lundi, 21 septembre 2009

Curaçao, le 20 septembre 2009

Salut à tous,

Désolée pour ceux qui attendaient de nos nouvelles plus tôt. Tout arrive à qui sait attendre.
Voilà je vous avais quitté avec Bill, qui heureusement a décidé de poursuivre sa route au large sans ennuyer les îles, c’est toujours un soulagement que de voir la trajectoire d’un cyclone changer. Claudette, Danny, Erika, Fred ont suivis, ainsi que des dépressions tropicales. Il y en aura d’autres, c’est la saison ! Aujourd’hui grâce à l’informatique et à l’électronique que le navigateur moderne dispose, il peut éviter ces phénomènes, planifier sa route en conséquence, se mettre à l’abri si nécessaire, etc. Il est bon parfois de se remémorer les temps anciens où tout cela n’existait pas. On est persuadé qu’à l’époque l’esprit marin était tout autre que ce qu’il est de nos jours où tout doit passer d’abord par la case «payer » et où les nouveaux marins sont considérés comme des « banques en puissance ».

Qu’il y ait un service ou pas, des facilités ou non à disposition, on nous attend au tournant pour un oui ou pour un non le porte-monnaie doit être ouvert ! Pire encore, lorsqu’il s’agit d’aider ou de rendre service à quelqu’un, boof, il n’y a pas foule au portillon puisqu’il n’y a aucun intérêt à en retirer. Ça en devient désolant !



Parlant argent, je vous avais dit dans ma précédente information que le chantier de Curaçao Marine avait augmenté ses prix de plus de 30 %. Je suis en mesure aujourd’hui de vous les communiquer. Accrochez-vous !

Sortie et mise à l’eau :
jusqu’à 39 pieds : 6US$/pied
de 40 à 49 pieds : 7US$/pied
de 50 pieds à + : 8US$/pied
Câlage (minimum 40 pieds) 1US$/pied
Entreposage par jour: 0.40US$/pied
Entreposage à long terme : 0.35US$/pied
Electricité :110/220 V : 0.80US$/KWH
Eau : 0.04US$ /Litre

Quant à la touche finale, qu’il ne faudra pas oublier d’additionner à votre devis, c’est :

Vie à bord : 4US$/par jour / par bateau

Si vous décidez de suer en faisant vos travaux vous-mêmes sur votre bateau vous serez pénalisés de 2 US$/pied à la fin de vos « vacances » au chantier ! Encore heureux que ce prix n’est pas par jour ! Voici leurs coordonnées si vous souhaitez vous faire arnaquer en sortant votre bateau chez eux.

Website curacaomarine: http://www.curacaomarine.com/
e-mail adresse : curacaomarine@intermeeds.net
tél. +(5999) 4658936

L’autre chantier de Curaçao, Opus Marine est fonctionnel à vos risques à périls. Quant aux autres renseignements pratiques sur l’île, je vous laisse lire l’article paru le 21 août 2009 concernant leur mise à jour.

Le 23 août, les cours CNED sont enfin arrivés. Marvin est du coup moins joyeux puisqu’il faudra recommencer l’école. Avant tout, mettons la main sur le paquet, aucune adresse postale n’étant précisée que le formulaire de retrait. Brigitte propose de m’emmener en voiture dans les différentes postes de l’île (il y en a 3), car elle n’est pas certaine qu’on trouve le carton du premier coup. On se dirige vers le grand centre de tri où les paquets internationaux arrivent. Raté, il n’est pas là. Il se trouve à Paseata nous dit-on. Le problème c’est que Paseata, personne n’en a entendu parler. Finalement on trouve une personne qui nous dit que Paseata est un centre commercial et qu’il devrait y avoir un bureau de poste, c’est à Santa-Rosa. Après 45 min. de queue dans cette minuscule poste, nous récupérons enfin le paquet. Ne serait-il pas plus simple de mettre l’adresse de la poste à Santa-Rosa que le nom d’un centre commercial dont personne n’a jamais entendu qu’il existait ?



S’il y a des retrouvailles qui nous font plaisir, il y en a d’autres qui nous tiennent particulièrement à cœur. C’est non sans émotion que nous avons vu arriver au mouillage de Spanish water Samsara,




à son bord notre ami argentin Eduardo Klenk (vous trouverez toute l’histoire d’Eduardo dans le blog, septembre 2007).




Depuis qu’il peut naviguer à nouveau, Eduardo, 73 ans, ne tient plus en place, il aligne les miles ; Trinidad, Guadeloupe, Les Saintes, Grenade, Margarita, Curaçao. Il se déplace au rythme des saisons en vendant ses belles peintures qui lui permettent de vivre et de voyager en appréciant la vie à sa juste valeur. Vous imaginez bien que pour ces retrouvailles, il faudra plus d’une soirée pour épuiser nos récits réciproques.

Pendant que Thierry et Marvin s’occupent à la décoration du wake board,…



je couds des housses de jerrican d’essence pour un voisin.

Le boulot commence gentiment, nous sommes seulement fin août et il y a encore peu de monde au mouillage.

Afin de nous remercier d’un petit service rendu, Ono sur Sogno d’Azul nous invite pour une journée baignade/barbecue à Fuik Baai. Peter et Trudy que nous avons retrouvé aussi avec plaisir nous accompagnent pour cette joyeuse journée. Il y a deux ans Thierry avant fabriqué en époxy les réservoirs d’eau d’Aguilla, leur bateau. Ça nous fait plaisir d’entendre qu’ils en sont toujours satisfaits. Nous sachant de retour, ils feront passer le mot quant à la qualité du travail de mon capitaine.



Nous apprenons qu’il y a une baleine pilote « pilot whale » qui s’est échouée il y a deux mois sur la plage du Zanzibar, Jan Thiel Resort. Cette baleine était paraît-il dans un état lamentable lorsqu’elle a été récupérée. Un abri de fortune avec pontons flottants et filets a été construit sur la plage de cet hôtel afin de lui sauver la vie, de la nourrir, de la soigner, pour qu’elle retrouve une bonne condition physique et qu’elle puisse rejoindre ses congénères en toute liberté.

C’est une excellente occasion d’aller se dégourdir les jambes, malgré la chaleur, en allant rendre visite à Sully,…



… cette baleine mâle de 3 ans qui, comme je l’ai dit est arrivée en très mauvaise posture. Georges du Dolphin Academy Center, ainsi qu’un groupe de volontaires, se relaient plusieurs fois par jour pour lui apporter les soins nécessaires, notamment le gratter afin d’éviter qu’une trop grande quantité de coquillages ne s’accrochent à sa peau. Tôt le matin, lorsque la plage du Zanzibar est déserte, Georges ouvre l’enclos de fortune, habitue Sully à suivre son bateau dans la baie, pour qu’il puisse d’une part avoir de l’exercice et d’autre part pour qu’il soit en mesure de l’emmener au large rejoindre les siens lorsqu’un groupe de pilot whales sera repéré par les Coast guards lors de leur prochaine migration. On espère tous que Sully retrouvera rapidement le grand large.



Comme nous sommes sur la plage du Zanzibar, Marvin profite du mini parc aquatique faisant des expériences en ouvrant et fermant des vannes d’eau apprenant par la même occasion le système des vases communicantes. Quel plaisir de se prendre un baquet d’eau sur la tête, lorsque les vannes inférieures sont fermées.




Le Curaçao cruisers net est toujours en fonction le matin sur canal VHF 72 à 0745. Je reprends du service le samedi, jour où pour nous l’école commence un peu plus tard. Martin et Pim se chargent de la météo, Pam, Babette se partagent les autres jours de la semaine. Comme nous resterons à Curaçao quelques mois, il est sympa de participer aux activités locales en donnant un petit coup de main.

Thierry vient de décrocher un gros boulot. La création d’un énorme bac en époxy pour les eaux noires sur un bateau scientifique ancré non loin de nous. Je dis énorme car il utilise plus t'un gallon d'époxy par jour. L’équipe est très sympa et il travaille dans la bonne humeur générale. Une fois que le bac sera terminé, le capitaine du Science Mari a trouvé une autre occupation pour Thierry ; la création de capots en bois et époxy sur le pont afin d’aérer au mieux les cabines de l’avant.




Deux autres bateaux où des devis ont été établis attendent la visite de Thierry maintenant. Premier sur la liste, premier servi, mais vu comme c’est parti, le capitaine du Science Mari n’est pas prêt de se séparer de Thierry.

A la radio ce matin une annonce concernant une journée portes ouvertes au Curaçao Dolphin Therapy Center (CDTC). C’est une occasion unique pour nous que de pouvoir assister au travail entrepris par ce centre afin d’améliorer, avec l’aide de dauphins, le bien-être d’enfants ou de jeunes handicapés. Ce matin nous courberons le CNED pour une autre école.

http://www.curacaodolphintherapy.com/

Un petit film d’une vingtaine de minutes nous présente les activités du centre, notamment les diverses thérapies dans lesquelles l'interaction avec des dauphins particulièrement formés est un élément essentiel. Combinées avec des séances de physiothérapie, d’orthophonie et d’ergothérapie, ces thérapies permettent une amélioration de plus 80% de la vie d’enfants handicapés.

Lorsque les lumières de la salle se rallument, il faudra un petit moment – tant l’émotion était grande – pour que les premières questions soient posées à Markus, le thérapeute fondateur du centre.

Markus, nous entraînera ensuite dans les salles de soins nous présentant le matériel adéquat avant de nous emmener le long des bassins où des enfants sont actuellement en thérapie. Quelle image magnifique que de voir cet enfant de 6 ans, ne pouvant maîtriser ses gestes, arriver à prendre des nageoires d’un dauphin une balle que ce dernier lui présente. Dans chaque bassin, il y a un thérapeute, le dresseur du dauphin et l’enfant. Parfois les parents rejoignent le groupe afin que tous contribuent, dans un climat de plaisir et de jeu, au bien-être de leur enfant.

Le programme CDTC comprend 10 jours durant lesquels un enfant a une session de thérapie de 2 heures par jour. Les familles sont entourées et encadrées, toujours dans cet esprit d’amélioration des aptitudes de l’enfant qu’il soit handicapé mental, physique ou psychique. Tous font un travail extraordinaire, c’est certain. Cette journée ne nous laissera pas indifférents.

Ce genre de thérapie coûte cher et je trouve déplorable, voire scandaleux que les assurances ne remboursent pas les traitements, n’aident les familles, ni ne subventionnent ces centres de soins. Une participation de leur part permettrait de diminuer sensiblement le coût des thérapies les rendant plus accessibles aux familles dans le besoin. Les résultats sont pourtant là : plus de 80 % d’amélioration sur l’état physique des patients.

Après cette journée remplie d’émotion, les pirouettes des dauphins, les clowneries des otaries du Seaquarium, juste à côté, nous paraîtront bien fades.




En rentrant au bateau Marvin nous bombarde de questions. Nous n’avons pas perdu notre temps aujourd’hui et je pense que l’école de la vie c’est aussi d’apprendre qu’il y a des enfants différents, moins chanceux, qu’il ne faut en tout cas pas exclurent.

Dimanche dernier, le jeune équipage de Pickles était sur New life pour une belle partie de rigolade. Des pirates de toute part ont attaqué Peter Pan et Capitaine Crochet. Lorsque cette joyeuse équipe se retrouve sur un bateau ou sur un autre, autant dire que les voisins posent leur bouquin et suivent les va-et-vient du pont supérieur, les pirouettes au bout des drisses, les plongeons ou autres inventions, leur quiétude étant quelque peu dérangée.





Un cours d’optimistes commence pour les enfants à l’Asiento. Nous demandons à Marvin si ça l’intéresse. Une semaine d’attente avant le premier cours,… c’est long,… mais la patience sera récompensée. Rosalie et Yoop donnent aux moussaillons les explications de base et c’est parti, chacun troquant son titre de "mousse" pour celui de "capitaine".




Quelques abordages entre les bateaux au départ, un ou deux coups de bôme sur le front leur fait comprendre la direction du vent, on tire sur l’écoute pour border, on largue lorsqu’on gîte trop afin de redresser l’optimiste, on s’assied au vent sinon on chavire,…c’est le début.




A la fin de la première leçon, Marvin sera en larmes. Le bateau ne veut pas faire ce que je veux, aller là où je le souhaite ! Comme je suis sur le ponton à prendre des photos, il se vexe et abandonne son optimiste pour venir me pleurer dans le gilet. Rosalie le prend à part et lui dit que c’est un « capitaine » de bateau, qu’on ne l’abandonne pas de la sorte pour aller se plaindre vers sa maman. C’est nul, je ne veux plus continuer, ni revenir samedi prochain !

Quand les autres petits « navigateurs en herbe » reviennent, Rosalie arrive à persuader Marvin qu’il fait partie d’une équipe maintenant, qu’il faut abandonner sa maman mais non son bateau et qu’il doit participer au rinçage, au rangement des bateaux et aider ses petits camarades. Un briefing en fin de cours lui permettra de comprendre que tout n’est pas si simple sur un bateau, qu’il faut de la patiente et que tout s’apprends avec le temps.

Après un « give me five » avec Rosalie et Yoop, Marvin promet d’être présent samedi prochain pour le second cours. Yeah !


Avec nos meilleures pensées
Les New Life en balade