Une année exceptionnelle nous disent les météorologues. Du jamais vu trois cyclones qui se développent en même temps.
C’était en 1999 la dernière fois qu’un tel phénomène avait eu lieu, deux cyclones avaient suivi des routes parallèles en Atlantique. Nous pensons qu’avec les changements climatiques de la planète, il n’y a pas que cette saison cyclonique qui soit exceptionnelle. Tous les événements : explosions de volcans sommeillant depuis des années, tremblements de terre, pluies diluviennes, etc., laissent à penser que nous ne pourrons désormais plus nous baser sur les statistiques météorologiques établies depuis des décennies, il nous faudra composer avec ce qui arrive.
Les cyclones Earl, Igor et Julia sont tellement puissants…
… qu’ils aspirent sur leur passage le moindre souffle alors qu’ils ont passé à plus de 1’000 miles des îles ABC. Par contre, nous écopons de magnifiques orages avec des coups de tonnerre incroyables. Nous avons parfois l’impression que le ciel se déchire et qu’il ne se refermera jamais.
Les vents sont faibles et variables en direction, à part au devant de l’orage où ils tournent au sud-sud/ouest, montent pendant dix minutes quart d’heure, à 30/35 nœuds. Cela amène une belle pagaille au mouillage qui est saturé en ce moment. L’insécurité actuelle du Vénézuéla a poussé beaucoup de bateaux, qui allaient s’y réfugier en période cyclonique, à quitter ce pays pour passer la saison aux ABC.
La pluie que nous récoltons au passage des orages nous réserve parfois des surprises.
Effectivement, il y a quelques jours, les bateaux ont changé de couleur, ils étaient aussi noirs que l’eau des bidons ! Qu’y a-t-il dans l’air ? Tout le monde s’interroge, jusqu’à ce qu’une annonce tombe sur la radio : une des cuves de la raffinerie de Bonaire – qui est à environ 20 miles (30 km) de Curaçao - a été touchée par un de ces puissants orages et a explosé. En voici quelques images prises sur internet.
Il a fallu plus de deux jours aux pompiers et aux services de sécurité pour maîtriser cet incendie, qui fort heureusement n’a pas fait de victime et n’a pas atteint les cuves alentours évitant ainsi une explosion gigantesque. Les nuages et le vent se sont chargés du reste. Bonjour la pollution et la qualité de l’air !
Inutile de préciser qu’un simple jet d’eau n’a pas suffit pour nettoyer cette couche graisseuse et noire laissée sur les bateaux. Nous avons tous dû utiliser de l’huile de coude et des détergents pour nous en débarrasser. Bonjour l’écologie !
A part ça, sur New life, les préparatifs vont bon train. Thierry a attaqué la remise en service de Bébek Tutu, notre pilote aérien et équipier supplémentaire. Impossible de descendre le gouvernail dans son élément, bloqué de chez bloqué. Même à coup de marteau le « pendulum » n’a pas voulu se tremper les pieds. Thierry a donc sorti les gros moyens ; seule la meule à disque est venue à bout des bagues bloquées et rongées par le sel. Grâce à la quantité de pièces détachées embarquées depuis notre départ, le capitaine a retrouvé dans son bazar de nouvelles bagues qu’il a donc pu changer. Notre compagnon de route sera donc opérationnel.
Puis la commande moteur, elle aussi grippée par l’immobilité, a retrouvé sa fonction première.
Quant au nable de pont du réservoir diesel bloqué également, il n’a pas voulu céder malgré un traitement particulier : ébouillanté, trempé dans l’acide plusieurs jours, chauffé au chalumeau, il a résisté et il a fallu se résoudre à en racheter un. Ce n’est pas le prix qui nous posait problème, c’était d’en trouver un, du bon diamètre, afin de ne pas modifier toute la tuyauterie jusqu’au réservoir. Introuvable sur l’île alors qu’il nous paraissait standard. Eh bien non ! La commande spéciale (ça c’est pour justifier le prix) vient d’arriver, Thierry pourra donc poser le nouveau nable et on pourra faire le plein de diesel.
La rouille, qui avait profité de nos occupations diverses pour s’installer à bord, n’a plus qu’à ce tenir tranquille. Thierry la traque, marteau à piquer et pinceaux en mains. Elle n’a plus aucune chance.
Nous avons profité du manque de vent pour descendre le génois. Puis j’ai sorti la machine et me suis mise à recoudre la bande anti-UV du génois, à refaire quelques déchirures sur la voile. En fabriquant la bâche pour le pick-up de nos amis Loïc et Ghislaine, l’année dernière, j’avais trouvé le carré de New life bien encombré. Ce n’était rien à côté du génois (40 m2) qu’il a fallu manipuler dans tous les sens à l’intérieur. Cual calor !
Prochain départ, veut aussi dire préparation des conserves. La marmite à vapeur siffle, souffle, chauffe la cuisine, c’est fabuleux, il fait 33° à l’extérieur et tout autant, si ce n’est plus, dedans. Mais quelle satisfaction de voir s’aligner les bocaux de bolognaise, ragoût, daube de bœuf, tranches de viande en sauce. Ensuite se sera au tour des légumes, si j’en trouve à des prix abordables, d’être stérilisés. Je terminerai par les configures.
Quant au CNED…. Incroyable mais vrai. L’inscription de Marvin parvenue à temps au centre de Toulouse, les cours pouvaient dès lors être envoyés à l’adresse de nos amis Brigitte et Roland, ici à Curaçao. Nous avons bien pris le soin de mentionner, en dessous de Curaçao N.A. Netherland Antillen. Jusque-là tout paraît simple, clair et précis.
Un bon mois plus tard, le 23 juillet, je reçois par internet, la confirmation d’inscription de notre petit bonhomme aux cours CE2. Oh première surprise que voilà…il est mentionné, je ne sais pas par quel hasard, Panama sous l’adresse ! Quelqu’un a certainement voulu faire du zéle et se distinguer ?
Comme il ne s’agit que de la confirmation je m’empresse d’envoyer un courriel afin de rectifier cette erreur. Ce dernier vient en retour la personne étant en vacances. On me demande de m’adresser à une autre personne. Facile, je transferts le premier e-mail le second me vient également en retour, troisième envoi à une troisième personne « rebelotte » en vacances également.
OK, OK c’est le mois de juillet, les cours commencent en septembre, pas de panique.
Je tente Skype. Je n’ai pas plus de succès, tombant successivement sur des boîtes vocales. Finalement je me résigne à transférer cet e-mail pour une quatrième fois. Là on me confirme par écrit que la modification sera faite : Panama sera supprimé. Il ne reste plus qu’à attendre cette confirmation par courrier postal et les cours bien entendu.
Les semaines passent, nous arrivons gentiment à fin août, toujours rien. Puis le 28 nous recevons enfin la première partie, la confirmation d’inscription avec le certificat de scolarité et les étiquettes pour le renvoi des évaluations. En lisant l’adresse sur l’enveloppe je crois rêver. Elle est partie de France le 29 juillet (6 jours après ma demande modification) ; l’enveloppe comporte toujours la mention Panama au bas de l’adresse ! Donc, si un simple courrier met un mois pour arriver, qu’en sera-t-il d’un carton avec tous les bouquins ? Je n’ose même pas imaginer, je vois rouge et je commence à bombarder le CNED de courriels n’omettant pas de mentionner leur niveau d’incompétence : Curaçao N.A. = Curaçao Netherland Antillen et non Panama. Je crois que je vais leur offrir des cours de géographie !
Le 31 août, je reçois enfin un message m’assurant que l’adresse est maintenant modifiée et que les cours partent de France ce jour même, le 31. Comment fait-on pour respecter les délais d’envoi des premières évaluations avec un colis expédié un jour avant le début de la scolarité? On en tiendra compte m’a-t-on répondu !
Oooooh, Oooooh on reste zen, on respire par le nez et on se calme. De toute manière il n’y a que moi, apparemment, qui me fasse du souci et ce n’est pas Marvin qui va râler.
Après avoir recherché la meilleure technique de construction afin que l’avion soit le plus léger possible, Thierry est prêt pour aller présenter son joujou au Curaçao Radio Contrôle Club. Steff, qui lui avait donné énormément de conseils et l’avait orienté a été impressionné de sa construction réalisée en époxy. Il y aura encore quelques heures de travail pour le finaliser et il faudra attendre notre passage aux US pour acheter moteur, cerveaux, télécommande, etc. avant que la maquette puisse voler.
Aujourd’hui les prix des avions sont tellement abordables, que les gens les achètent en kits préfabriqués. Thierry lui ne conçoit pas de voler un jour sans avoir fait lui-même son avion de A à Z.
Au retour, nous nous arrêtons au souffleur où les vents, même faibles cet après-midi, nous permettent une nouvelle expérience. La mer s’engouffrant sous les rochers et expulsant l’air par une cheminée de 50 cm de diamètre en propulse un vieux pneu déposé au-dessus du trou à 4 ou 5 m de haut. Wahou ça décoiffe !
Oooh le CNED ! Je n’y croyais plus le paquet est enfin arrivé, l’envoi est complet. On a entendu un gros « crotte, zut et flut » du côté de Marvin qui une fois le paquet en mains a été tout content de découvrir son nouveau matériel scolaire. Va falloir rattraper le retard maintenant et Thierry de me dire : tu vois maman, fallait pas s’énerver !
Et voilà, les 74 ans de notre ami argentin Eduardo, termineront la causette du mois.
Avec nos meilleures pensées,
Les New Life en balade
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