dimanche, 4 mars 2012

Bahamas, de Fraser Cay à Staniel Cay (suite de la publication du 30.01)

Salut à tous,

Et voici la suite de ce qui a été publié le 30 janvier 2012.

Sur Fraser Cay, il y a un trou bleu, alors c’est parti pour un bel après-midi de marche 7km (aller-retour). En arrivant sur place j’entends mon bonhomme quelque peu déçu; ah c’est ça ton trou bleu maman !







J’en conviens ce n’est pas le plus beau trou bleu qu’on puisse trouver, mais au milieu des mangroves, un trou comme cela, ce n’est pas tous les jours qu’on en voit un. La marche valait tout de même le détour, non ? Boof !

Cela peut bien te laisser indifférent, mais sais-tu que ces gouffres datent de la dernière période glacière lorsque le niveau de la mer était bien plus bas, qu’ils peuvent atteindre une profondeur de 200m ? On en trouve à différents endroits sur notre planète, certains sont plus populaires que d’autres, notamment celui situé au Bélize qui fait la joie des plongeurs, mais la plus forte concentration de trous bleus est observée dans les caraïbes. Après la montée des eaux due au réchauffement climatique, les océans ont submergé ces grottes spectaculaires, leurs toits se sont effondrés, il ne reste aujourd’hui que ces trous bleus qui sont des merveilles géologiques. C’est quand même intéressant non ? Ouai !

Sur le chemin de retour, nous rencontrons Chimmy qui, gardien d’une belle propriété, nous invite à nous désaltérer devant une montagne de cocos qu’il ouvre avec une dextérité que nulle ne pourra égaler.




La radio annonce un nouveau front pour les jours à venir. Nous resterons donc à Fraser avec nos amis de BtoB et d’U5. Encore épuisés de la marche d’hier, les enfants préfèrent jouer sur la plage que de se balader à nouveau. Lorsque j’écris épuisés c’est relatif car les garçons ne résisteront pas à une partie de wake board, malgré la « fricasse » de l’eau.






Ce devaient être une belle maison avant d’être abandonnée à tous vents sur le trajet des cyclones. Aujourd’hui, seules les araignées et les termites s’y sentent à l’aise.






L’être humain ne changera-t-il donc jamais ? C’est plus fort que lui, il ne peut s’empêcher de laisser sa trace sur terre comme pour dire : j’y étais, j’y habitais ….






… oui mais la nature, se passerait bien de tels « cadeaux » empoissonnés.





En pointant mon nez dehors ce matin, je me demande où sont passés les amis; plus personne autour de nous. Soudain je réalise que nous avons dérapé et traversé la baie, par chance en passant entre les hauts-fonds, évitant par je ne sais quel miracle les corps-morts et le ponton de la petite marina pour nous retrouver à côté des bouées marquant en principe, l’entrée du chenal, mais qui sont sur la berge depuis un bout de temps.






Nous avions fait confiance à notre ancrage qui avait résisté 4 jours durant à des vents soutenus, sans allumer - en allant nous coucher hier soir - le GPS avec l’alarme de mouillage. Grave erreur. Il ne me reste plus qu’à réveiller le capitaine, lancer le moteur, remonter l’ancre et nous en retourner mouiller près de nos amis, qui se demandent ce que nous fichons à une heure aussi matinale.

Nous attendons deux jours encore que les vents et la mer décident de se calmer avant de lever le camp pour Nassau. Une jolie journée de navigation avec des vents SW de 10 nœuds le matin et de 15 nœuds dans l’après-midi, le clapotis de l’eau sur la coque, les voiles à poste, le bateau file à 5 nœuds, c’est superbe.

A peine sortis du banc, la ligne de pêche se déroule à toute vitesse. C’est l’excitation générale à bord, je saute à la barre pendant que Thierry fatigue la prise. Marvin plonge chercher la matraque, prêt à assommer le poisson qui a mordu. Nous ne savons pas encore ce que nous tenons, mais la bébête se débat ferme. Thierry remonte, lâche, remonte encore un peu, redonne du mou à la ligne qui se détend à nouveau. Le poisson se cabre, saute hors de l’eau, replonge, zigzague à l’arrière, la distance nous séparant de notre dîner diminue de plus en plus. Nous l’apercevons enfin, une belle dorade coryphène de plus d’un mètre, elle tient à la vie et continue à se battre. Nous sommes décidés à l’avoir dans notre assiette. Au moment de la remonter à bord, elle tente un dernier coup de rein, arrive à se décrocher et repart vaillamment dans l’océan, nous laissant sur notre « faim », salive en bouche.

Ne baissant pas les bras, Thierry déroule à nouveau la ligne. Une dizaine de minutes plus tard, une nouvelle touche, sans plus de succès au bout du compte. Il recommence, encore et encore. Hameçons détendus, lignes sectionnées, rapalas perdus. Il y a de grosses « pescailles » dans le coin c’est sûr ! Thierry ne s’avouera pas vaincu pour autant. A la sixième touche enfin du poisson au bout de la ligne ; ces deux thons feront l’affaire pour notre souper. Dès que je commence le nettoyage et le dépeçage de ces jolies prises, Marvin et moi ne résistons pas à un sushi de thon délicatement humecté d’un zest de lime.







Après avoir demandé et obtenu l’autorisation d’entrer dans le port de Nassau, les énormes Liner amarrés au quai du Prince Georges nous regardent passer en se disant : tient, la coquille de noix rencontrée à Miami arrive seulement aujourd’hui.







Nassau est un bon endroit pour ravitailler, faire la lessive, le plein d’eau et envoyer quelques nouvelles à la famille et aux amis. C’est aussi un contraste incroyable entre le Nassau populaire et Paradise Island avec sa cité d’Atlantis où les mégas yacht avec leurs richissimes propriétaires se prélassent en jouant d’un air blasé au casino, histoire d’augmenter leur fortune ou de perdre quelques millions, en ayant l’indécence d’appeler leur yacht « Just Another Toy » (juste un nouveau jouet) !

Côté populaire d’abord, c’est une ville qui grouille, le trafic y est intense dès le matin, ça klaxonne, ça pétarade, les sirènes des ambulances hurlent à tue-tête en essayant de se frayer un chemin dans les embouteillages. Le reggae sort des haut-parleurs des véhicules en même temps qu’un énorme nuage de fumée. Des « yeah man » et des poignées de mains s’échangent. Un rasta danse au milieu d’un carrefour en brandissant des tickets de loterie qu’il vend aux voitures arrêtées en leur garantissant le gros lot pour le tirage de samedi.

Je me retrouve à la laverie dans une ambiance bon enfant où toutes les personnes présentes ont le sourire aux lèvres, chantent, éclatent de rire lorsque la porte d’une machine tombe à terre, se racontent des derniers potins du coin dans un créole où je crois reconnaître quelques mots d’anglais. La TV diffuse à plein volume – il faut bien couvrir le bruit des machines - une émission de téléréalité qui n’intéresse que la responsable de la laverie qui se déplace à regret lorsqu’il faut vendre un jeton.

Une fois cette tâche écrasée, nous allons nous balader sur le port où, les pêcheurs vendant à la criée les produits de la mer à même le bateau, en face les étales de fruits et légumes finissent de colorer l’ambiance locale. Il fait bon se rafraîchir devant une Kalik (bière bahamienne) dans un des lolos entourant ce marché fort animé en imprimant ces images quelque part dans notre tête.




Nous profitons également de notre escale pour compléter notre matériel de pêche puisque nous avons perdus quelques rapalas et une belle longueur de ligne. Nous ne sommes pas convaincus - après avoir allégé notre porte-monnaie d’une centaine de dollars - que ce matériel sera plus efficace que les rapalas de fabrication maison du capitaine. Les étiquettes de la célèbre boisson américaine ont toujours fonctionnés, mais qui sait…





Allons guigner du côté de Paradise Island, histoire d’avoir un aperçu d’un tout autre monde. Quand je dis « autre monde », je ne mâche pas mes mots puisque, en passant on avait déjà eu une idée avec les mégas yacht.






Même les enfants resteront interdit devant autant de luxe. Nous avons le temps d’admirer les aquariums géants où, raies manta, léopard et quantité de poissons se partagent la cité perdue d’Atlantis, avant de nous faire repérer par une personne de la sécurité qui, n’apercevant pas notre bracelet codé au poignet nous prie gentiment de quitter les lieux.






Pour terminer la journée, une énorme glace et un dernier coup d’œil à ce monde artificiel.





Quittant Nassau, nous nous dirigeons sur Highbourne Cay où les enfants retrouvent, après l’école, les plaisirs de la plage les garçons frimant avec leur nouveau surf. Nous faisons la connaissance de Pierre, Guylaine, Jérémie et Marika, une autre sympathique famille de québécois naviguant sur Taranga II. Les enfants tout comme les adultes ne demandent pas mieux que d’agrandir le cercle de l’amitié.





De curieux iguanes en quête de nourriture accueillent à Allens Cay les visiteurs qu’ils débarquent en dinghy ou en hydravion ils n’y prêtent aucune importance.






Nous arrivons aujourd’hui à Norman Cay, après une longue journée de navigation. Je vous rassure tout de suite, les îles sont si proches les unes des autres que nous en sautons parfois, juste pour naviguer un peu plus qu’une demi heure. Donc pour venir d’Highbourne à Norman il nous a fallu en tout cas 3 heures, wahou ! Je me passe de vous parler de l’état de la mer qui est une palette de turquoise où nous naviguons à vue entre les têtes et les pâtés de coraux. Nous avons tout de même une pensée pour ceux qui passent l’hiver sous des latitudes moins clémentes. C’est pourquoi j’unis mots et images pour que vous aussi vous puissiez vous réchauffer et vous en mettre plein les yeux.






Inutile de préciser que l’exploration sous-marine avec cette clarté est magnifique. Cela dit, sous le vent de cette île il y a une épave de DC3, c’est donc équipés de nos « pmt » (palmes, masques, tubas) que nous partons à sa découverte, sans oublier une ligne de traîne, des fois qu’on pourrait ramener le souper. Sur le trajet aller, nous sortons ce beau barracuda.







Lorsque nous pêchons du barracuda, nous sommes attentifs à sa taille car ici dans les Bahamas, beaucoup de poissons, mais spécialement le barracuda qui est un des derniers maillons de la chaîne alimentaire, sont atteints de la ciguatera. Il n’est pas recommandé de les manger s’ils dépassent le mètre ou les 2.5kg. Celui-ci fera l’affaire pour ce soir, souper que nous partagerons avec nos amis d’U5.

La ciguatera pour ceux que ça intéresse est une intoxication alimentaire par les chairs des poissons contaminés par une microalgue que l’on trouve dans les récifs coralliens. Comme de nombreuses toxines naturelles et artificielles, la ciguatoxine s’accumule dans les organismes et augmente au fur et à mesure que l’on monte les échelons de la chaîne alimentaire. Le barracuda est un prédateur qui mange de plus petits poissons qui se nourrissent de coraux.

Les effets sur l’être humain de cette toxine peuvent être nombreux, douleurs abdominales, nausées, vomissement, diarrhée qui sont les symptômes les plus fréquents, mais la maladie peut également atteindre le système nerveux avec des engourdissements ou fourmillement, perte de sensation aux extrémités, vertiges, étourdissement, maux de tête etc., tout dépend de l’individu atteint, de son état de santé et de son immunité face à cette maladie. Mais il semblerait que les hommes soient plus sujets à cette intoxication que les femmes. Cette maladie est connue depuis longtemps puisqu’un médecin chinois en avait déjà fait la description en l’an 650. Les explorateurs du XVème siècle, Christophe Colomb, Magellan, Vasco de Gama entre autres, en ont fait les frais également. Ils en rapportent les effets secondaires dans leurs récits historiques de la découverte du nouveau monde.

Je ne suis pas là pour vous donner un cours de médecine, ni pour vous effrayer, mais il faut être conscient que lorsqu’on navigue dans ces eaux chaudes, turquoises, limpides, un peu partout sur notre planète les coraux - qui se meurent à partir d’une température des eaux de 30°- sont atteints par cette microalgue. Les causes de son développement sont multiples, réchauffement des eaux, pollution, cyclones, etc. Loin de moi l’idée d’empêcher qui que ce soit d’attraper du poisson, soyez juste vigilants quant à sa taille et à l’espèce pêchée.

C’est la raison pour laquelle cette seconde prise de la journée, bien plus grosse que la première, retrouvera la liberté et les eaux bleues, une fois libérée de son hameçon.






Mais nous étions partis en exploration sous-marine sur un DC3, alors revenons à nos moutons et laissons la pêche et la ciguatera de côté pour un moment. L’île de Norman a bien fait parler d’elle dans les années 78/80 en étant une escale convoitée par les trafiquants de drogue entre la Colombie et les USA. Joe Lehder un des grands magnats de la drogue y avait installé son QG et régnait d’une main de maître sur ce trafic avant d’être arrêté et extradé. Nous sommes donc au cœur d’un sujet épineux mais qui appartient dorénavant au passé.

A l’époque ce DC3 pratiquait ses « Touch and Go » à vide et à pleine charge en prévision d’un gros transport. Son pilote s’étant raté dans une de ses manoeuvres, le DC3 repose depuis lors juste sous la surface de l’eau. A marée basse le cockpit découvre même et l’on peut se mettre debout sur les ailes de l’avion. Il ne nous faut pas longtemps pour nous équiper et sauter à l’eau. Une raie pastenague américaine, effrayée par nos plongeons se retire sur le côté alors qu’une multitude de petits poissons, demoiselles sergent-major, girelles, papillons, gorettes, nous assaillent de part et d’autre. Je remercie ici Martin pour ses belles prises de vue sous-marines qui viendront compléter ma collection de photos.







En sortant Marvin nous dira : J’en ai plein les yeux mais l’apnée ça creuse, j’ai faim.





La journée du lendemain est bien occupée avec l’école (comme tous les matins), fabrication du pain pour midi - Marvin ne résistant pas à l’envie de m’aider à pétrir la pâte durant sa récré – pêche et entretien pour le capitaine. Ces messieurs revenant bredouilles aujourd’hui, Nancy lance l’idée - accueillie à l’unanimité - d’un petit resto local pour la soirée. Le Mc Duff est à deux pas, il nous faut longer puis traverser l’aéroport qui, rassurez-vous n’est plus aussi fréquenté que dans les années 80. Un bon repas, une agréable compagnie, la soirée ne peut alors qu’être excellente avec de belles parties de « déconnades » autant à la table des enfants qu’à celle des adultes.







Cela est bien joli, mais il faut penser à continuer notre route si nous voulons découvrir d’autres îles. Warderick Wells, Land and Sea Park sera notre prochaine escale. Après avoir annoncé notre arrivée au bureau du parc Marvin s’empresse de demander de quelle race est le requin de plus de 2 mètres qui est venu tourner autour de nous lorsque nous avons pris la bouée d’amarrage. Un Ranger le rassure immédiatement, il pourra se baigner en toute quiétude, il s’agit de Bruce, un requin nourrice totalement inoffensif qui a élu domicile dans le parc. Ouf !







Et tu verras mon gars, ajoute le Ranger, il n’y a pas que des requins à découvrir dans le parc, voici un plan et de la lecture. Maintenant que tu es le guide, emmènes tes parents sur tous les chemins aménagés, descends sur la plage et apprends-en plus sur la baleine qui s’est échouée ici il y a quelques années, son squelette y est reconstitué. Tentes de mettre un nom à ces squelettes-ci, …





… et fait surtout attention au bois empoissonné que tu vois là. Tu le trouveras un peu partout sur l’île, évite-le lors de tes balades et surtout ne mets pas les doigts à la bouche si par mégarde tu l’as touché. Surtout n’oublie pas de grimper au sommet du Boboo Hill, laisse-y une marque de ton passage avec un objet que tu auras trouvé dans la nature.

Le ciel chargé de la veille nous amène de la pluie aujourd’hui. Nous délaissons la baignade mais partons, équipés de pèlerines et de bonnes chaussures - vu le tranchant des roches - pour une marche à travers l’île évitant de tomber dans les puits naturels et de se griffer avec le bois empoisonné que les enfants avertis pointes du doigt à chaque fois qu’ils en croisent un. Construire un cairn - un totem pour nos amis québécois – occupera les mousses avant de prendre les 4 heures sur la Plage aux Esclaves. Seul le nom de cette plage est propice pour entamer un dialogue sur les négriers de l’époque et du coup leur en dire un peu plus sur l’histoire et l’origine de la population bahamienne.







La tradition à Warderick Wells est de laisser une trace du passage de chaque bateau. ça tombe bien puisque, au programme de ce matin que ce soit sur U5 ou sur New life, il y a travaux manuels. Nous emmenons les enfants au sommet de Boboo Hill afin qu’ils réalisent leurs œuvres en laissant libre cours à leur imagination.






Un blow hole (un souffleur) et non pas un blue hole (trou bleu), attire les enfants qui se font décoiffer à en perdre leur casquette à chaque fois qu’une vague frappe 25 mètres plus bas dans une cavité de la roche, seul son souffle remontant jusqu’à Boboo Hill.

Avez-vous déjà essayé de photographier des oiseaux avec des enfants autour de vous ? Cela relève de l’impossible, alors je pars en avant, ce qui me permet d’immortaliser notamment le Banana Quit, oiseau emblème des Bahamas. Et pour terminer cette journée récréative nos loulous ne demandent pas mieux que de sauter sur les kayaks mis à disposition par le parc en entamant une course poursuite, filles contre garçons, à travers le lagon.




Martin et sa famille étant restés quelques jours de plus à Warderick Wells, nous sommes seuls au monde sur Cambridge Cay. Le capitaine rêveur observe son bateau se balancer au mouillage pendant que le soleil se couche en laissant derrière lui une luminosité qui, nous le savons, amènera pour demain des vents soutenus.






Trop de vent et beaucoup trop de courant pour la baignade, allons alors à la recherche de fossiles des fois qu’on trouverait des dents de mégalodon. Aucune dent, mais ce magnifique lambis fossilisé qui doit bien avoir quelques millions d’années.






Quelques jours plus tard nous retrouvons nos amis à Compass Cay. Ici, le clou est de prendre son courage à deux mains et de rejoindre les « pets » locaux. Lorsqu’on évoque le nom de « pet » on imagine un joli petit animal de compagnie ou de ferme qu’on pourrait câliner. Mais là il s’agit de nager avec des requins en liberté. En lisant les panneaux Marvin ne se sent pas franchement rassuré.




Je vous entends, ohoooooo et je vous vois trembler d’ici. ! Mais je vous rassure tout de suite, ce sont des requins nourrices qu’on appelle aussi vaches de mer et qui sont inoffensifs. Franchement si je vous avais parlé d’entrée de vache de mer, vous n’auriez pas réagi ainsi et si j’avais écrit requins nourrices vous n’auriez retenu que le mot requin. Eh oui la seule évocation de cet animal suscite l’effroi. Même Marvin un peu réticent au départ - me laissant passer devant au cas où - n’a pas hésité d’aller les toucher du bout des doigts histoire de savoir à quoi ressemblait la peau des requins nourrices alias vaches de mer. C’est doux si on les caresse dans le sens du « poil », c’est rugueux à l’envers. Génial, on pourra revenir ? Et voilà une grosse appréhension démystifiée.







Après cette expérience il fallait être à la hauteur avec l’activité sportive du lendemain. Martin et Nancy ont entendu parler qu’au Nord de Compass Cay il y avait un « Bubble Bath » (bain de bulles). A cet endroit, lorsque la marée monte, la mer s’engouffre dans un étroit goulet, déversant toute sa puissance dans une grosse cavité rocheuse, c’est le fun de s’y baigner en attendant la vague suivante. Avant d’en parler aux enfants Martin se met à l’eau pour en évaluer les risques. Nous sommes unanimes équipés de leur gilet, ils devraient bien s’amuser et nous aussi. En un temps recors on se retrouve tous à l’eau attendant impatiemment la vague suivante qui forcément sera plus grosse que la précédente. C’est un bel Aqua Parc, en mieux nous diront les enfants qui ne sortiront de là qu’avec les lèvres bleues, grelottant et claquant des dents.






A 19h30 ce soir tout le monde tombe dans les bras de Morphée.


Si vous avez déjà vu le film Thunderball (James Bond), vous saurez où nous sommes allés plonger pour notre prochaine escale; la grotte de Staniel Cay où les scènes sous-marines de ce film ont été tournées. Il faut maîtriser sa claustrophobie à l’entrée, donner un bon coup de palmes pour se retrouver au milieu d’une énorme salle aux cavités multiples où poissons-anges, pagres et demoiselles sergent-major jouent à cache-cache dans la luminosité des failles et derrière les coraux. La bouille d’Anaïs (4 ans) ne voulant pas perdre une miette du plaisir des grands nous fera tous bien rigoler, surtout lorsqu’en reprenant son souffle elle nous crie : Je les ai vu, je les ai vu, les poissons. Merci encore à nos amis d’U5 pour les prises de vue sous-marines.





Le village de Staniel Cay haut en couleurs reflète bien la gaieté de la population bahamienne.






Trois épiceries nous permettent de ravitailler un tantinet. Il n’y a plus grand-chose sur les étalages, les prix sont dispendieux comme diraient nos amis canadiens et la fraîcheur laisse à désirer. Le mail boat qui approvisionne les îles en produit frais est attendu depuis plus de deux semaines, personne ne pouvant assurer du jour de son passage. Ce n’est pas grave en ce qui nous concerne, nous avons encore bien des choses à bord (pâtes, riz, farine, conserves, stérilisations maison lorsque la pêche ne paie pas) et bien entendu de l’imagination pour varier les menus.

Une clinique avec parking réservé même s’il n’y a pas foule et un petit aéroport tout aussi particulier. Le panneau « keep off runway » est juste symbolique, la salle d’attente de l’aéroport et le bureau de vente des billets sont derrière la notice. Chacun se charge de ses bagages. Le pilote, après s’être occupé des formalités d’usage, tente de caser tout ce qu’il doit emporter. Il n’hésite pas une seconde à enfiler quelques sacs dans le compartiment moteur lorsque la soute est pleine. Le Yacht Club de Staniel s’occupe du ravitaillement en carburant pendant que les passagers embarquent. Les normes de sécurité qu’est-ce que c’est ? Il s’agit de ne pas perdre une minute, l’avion a encore deux escales à effectuer avant de s’envoler vers les US. Il avait plus d’une heure de retard à l’atterrissage, ce qui n’empêche pas le pilote de tailler une bavette avec Thierry pendant que Marvin observe le poste de pilotage. Ça fait partie du folklore et des couleurs locales.






Lorsque le ciel se teinte pareillement au coucher du soleil, nous savons que la journée du lendemain sera rock-and-roll. Voici un aperçu du mouillage de Big Major à l’ouest de Staniel Cay où une trentaine de bateaux, nous y compris, étions « abrités » pour le passage d’un front.






Tout le monde savait que lorsque le vent débuterait son tour de cadran S-SE-SW-W-NW-N-NE, on serait un peu ballottés au passage de l’Ouest. Oui mais…, on était loin de se douter que cette période allait durer aussi longtemps cette fois-ci. Trois jours dans une machine à laver au mouillage, certains en profitent pour danser la salsa, d’autres tentent de changer de coin, certains dérapent, d’autres vont dormir sur la plage. Tout le monde contrôle et assure son mouillage prenant son mal en patience en attendant que le vent tourne au N-NE et apaise enfin la baie. On se fait des petits clins d’œil à la VHF pour se remonter le moral en se disant que la machine arrive sur l’essorage, terminant enfin son programme. Voilà pour les jours SANS !

Une fois les éléments calmés, c’est le pied à nouveau et on retrouve tous le sourire. Je vous quitterai donc sur une touche plus amusante pour aujourd’hui. Sur Big Major il y a une bande de cochons sauvages avec qui, paraîtrait-il, on pourrait aller nager. Nous nous sommes bien baignés avec des vaches de mer (requins nourrices) alors pourquoi ne pas se mettre à l’eau avec des cochons ?

Seulement voilà ces bestioles-là sont sans gêne lorsqu’il s’agit de quémander de la nourriture. Elles n’hésitent pas une seconde à sauter sur les bateaux qui approchent trop près. Notre dinghy étant plus bas sur l’eau que ce canot à moteur, nous nous sommes retrouvés, le temps de prendre quelques clichés, en compagnie d’une belle truie dans l’annexe. Là, je vous laisse imaginer la scène car pour les photos c’est râpé ! Nous nous sommes empressés de lui balancer nos épluchures pour qu’elle quitte notre frêle embarcation.

Se baigner avec les cochons, n’a donc tenté personne !
Cela vous étonne-t-il ?






Avec nos meilleures pensées
Les New Life en balade

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