l’ancre ce 26 avril 06.30 tout est prêt, le moteur ronronne, l’ancre est remontée, le génois léger est à poste sur la filière, Bill et Leslie saluent notre départ d’un coup de lambis. C’est la larme à l’œil que nous quittons nos amis. La mer est d’huile, une légère brise nous pousse à 3 nœuds. Vers les 10 heures les thermiques matinaux s’apaisent notre vitesse s’en ressent, 1 nœud au compteur. On lance le moteur pour aider les voiles à faire leur travail et continuer à garder un semblant de vitesse. Après 30 miles, le VHF crépite, nos amis de Roi Soleil qui étaient sous spi il y a quelques heures ont quelques soucis depuis qu’ils ont lancé leur moteur, il surchauffe. Ils font demi tour en nous disant de continuer notre route ce que nous faisons pendant une vingtaine de minutes, sans toutefois être convaincus de les laisser en plan avec leur moteur.

De plus les vents annoncés ne sont pas là, il nous faudrait faire tout le trajet, plus de 200miles, voiles-moteur. Pas terrible comme plan vous en conviendrez alors nous aussi nous rebroussons chemin ce qui soulage nos amis de nous savoir proche au cas où. En fin de journée, les thermiques se lèvent à nouveau. Bien entendu cette fois-ci ils sont en face, Gigi et Lulu tirent des bords alors qu’on pousse au moteur sans qu’on puisse les rattraper. A minuit nous sommes tous de retour à la case départ.


Dès le lendemain les hommes s’attèlent à la tâche, démontent le moteur, refont des pièces défectueuses dans  l’atelier de Bill ce qui rend le travail plus aisé qu’à bord. Ils travaillent d’arrache-pied pendant que nous reprenons notre quotidien. Leslie offre à Marvin une bande de têtards pour sa prochaine leçon de science, certains étant au stade de l’œuf, d’autres viennent juste d’éclore alors que les plus avancés ont déjà de petites pattes à l’arrière. C’est parti pour accumuler un maximum de renseignements sur la vie et la métamorphose de ces petites bêtes qui verront naître on l’espère de petites grenouilles.






Bob, notre voisin de bateau a un adorable petit chien que Marvin se fait un plaisir de prendre lors de nos promenades sur l’île. A peine hésitant au début, Bailey saute maintenant directement dans l’annexe quand nous approchons. Il a vite compris que Marvin et lui deviendraient de bons copains de jeux.




Un après-midi cerf-volant réunit tout le monde côté océan. On serait surpris de savoir qui sont les enfants et combien de cerfs-volants sont ressortis des coffres…, tout le monde en avait un, deux, voire plus à bord.





 Et pour terminer ce bel après-midi, nous passons la soirée sur Roi soleil où devant un succulent curry au lait de coco, Gigi et Lulu nous parlent des pierres de fée qu’ils ont trouvées lors d’un de leur passage au Canada. Marvin les écoute d’une oreille attentive, tout comme nous puisque nous ne connaissons pas ces pierres. Ces concrétions se sont formées lors du recul du front glaciaire, faites de sable et de limon liés par du calcaire, elles étaient considérées par les Amérindiens comme porte-bonheur quand ils partaient à la chasse. Ces pierres ressemblent à des biscuits, plates d’un côté, comportant des renflements de l’autre, on peut y trouver des traces de fossiles sur certaines. Leur histoire en fait un objet précieux à elle seule,  mais lorsque nos amis sortent leur collection et nous demandent d’en choisir une chacun, nous savons que notre amitié sera scellée à jamais par le pouvoir des ces amulettes.




Etant sédentaires, les jours passent mais ne se ressemblent pas, il y a toujours quelque chose à faire en attendant que la météo nous laisse du répit. Nous sommes entourés d’amis, les poussins grandissent, les têtards se métamorphosent en grenouilles, deux cigales garnissent nos assiettes un soir, les couchés de soleil et les levés de lune sont toujours aussi sublimes. Il y a pire vous en conviendrez en attendant un nouveau départ sur les USA.







Avec nos meilleures pensées
Les New Life en balade