Salut à tous,
Comme vous le savez tous, nous sommes arrivés le 3 juillet à Deltaville (VA) destination finale de nos 10 ans d’aventures.
Une fois réveillés après cette nuit de navigation entre Norfolk et Deltaville; direction Chesapeake Boat Works afin de convenir d’une date pour la sortie de l’eau du bateau. Le 4 juillet étant l’Independance Day (fête nationale), le rendez-vous est pris pour le 5 au matin.
Et nous voici pour la dernière fois avec une boule à l’estomac, nous n’avons jamais aimé voir le bateau quitter son élément naturel, à terre et encore moins pendu à une grue. C’est toujours un moment d’angoisse jusqu’à ce qu’il soit posé sur sa quille et soutenu par des béquilles.
Comme vous le savez tous, nous sommes arrivés le 3 juillet à Deltaville (VA) destination finale de nos 10 ans d’aventures.
Une fois réveillés après cette nuit de navigation entre Norfolk et Deltaville; direction Chesapeake Boat Works afin de convenir d’une date pour la sortie de l’eau du bateau. Le 4 juillet étant l’Independance Day (fête nationale), le rendez-vous est pris pour le 5 au matin.
Et nous voici pour la dernière fois avec une boule à l’estomac, nous n’avons jamais aimé voir le bateau quitter son élément naturel, à terre et encore moins pendu à une grue. C’est toujours un moment d’angoisse jusqu’à ce qu’il soit posé sur sa quille et soutenu par des béquilles.
En dix ans, la coque n’a jamais été si nette après le coup de jet sous pression, pratiquement aucun coquillages, pas de grappe d’œufs de poissons accrochées, aucune vie sous la coque; le message a dû passer maintenant que New Life est à vendre tout le monde a abandonné le navire…
… Ou alors c’est le traitement fait au dernier carénage : antifouling International Trilux 33 mélangé avec un ancien antifouling International, à base de téflon qui lui a valu d’être si propre. Comme quoi, on en apprend tous les jours.
Deux jours après notre mise à sec, les boxes de déménagement sont livrés et mes deux hommes se mettent au travail pour les construire,…
… ensuite, nous pouvons commencer à vider le bateau, Marvin étant chargé de trier ses jouets, ce qui n’est pas une mince affaire croyez-moi. Afin de gagner de la place et d’en ramener un max, il remplit les guitares avec les petites pièces Lego.
Des souvenirs reçus, achetés, collectionnés tout au long de notre voyage puis oubliés au fond des coffres refont surface. Sans trop s’attarder sur chaque objet, photo ou babiole il s’agit maintenant de décider si on le ramène en Suisse ou si on s’en sépare ici. Un choix qui n’est pas toujours simple à réaliser.
Une fois les coffres vides, l’entretien et le nettoyage du bateau peuvent commencer. Un peu de corrosion de surface sous les planchers, rien de grave, de la maintenance ordinaire et de la peinture à faire. On s’y colle sous une canicule qui avoisine et dépasse parfois les 100°F (38°C). Don et Margret, nos voisins américains nous ont prêté un gros ventilateur qui, même s’il brasse de l’air chaud, nous donne un semblant de fraîcheur à l’intérieur. Quand nous n’y tenons plus, nous allons tailler une bavette avec eux et profiter ainsi de leur air conditionné (AC).
On ne voit pas grand monde à l’extérieur des bateaux ou sur le chantier, tout le monde se calfeutrant à l’intérieur, l’AC à plein volume. Pour nous il s’agit maintenant d’attaquer le pont et de refaire l’anti-dérapant qui en a un grand besoin. Débutant la journée à l’aurore pour profiter d’un semblant de fraîcheur, nous masquons tout ce qui doit l’être avant d’entamer les peintures. A midi ça devient intenable, le pont est bouillant, à chaque fois qu’on touche une pièce métallique, on se brûle les mains. L’eau des réservoirs quant à elle est tiède presque chaude, puisqu'il n’y a plus d’eau autour de nous pour garder la coque au frais.
La vague de chaleur qui sévit sur la côte Est n’est pas sans conséquences. Des centaines de personnes hospitalisées et de gros dégâts en fin de journée avec les orages qui éclatent. Nous avons été épargnés jusqu’ici par les tornades, mais je dois avouer que nous avons rarement vu des orages d’une violence pareille. Toute la ville était en alerte hier soir après qu’un incendie ait pris dans les locaux du musée maritime de Deltaville, les pompiers de Gloucester sont venus prêter main forte à ceux de Deltaville pour maîtriser les flammes. Orage ou défaillance électrique, une enquête est en cours pour en déterminer la cause.
(Photo by Larry S. Chowning)
Des dizaines de bateaux en restauration, datant des années 20, une vie de travail pour certains, beaucoup d’amour de la vieille marine pour d’autres, des heures et des heures d’acharnement pour permettre à de vieilles unités de revivre, il n’en reste aujourd’hui que de la poussière.
Marvin et Nathan (son copain de l’année dernière) se sont retrouvés comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. Toute la journée ensemble ils s’inventent une multitude de jeux, montent un show acrobatique avec leurs bicyclettes et s’empressent de faire des démonstrations à qui veut bien leur offrir une glace ou une sucette. Ils ont de la suite dans les idées ces deux-là. Vers les 15.00 on n’y tient plus, c’est donc direction piscine pour la fin de l’après-midi.
Nos amis du bateau Seabreeze, Joe et Vickie viennent nous trouver et au lieu de se taper 4 heures par la route depuis Baltimore, ils décident de sauter dans leur avion et d’atterrir à quelques kilomètres. C’est l’occasion pour nous de faire une pause, de passer la journée avec eux en faisant découvrir aux enfants leur Cessna.
Voilà un box de plein, l’autre et en phase de l’être, cela veut dire que nous avançons lentement mais sûrement. Côté administratif, New Life est devenu américain, son importation officielle a été faite, il peut rester légalement aux US et être mis en vente.
Nous sommes contents d’avoir pu terminer les peintures extérieures avant la pluie annoncée pour quelques jours, car quand il pleut par ici….
… c’est tout simplement le déluge, notez que ça rafraîchit un peu. Quant à la nature elle n’en demande pas mieux. Thierry en profite pour hiverner le moteur, je continue les nettoyages.
Après ce qui est tombé ces derniers jours, les bois derrière le chantier sont inondés et nous avons droit tous les soirs à un super concert de grenouilles. Marvin et Nathan jouent aujourd’hui aux explorateurs à la recherche d’indices. Ils reviendront avec quelques jolis clichés de troncs rongés par les castors ou creusés par des pics verts.
Et voilà nos affaires personnelles et nos souvenirs emballés, boxes fermés et enlevés par le transporteur qui va les charger sur un gros cargo porte containers qui traversera l’Atlantique, de Charleston à Bremerhaven avant d’être livrés en Suisse.
C’est notre dernière semaine à bord, les choses se précipitent, il nous reste encore pas mal à faire pour hiverner New Life surtout que la décision de descendre le mât est prise par sécurité.
Comme Nathan est inscrit à un camp équestre cette semaine et que nous ne voulons pas que Marvin se retrouve seul sur le chantier nous lui proposons de suivre également ce camp. Notre petit gars est enchanté de troquer sa casquette de mousse pour celle de cavalier. Le soir au lieu de parler bateau, chasse, dauphin, plongée, nous parlons chevaux, foin, ferme, crottin sans oublier la sensation et la relation que Marvin découvre avec cet animal. Il adore tout simplement, on n’entend que des c’est génial, cool, trop top etc.
Disposant d’un peu de temps cet après-midi, nous sommes allés voir nos apprentis cavaliers à la ferme. Un camp trop cool, pour reprendre l’expression de Marvin, où ils apprennent à s’occuper des chevaux, les brosser, nettoyer les boxes, les faire travailler, les monter ou les prendre à la longe. Après le repas de midi c’est la pause avec un film ou un documentaire pour en savoir encore plus sur le monde équestre. Séance de yoga certains après-midi avant de les monter au paddock. En fin de journée, c’est « rebelotte » pour les écuries.
Inutile de préciser que le soir, après la douche qui s’impose, les garçons soupent et ne demandent pas mieux que de retrouver leur lit où à peine allongés ils partent dans le monde des songes avec des chevaux tout autour d’eux.
Voilà plusieurs années que nous partageons avec vous notre quotidien, avec ses bons et ses moins bons côtés parfois, ainsi que notre belle aventure familiale à bord de New Life. Un gros chalenge au départ puisqu’il a fallu redonner vie à cette carcasse en acier qui allait tout droit à la casse, la transformer en maison confortable pour qu’elle nous emmène au travers des mers et océans, en toute sécurité.
Notre voyage a été plein de rebondissements, riche en expérience, en découvertes et en rencontres. Une belle aventure humaine.
Côté famille, nous avons appris à vivre ensemble dans un espace qui n’est pas forcément grand, mais où la nature tout autour est immensément vaste. Jour après jour nous avons vu grandir notre petit moussaillon et nous avons tenté (comme chaque parents) de lui donner la meilleure éducation possible (et ce n’est pas fini…), avec une ouverture sur le monde tout en lui apprenant la tolérance en découvrant d’autres civilisations, cultures, coutumes et cela en suivant bien entendu une scolarité par correspondance avec ses joies et ses peines.
Notre voyage nous a tous grandi et nous a énormément appris que ce soit sur les relations et rencontres avec autrui, de prendre conscience de notre consommation face à l’opulence et aux facilités du monde actuel, de vivre en harmonie avec la nature tout en la découvrant, le partage, l’entraide, le respect, le couple, la famille.
Il est temps maintenant de tourner la page et d’avancer vers une New Life 2 avec un retour en Suisse. Cette nouvelle vie sera plus ordinaire mais tout aussi excitante que la précédente, notre regard sur le monde ayant changé.
Notre moussaillon usera dorénavant ses culottes sur les bancs d’école, avec une autre maîtresse que sa maman, entouré de copains qui n’auront pas bougeotte comme les autres. Quant à nous, nous troquerons nos multiples casquettes: capitaine, co’pitaine, mécanicien, électricien, opérateur radio, météorologue en herbe, plongeur, cuisinière, infirmière, prof, et j’en passe, pour d’autres projets. Croyez-nous, nous ne sommes pas à cours d’idées.
Voilà donc la fin d’une superbe expérience et la fin d’un blog que vous avez peut-être apprécié à travers nos mots.
Voilà donc la fin d’une superbe expérience et la fin d’un blog que vous avez peut-être apprécié à travers nos mots.